Une cen­taine de mani­fes­tants inves­tis­sait hier le par­vis du Conseil dépar­te­men­tal du Haut-Rhin, à l’occasion de l’appel d’un col­lec­tif d’associations oppo­sé aux termes et dis­po­si­tions du RSA contre béné­vo­lat, entre­prises ces der­niers mois par l’institution dépar­te­men­tale. Ces mesures sont poli­ti­que­ment légi­ti­mées au nom des res­tric­tions bud­gé­taires qui frappent la col­lec­ti­vi­té, et, sans doute acces­soi­re­ment, afin d’actionner l’allant par trop dis­si­pé des allo­ca­taires sociaux, peu sou­cieux de sor­tir pré­ci­pi­tam­ment de leur misère, en tra­ver­sant la rue et en sol­li­ci­tant un emploi au pre­mier venu, ain­si qu’il se doit !

Au pre­mier rang de ces coquins braillards, venus trou­bler la paix civile col­ma­rienne, on trou­vait le MNCP (mou­ve­ment natio­nal des chô­meurs et pré­caires), dont les mili­tants sur­vinrent en colonne péta­ra­dante dans une rue per­pen­di­cu­laire joux­tant les bâti­ments admi­nis­tra­tifs. Réunis en outre à l’occasion de leur uni­ver­si­té d’automne qui se tenait cette année à Mulhouse.

Une délé­ga­tion fut reçue par Josiane Meh­len-Vet­ter, vice-pré­si­dente du Conseil dépar­te­men­tal char­gée de l’ap­pli­ca­tion de la dis­po­si­tion, pen­dant que les mani­fes­tants scan­daient notam­ment « non au SBO » (ser­vice du béné­vo­lat obli­ga­toire) et « le béné­vo­lat c’est quand je veux où je veux », et lisaient des mes­sages de solidarité.

Au sor­tir de leur entre­vue, les délé­gués ont conve­nu de revoir pro­chai­ne­ment le ou les élus du dépar­te­ment, afin de cor­ri­ger les défauts de la com­mu­ni­ca­tion offi­cielle du Conseil dépar­te­men­tal, quant à la for­mu­la­tion ambi­guë dont elle pare ses mes­sages sur son site et à des­ti­na­tion des tra­vailleurs sociaux, en lais­sant accroire que le béné­vo­lat est LA condi­tion néces­saire au béné­fice du RSA. Cela, alors même que le Conseil d’État a clai­re­ment énon­cé que le béné­vo­lat pou­vait certes être pro­po­sé à cer­taines caté­go­ries de béné­fi­ciaires, en tant que simple option dans un contrat d’engagement, mais sans jamais l’assortir de quelque obli­ga­tion que ce soit, en la bor­nant par ailleurs de cer­taines condi­tions, et cer­tai­ne­ment pas en la posi­tion­nant comme contre­par­tie ou condi­tion au droit à cette pres­ta­tion sociale fon­da­men­tale, ain­si qu’il est rap­pe­lé dans cet article.

Les vidéos et pho­to­gra­phies pré­sen­tées ci-des­sous rendent compte de quelques moments phares de la mani­fes­ta­tion, telle l’apparition théâ­trale d’un Eric Strau­mann, ins­ti­ga­teur de la mesure vili­pen­dée, à pro­pos de laquelle, au demeu­rant, il aura lar­ge­ment capi­ta­li­sé poli­ti­que­ment, et per­son­nel­le­ment. Il sur­git tel un dia­blo­tin pou­pon de sa boite à poi­sons, visi­ble­ment ravi d’endosser la défroque du mau­vais génie politique…

Nous sui­vrons donc le sujet dès la pro­chaine ren­contre entre mili­tants et élus.