C’était il y a cinq siècles, en 1515. La Répu­blique de Mul­house lasse des attaques des Habs­bourg et du car­can de la Déca­pole, choi­sit une adhé­sion pleine et entière à la Confé­dé­ra­tion hel­vé­tique. S’en suit une longue période faste pour la bour­geoi­sie mulhousienne.

En 1798, elle rejoint la jeune Répu­blique fran­çaise. Pas pour les prin­cipes révo­lu­tion­naires, mais parce que celle-ci veut impo­ser de lourdes taxes aux expor­ta­tions tex­tiles des manu­fac­tures de la cité. Bonne pioche, puisqu’une nou­velle fois, les indus­triels prospèrent.

Depuis les choses se sont lour­de­ment dégra­dées et la cité fait grise mine alors que ses voi­sines s’en sortent beau­coup mieux : Bâle évi­dem­ment, Fri­bourg aus­si, Bel­fort et Besan­çon luttent pour se pré­ser­ver, Stras­bourg nargue la cité haut-rhi­noise en lui pro­po­sant un « pôle métro­po­li­tain » qui est sur­tout utile à la capi­tale alsa­cienne et laisse quelques miettes à Mulhouse.

La répar­ti­tion des sièges admi­nis­tra­tifs pour la future région ALCA est un véri­table camou­flet pour les Mul­hou­siens : aucune pro­po­si­tion pour elle. Alors que Metz, Nan­cy, Châ­lons, Epi­nal, héritent de sièges plus ou moins pres­ti­gieux, nada pour la cité du Boll­werk. Col­mar peut espé­rer pré­ser­ver la Cour d’appel mais rien n’est moins sûr.

Alors L’Alterpresse68 fait une sug­ges­tion à la muni­ci­pa­li­té de Mul­house : pour­quoi ne pas retour­ner dans la Confé­dé­ra­tion hel­vé­tique et éta­blir des par­te­na­riats avec les can­tons dans des domaines aus­si variés que l’économie, la recherche, la culture…

Il y a évi­dem­ment un hic : il n’est pas sûr que la Suisse offre dans les pro­chains temps un poste de ministre au maire de Mul­house. Or, il s’avère que pour les deux der­niers magis­trats de la ville, l’obtention d’un maro­quin valait bien de sacri­fier la ville et ses citoyens. On en prend une fois encore le chemin…

Michel Mul­ler