9 avril, Mulhouse : assemblée générale des personnels SNCF à l’appel de l’intersyndicale. Comme à Strasbourg, Colmar et Belfort des personnels de toutes catégories se sont rassemblés pour une assemblée générale ouverte. Une soixantaine de personnes ont écouté les interventions de représentants syndicaux de la SNCF Alsace.

Pour la CGT, la CFDT, Sud rail, l’UN­SA, FO, les mobi­li­sa­tions actuelles doivent se pour­suivre et s’amplifier:

Les niveaux de mobi­li­sa­tion en Alsace ont pu paraître régres­ser par rap­port au début du conflit: par exemple niveau S.1 de tra­fic contre S.0 lors des deux pre­mières jour­nées. Encore faut ‑il mesu­rer l’im­pact de cer­taines formes d’ac­tions spon­ta­nées de per­son­nels déci­dant de modu­ler leurs arrêts de tra­vail selon les périodes de grève de deux jours fixées natio­na­le­ment (une fois oui, une fois non…en clair une grève per­lée per­son­nelle dans la grève per­lée générale…).

Le détail des condi­tions de trans­fert de per­son­nels vers les futures struc­tures pri­vées du pro­jet gou­ver­ne­men­tal (qua­si tota­li­té des  caté­go­ries concer­nées, choix des sala­riés à trans­fé­rer par la SNCF seule, non connais­sance des cri­tères du choix à ce jour, impos­si­bi­li­té d’op­tions per­son­nelles pour le trans­fert, non connais­sance des consé­quences d’un refus du trans­fert…) a été rappelé.

Des formes d’in­ter­ven­tion pour aider à mobi­li­ser les agents sont à l’ordre du jour (inter­ven­tions sur les lieux de tra­vail, consti­tu­tion d’é­quipes inter­syn­di­cales pour la com­mu­ni­ca­tion de terrain…).

Mais tous, inter­ve­nants et par­ti­ci­pants, marquent l’im­por­tance de la com­mu­ni­ca­tion « grand public », « opi­nion publique ». »

« Expli­quer pour convaincre », « Faire com­prendre aux autres » [les non che­mi­nots], « Idées bienvenues…pour être vus, enten­dus, com­pris… » sont les mots d’ordre d’un conflit appe­lé à durer dans le contexte de dés­in­for­ma­tion totale créé par le gouvernement.

Les par­ti­ci­pants sou­lignent l’im­pré­ci­sion totale des pro­jets gou­ver­ne­men­taux (ques­tion de la dette, mar­gi­na­li­té des « coûts » spé­ci­fiques liés au sta­tut , risque de voir les pre­mières pri­va­ti­sa­tions concer­ner les réseaux  les plus per­for­mants – c’est le cas de l’Al­sace pour la régu­la­ri­té et la qua­li­té du tra­fic par exemple – , absence de pré­ci­sion sur les lignes secon­daires mena­cées, condi­tions de trans­fert aux régions, imbro­glio des struc­tures juri­diques à venir [N.d.l.r: 3 voire 4 socié­tés de droit pri­vé à capi­taux publics – dont la non ces­si­bi­li­té de prin­cipe vient d’être refu­sée à l’As­sem­blée natio­nale à la demande du gouvernement..).

Des repré­sen­tants du fret détaillent des consé­quences de la pri­va­ti­sa­tion qu’ils vivent déjà, en par­ti­cu­lier sur les règles de sécu­ri­té appli­cables à la cir­cu­la­tion des trains avant qu’un repré­sen­tant syn­di­cal ne rap­pelle que les pri­va­ti­sa­tions (auto­routes, Fran­çaise des jeux en cours, par exemple)  ne sont faites que pour aug­men­ter les béné­fices pri­vés et pour rien d’autre.…

La FSU et le syn­di­cat CGT fonc­tion publique ter­ri­to­riale apportent des éclai­rages impor­tants sur  le contexte du pro­jet gou­ver­ne­men­tal, les « dis­cus­sions « natio­nales en cours (Cap 2022) pour les trois fonc­tions publique – Etat, sec­teur hos­pi­ta­lier, territoriale.

…en par­ti­cu­lier  l’am­pleur des sup­pres­sions de postes pro­gram­mées dans les enga­ge­ments de cam­pagne du can­di­dat Macron, la pra­tique de fausses aug­men­ta­tions de postes enga­gée dans l’E­du­ca­tion natio­nale par le trans­fert de postes entre sec­teurs, les sup­pres­sions nettes d’emplois en cours induites par la loi NOTRE par regrou­pe­ment des niveaux ter­ri­to­riaux et fusion de col­lec­ti­vi­tés territoriales…

« Macron joue son pié­des­tal, les che­mi­nots jouent leur car­rière, la qua­li­té de leur vie per­son­nelle et fami­liale » a décla­ré un repré­sen­tant syndical.

Com­ment ne pas adhé­rer au propos?

Mais nous savons tous que l’en­jeu va très au delà:

Le Pré­sident de la Répu­blique veut le « scalp  » de la SNCF pour rendre impos­sible toute oppo­si­tion struc­tu­rée du monde du tra­vail à sa poli­tique ultra libé­rale, des­truc­trice de l’i­dée même de ser­vice public, d’a­mé­na­ge­ments et d’é­qui­libres ter­ri­to­riaux dont le fer est un élé­ment incontournable.

La réforme pro­po­sée n’est à l’é­vi­dence pas pré­pa­rée et ne répond à aucune vision sur le sujet des mobi­li­tés en France;  elle n’est là que pour contri­buer (impo­ser?) à  l’i­mage d’un Pré­sident qui va au bout, qui res­pecte ses enga­ge­ments, qui tranche (règne?).

Appe­lé à la res­cousse d’un pro­jet gou­ver­ne­men­tal qui ne passe pas Nico­las Hulot, éco­lo­giste gou­ver­ne­men­tal offi­ciel,  a avan­cé son « amour du train » dans une tri­bune récente pour jus­ti­fier  les argu­ments tota­le­ment fal­la­cieux de son Pré­sident sur le « pro­jet ferroviaire » .

Le secré­taire géné­ral d’Eu­rope Eco­lo­gie les verts lui  a rap­pe­lé qu’il était sur de « mau­vais rails » et la for­mule bien connue:  » il n’y a pas d’a­mour, il n’y a que des preuves d’amour ».

Les preuves d’a­mour et les bons rails aujourd’­hui c’est le sou­tien mas­sif aux formes d’ac­tion que les che­mi­nots choi­si­ront et la prise de conscience que le com­bat n’est pas que  syn­di­cal, il est tota­le­ment poli­tique et sociétal.

Le contexte d’im­por­tantes luttes diverses enga­gées (sala­riés, retrai­tés, mou­ve­ments alter­na­tifs, dénon­cia­tion des poli­tiques anti­mi­gra­toires, étu­diants, O.N.H et asso­cia­tions de défense des Droits humains) le rap­pelle chaque jour.

Mobi­li­ser avec et pour les che­mi­nots est fon­da­men­tal pour tous!

C.R