Face à la brutalité de l’annonce de la suppression (totale à terme) des emplois aidés et l’émoi que cela a suscité auprès des salariés intéressés ainsi que des associations faisant appel à ce type d’emploi, L’Alterpresse, Old School, les Sheds et l’association Ludo se sont associés pour lancer le manifeste publié ci-dessous, ouvert à la signature de toutes les associations et collectivités locales haut-rhinoises qui souhaitent le soutenir. Il a été envoyé à tous les parlementaires alsaciens assorti d’une demande d’intervention dans le cadre du débat sur le budget pour annuler cette mesure tout aussi inique que la suppression des APL. Tout cela n’aura qu’une seule conséquence: affaiblir le mouvement associatif qui par l’activité inlassable de ses bénévoles avant tout, supplée au carences de l’Etat dans bien des domaines sociaux.

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MANIFESTE POUR DES EMPLOIS AIDES DE QUALITE

 

Le gou­ver­ne­ment de M. Macron vient de déci­der bru­ta­le­ment et uni­la­té­ra­le­ment la sup­pres­sion des emplois aidés.

Nous, asso­cia­tions, col­lec­ti­vi­tés locales, assu­mant des tâches éco­no­miques, sociales, cultu­relles, spor­tives… que le sec­teur pri­vé ne prend pas en compte, œuvrons ce fai­sant pour contri­buer au main­tien d’une cohé­sion sociale dans notre pays.

Les manques de moyens récur­rents, le gel, puis le recul des sub­ven­tions, ont déjà affec­té néga­ti­ve­ment nos actions au détri­ment de la popu­la­tion et sin­gu­liè­re­ment de sa part la plus fragile.

La sup­pres­sion des emplois aidés nous prive de moyens au risque de nous obli­ger à réduire dras­ti­que­ment, voire à inter­rompre, nos ini­tia­tives et actions, qui relèvent de l’intérêt géné­ral et ne sont pas à but lucratif.

Des cen­taines de mil­liers d’emplois sont en jeu : des emplois utiles, valo­ri­sant les per­sonnes qui les occupent, des emplois qui sont sou­vent le seul moyen de sor­tir de la pré­ca­ri­té, de la mar­gi­na­li­té, de l’exclusion sociale. Sans emplois aidés, la qua­si-tota­li­té de ces per­sonnes vont se retrou­ver au chômage.

Cette déci­sion gou­ver­ne­men­tale ne peut se jus­ti­fier par le besoin de réduire les dépenses publiques. Car, consa­crer 24 mil­liards d’euros d’argent public à un CICE qui ne crée qua­si­ment pas d’emplois, refondre l’Impôt sur la for­tune pri­vant l’Etat de 4 mil­liards de reve­nus, pèse bien plus lourd que les 3 mil­liards consa­crés aux emplois aidés, utiles socia­le­ment tant pour les per­son­nels concer­nés que pour nos concitoyens.

Les emplois aidés sont une réponse au désen­ga­ge­ment de l’Etat dans de nom­breux domaines sociaux, cultu­rels, spor­tifs… Non seule­ment il ne faut pas les sup­pri­mer mais il fau­drait au contraire les valo­ri­ser, les inté­grer dans l’action publique de lutte contre le chô­mage, afin qu’ils débouchent sur des emplois stables et pérennes.

Le sec­teur pri­vé n’a créé que 143 000 emplois entre juin 2015 et juin 2016, absor­bant tout juste le flux de nou­veaux entrants sur le mar­ché du tra­vail, il est donc indis­pen­sable de miser sur ces emplois aidés pour sor­tir deux mil­lions de per­sonnes actuel­le­ment tota­le­ment exclues de l’emploi et pour empê­cher d’autres cen­taines de mil­liers d’y tomber.

Nous appe­lons le gou­ver­ne­ment à reve­nir sur sa déci­sion et à répondre favo­ra­ble­ment à ces cen­taines de mil­liers d’associations et de col­lec­ti­vi­tés locales assu­mant des res­pon­sa­bi­li­tés qui relèvent fon­da­men­ta­le­ment de l’Etat et ses institutions.

Mul­house, le 21 sep­tembre 2017