L’as­so­cia­tion Thur Eco­lo­gie et Trans­ports (TET) a envoyé récem­ment des obser­va­tions bien sen­ties aux com­mis­saires enquê­teurs dans le cadre de l’« Enquête publique rela­tive à une demande d’autorisation de pro­lon­ga­tion, pour une durée illi­mi­tée, du sto­ckage sou­ter­rain en couches géo­lo­giques pro­fondes de pro­duits dan­ge­reux non radio­ac­tifs, dans la com­mune de Wit­tel­sheim, par la Socié­té des Mines de Potasse d’Alsace (MDPA) ».

Des res­pon­sables et des experts décrédibilisés

Dans les obser­va­tions de TET, les « experts » et « res­pon­sables » en prennent pour leur grade. Ils avaient décré­té « l’im­pos­si­bi­li­té d’un incen­die » rap­pelle cruel­le­ment l’as­so­cia­tion. Or il s’est pro­duit. Elle inter­roge aus­si sur la liste des déchets sto­ckés : on ne nous aurait pas tout dit ! Voi­là un sujet d’  »enquête » qui devrait mobi­li­ser les « enquê­teurs » ! Mais quel confiance peut-on encore leur accor­der ?!… TET est sans illu­sion, comme vous le ver­rez à la lec­ture de ses obser­va­tions inté­gra­le­ment repro­duites ci-dessous.

Sur le même sujet, on lira aus­si avec inté­rêt les deux articles : Presse : aux ordres de la direc­tion de Sto­ca­mine ? (novembre 2016) et Sto­ca­mine : Tout enfouir ou presque ? (octobre 2016) et on écou­te­ra le pod­cast de l’é­mis­sion à laquelle ont par­ti­ci­pé des membres de l’é­quipe de l’as­so­cia­tion « Désto­ca­mine » : Sto­ca­mine avec le col­lec­tif « Désto­ca­mine » (Radio MNE 3 novembre 2016).

Les obser­va­tions de TET :

Saint-Ama­rin, le 14 décembre 2016

Aux Com­mis­saires Enquêteurs,

Thur Eco­lo­gie et Trans­ports, asso­cia­tion agréée de pro­tec­tion de l’En­vi­ron­ne­ment, exige que la tota­li­té des déchets entre­po­sés au fond de la mine Joseph Else à Wit­tel­sheim soient remon­tés au jour.

Notre exi­gence est fon­dée sur les faits que :

  1. La réver­si­bi­li­té est par­tie inté­grante des pro­messes don­nées, à l’o­ri­gine, pour rendre le pro­jet acceptable.

  1. Tous les pseu­dos experts qui sont inter­ve­nus sur ce dos­sier se sont trom­pés dans leurs pré­vi­sions concer­nant la sûre­té de la mine.

Nous ne rap­pel­le­rons que la plus cruelle : « …L’im­pos­si­bi­li­té d’un incen­die… » qui, à elle seule, démontre l’in­ca­pa­ci­té indé­niable de ces experts bonimenteurs.

Bien enten­du, dans notre belle pseu­do-démo­cra­tie, aucun d’eux, experts avé­rés en nul­li­té, n’a fait l’ob­jet de la moindre pour­suite, encore moins d’une condam­na­tion. Peut-être ont-ils même béné­fi­cié d’une pro­mo­tion ou ont été déco­rés d’une bre­loque d’hon­neur pour ser­vices ren­dus aux pollueurs !

Les mêmes remarques peuvent être faites au sujet de la pro­messe du confi­ne­ment au fond de la mine qui ne géné­re­rait aucune pol­lu­tion de la plus grande nappe phréa­tique d’Eu­rope durant 10, 20, 70, 100, 1 000 ou 10 000 ans, autant dire une exper­tise « au doigt mouillé », qui che­mine au gré du vent !

En effet, une tierce exper­tise ne s’y est pas trom­pée puis­qu’elle com­mence à envi­sa­ger timi­de­ment que cela tien­dra au mieux 20 ans, tout en croi­sant les doigts pour que l’on arrive seule­ment à mettre en place ces fameux bou­chons avant l’en­noyage défi­ni­tif de la mine.

Ain­si, Sto­ca­mine ser­vi­ra, une fois de plus, de ter­rain d’ex­pé­ri­men­ta­tion à des experts, autant de « Doc­teurs Fola­mour » ; sur la base de cal­culs foi­reux et d’ex­pé­riences en labo­ra­toire, ils prônent le confi­ne­ment mais qui, appli­qué sur le ter­rain en gran­deur nature, se révè­le­ra au mieux inef­fi­cace, au pire, dan­ge­reux dans un futur proche. En effet, les déchets confi­nés ne man­que­ront pas de pro­duire des gaz dan­ge­reux et explosifs.

Dans le cas où le confi­ne­ment serait rete­nu, le plus grave serait la pol­lu­tion déli­bé­rée à court, moyen ou long terme de la nappe phréa­tique utile à près de 70 mil­lions d’ha­bi­tants tirant leurs res­sources de celle-ci.

Cela est d’au­tant plus dérai­son­nable que l’A­gence de Bas­sin Rhin-Meuse vient de lan­cer un mes­sage d’a­lerte (voir PJ) sur nos res­sources en eau à cause du chan­ge­ment climatique.

  • Une cer­ti­tude peut ras­su­rer nos déci­deurs : ceux qui seront appe­lés à payer les pots cas­sés et seront pri­vés de cette res­source vitale qu’est l’eau potable ne sont pour la plu­part pas encore nés et ne peuvent donc pas mani­fes­ter leur désac­cord aujourd’hui !

  • Une évi­dence : ceux qui com­mettent ou couvrent ces faits par leur lâche­té, qu’ils soient ministres ou experts, ne seront plus de ce monde et ne pour­ront être jugés pour leurs actes.

M. Mar­co BUSER, le seul expert à avoir expé­rience et com­pé­tence, recon­nu au niveau euro­péen, avec une mise en pra­tique, se pro­po­sait de sor­tir l’ensemble des déchets pour un coût esti­mé à 60 mil­lions d’euros, quand Mon­sieur Rol­let et Consorts donne une four­chette de 80 à 400 mil­lions d’euros pour la même opé­ra­tion. Pour­quoi pas 1 mil­liard d’€ !?

Bien enten­du, cette pro­po­si­tion a été reje­tée… Pour­quoi la refu­sez-vous obstinément ?

Tout le monde ‑ou presque‑, l’a com­pris : cette solu­tion est irre­ce­vable car il est hors de ques­tion pour les si brillants ingé­nieurs du « Corps des Mines » de prendre une leçon de la part d’un Suisse !

Pour Thur Eco­lo­gie & Trans­ports, le confi­ne­ment doit être trai­té pour ce qu’il est : un crime déli­bé­ré contre les géné­ra­tions futures, fait en toute connais­sance de cause, un éco­cide en puissance.

Nous nous inter­ro­geons éga­le­ment sur la ques­tion de savoir si l’acharnement mis à pri­vi­lé­gier l’enfouissement ne cache pas un fait INAVOUABLE : des déchets inter­dits de sto­ckage auraient été enfouis au fond.

N’y aurait-il pas là – à côté de la défense de l’in­failli­bi­li­té du « Corps des Mines » et les pré­oc­cu­pa­tions éco­no­miques – la rai­son prin­ci­pale de l’obstination des déci­deurs de ne pas sor­tir l’intégralité de ces fûts ?? Parce qu’a­vant de les sor­tir, il faut connaître leur conte­nu exact. Et pour four­nir une réponse à cette ques­tion il fau­drait que déci­deurs et enquê­teurs aient le cou­rage et la rigueur d’une trans­pa­rence totale. L’exact contraire de ce qu’on observe depuis des années.

En conclu­sion, Thur Eco­lo­gie & Trans­ports est sans illusion :

  • Cette pseu­do-enquête nous appa­raît comme une vaste mas­ca­rade ser­vant à habiller la future déci­sion d’un ver­nis de consul­ta­tion démocratique.
  • Notre contri­bu­tion, tout comme celles dépo­sées par l’ensemble des citoyens, ne ser­vi­ront stric­te­ment à rien si même une enquête com­plé­men­taire sur le vrai conte­nu de tous les fûts n’est pas conduite en toute transparence.
  • A l’issue de cette DUP, les com­mis­saires enquê­teurs émet­tront un avis, posi­tif ou néga­tif, « mi-chèvre, mi-chou », qui lais­se­ra les mains libres aux déci­deurs. En tout état de cause, ils s’emploieront à faire pen­cher la déci­sion dans le sens des inté­rêts des commanditaires.

  • Et, pour finir, si une mobi­li­sa­tion forte n’in­ter­vient pas d’i­ci là, le Pré­fet don­ne­ra son accord à l’en­fouis­se­ment défi­ni­tif. M. Rol­let l’at­tend depuis long­temps et a d’ailleurs tout mis en oeuvre pour arri­ver à cette solu­tion définitive.

  • Si tel est le scé­na­rio, on aura assis­té, une fois de plus, à une paro­die de consul­ta­tion dont la démo­cra­tie, ou ce qu’il en reste, ne sor­ti­ra pas gran­die. Mais il est vrai que cela fait un bail qu’elle est métho­di­que­ment sapée.

Pour TET, Daniel WALTER,

Pré­sident de THUR ÉCOLOGIE et TRANSPORTS 19, rue du Puits – 68550 SAINT-AMARIN – Tel : 03 89 82 14 75. (Asso­cia­tion agréée pour la pro­tec­tion de l’en­vi­ron­ne­ment par arrê­té pré­fec­to­ral n°80898 du 01/04/98)

cour­riel : thurecotransports@gmail.com site : www.thur-ecologie-transports.fr

Des copies de ces obser­va­tions ont été trans­mises à :

  • Madame Ségo­lène ROYAL, Ministre de l’écologie, du déve­lop­pe­ment durable et de l’écologie,

  • Aux jour­naux de la Région Grand Est : Les Der­nières Nou­velles d’Alsace, L’Alsace, L’Est Répu­bli­cain, le Jour­nal de la Haute-Marne, le Répu­bli­cain Lor­rain, Vosges Matin,

  • Repor­terre, le quo­ti­dien de l’écologie, Pla­nète sans Visa, L’AlterPresse68 – Mul­house, La Revue « La Feuille de Chou » – Stras­bourg, La Revue « Pour l’Emancipation Sociale » – Lure