Concertation autogérée partout en France

Same­di 16 juin 2018, 3000 à 4000 per­sonnes ont mani­fes­té à Bar-le-Duc contre le pro­jet de pou­belle nucléaire CIGEO. C’est un suc­cès indé­niable qui prouve que l’opposition est plus que jamais légi­time, forte de dif­fé­rentes com­po­santes, pay­sannes, asso­cia­tives ou autonomes.

Cela fai­sait plus de 13 ans qu’il n’y avait pas eu de mani­fes­ta­tion aus­si massive.
Les mani­fes­tants se sont ras­sem­blés dans la joie d’un cor­tège colo­ré, diver­si­fié avec des trac­teurs, des groupes de musique, des marion­nettes géantes d’hiboux, des bran­chages et des arbres pour rever­dir la ville et mon­trer la vita­li­té d’une lutte qui ne cesse de gran­dir. 20 cars se sont dépla­cés de toute la France, mobi­li­sant la cin­quan­taine de comi­tés de sou­tien qui se sont créés partout.

L’Al­sace est pré­sente avec un bus affré­té par l’as­so­cia­tion STOP FESSENHEIM et aus­si des mili­tants venus par leurs propres moyens notam­ment ceux du col­lec­tif Désto­ca­mine avec leur ban­de­role. Loïc Miné­ry les repré­sen­tait lors d’une des quatre table-rondes se déroulant
le matin au hall des bras­se­ries sur le thème sui­vant : les stra­té­gies des ins­ti­tu­tions pour impo­ser un pro­jet d’é­tat (men­songes et mani­pu­la­tions, la recette par­faite!) avec Jacques Leray, ancien maire de Beur­ville : membre du Cedra et de l’Eo­dra comme animateur.

Les par­ti­ci­pants de cette jour­née se sont éga­le­ment réunis pour expri­mer leur colère face à la vio­lence de la répres­sion poli­cière, l’expulsion en février du bois Lejuc, les vagues de per­qui­si­tions, les mul­tiples incar­cé­ra­tions, les dizaines de pro­cès, qui visent à asphyxier la lutte et impo­ser un pro­jet mor­ti­fère contes­té depuis plus de 25 ans. Gérard Col­lomb disait récem­ment qu’après l’évacuation du bois Lejuc on n’entendrait « plus par­ler de Bure ». Aujourd’hui est la preuve du contraire.

Pré­sence dans la foule du cor­tège de Mathilde Panot, dépu­tée France insou­mise, membre de la com­mis­sion d’en­quête par­le­men­taire sur la sûre­té et la sécu­ri­té nucléaire et le dépu­té euro­péen EELV Yan­nick Jadot qui tous les deux sont venus en Alsace sou­te­nir le col­lec­tif Déstocamine.

Il y a eu au cours de la mani­fes­ta­tion quelques vitrines cas­sées dans les locaux de deux sous-trai­tants de Cigeo, une agence d’intérim et une banque, plu­sieurs tags, et quelques heurts avec la gen­dar­me­rie. Le Cedra, l’Eodra, et les Chouettes-Hiboux de Bure ne sont pas dans l’approbation mais com­prennent qu’une colère s’est exprimée.

Car cette colère est le résul­tat de l’offensive métho­dique d’un gou­ver­ne­ment qui attaque sur tous les fronts depuis un an pour impo­ser son agen­da de guerre sociale. Bure est l’incarnation de la socié­té ultra-mar­chande, poli­cière et ato­mi­sée qui prend tout son essor sous le gou­ver­ne­ment Macron.

Dans l’immense majo­ri­té les com­mer­çants du centre-ville n’ont pas été ciblés et cer­tains ont mani­fes­té une soli­da­ri­té par dif­fé­rents moyens. Ces actions ne résument pas cette jour­née de mobi­li­sa­tion fes­tive, mas­sive où, sous un soleil dif­fé­rentes pra­tiques se sont déve­lop­pées : fan­fares, concerts, lec­tures, ate­liers et débats, déam­bu­la­tions, faran­doles de clowns et de hiboux marionnettes.

Pour conclure un tag s’efface et des vitrines cas­sées sont réver­sibles. Pas une pou­belle nucléaire avec des déchets radio­ac­tifs pour plus de 100 000 ans. Pas un ter­ri­toire sous per­fu­sion finan­cière et radio­ac­tive. Les auto­ri­tés n’évacueront pas la remise en ques­tion néces­saire de cette filière mor­ti­fère et ses déchets qui débordent jusqu’aux pas de nos portes.
Il est urgent d’abandonner le pro­jet CIGEO et la nucléa­ri­sa­tion du ter­ri­toire qui l’accompagne, et de sor­tir du nucléaire.