(Mulhouse et Haut-Rhin au 19ème siècle)
Introduction
Plusieurs dizaines d’années de dérégulation continue du droit social, suivies de deux points d’orgue particulièrement sévères, en 2016 (lois travail inspirées par E. Macron), et 2018 (ordonnance Macron), illustrent étonnamment combien un Président de la République, aussi jeune d’état civil, que rétrograde de dispositions politiques, peut à ce point souffrir de cécité satisfaite et bourgeoise, devant des enjeux sociaux les plus criants. Comme si la bonne conscience sourde, aveugle, et veule, de l’ensemble d’un État, à travers l’inertie de ses dirigeants, tenait lieu de boussole politique.
Des pans entiers de droits sociaux se relâchent toujours davantage. Pans après pans, ils sont aujourd’hui soumis à révocations, abaissements ou minorations. Le principe de faveur, disposition juridique sans équivalent en droit français, permettait de légitimer les pratiques professionnelles discrétionnaires lorsqu’elles étaient favorables à l’intérêt du salarié. Elles sont aujourd’hui sévèrement remises en cause.
De cette bourrasque sociale, le capitaine n’a cure. Impavide, il poursuit une navigation à vue sur une mer d’injustices patentes et possiblement explosives. Emmanuel Macron a d’ailleurs poussé la barque jusqu’à faire disparaitre de sa réforme du droit du travail, toute mention ou référence à la « pénibilité au travail ». Une promiscuité sémantique qui relevait sans doute pour lui d’un impensable. Le travail produisant naturellement de la « valeur », et étant a fortiori la mesure de sa propre valeur (la fameuse « valeur travail » qui vous est servie en bouillon du soir devant le journal de 20 heures), aussi bien que le vecteur de toute l’existence humaine, comment pourrait-il être pensé comme une source de souffrance ?
Pour lui, comme pour tout un chacun, il va de soi que le travail est synonyme d’arbitrages, choix, prestances, plaisirs, auto-réalisations, découvertes, sociabilités, créativités et reconnaissances, à jamais renouvelés. Une pyramide de Maslow, dont on occuperait à jamais la partie haute. Un pays d’Oz voué à la magie du labeur.
A cela, on répondra évidemment que le travail est d’abord un moyen d’assurer l’ordinaire de l’existence. Certes. Au demeurant, le rapport fusionnel au travail n’est pas nécessairement le fait des donneurs d’ordre et des patrons, mais il a pareillement été porté par de nombreux travailleurs, et non des moindres. On reparlera d’eux en détail dans les diverses parties de cette évocation : il s’agit des ouvriers du textile. A Lyon, les canuts, connus pour leurs multiples révoltes tout au long du 19ème siècle, avaient d’ailleurs pour devise : « vivre en travaillant, ou mourir en combattant ». Le travail, à la vie, à la mort, est aussi le fait des opprimés.
Car ce que les chiffres illustrent fort bien, c’est qu’il y a des salariés qui vivent convenablement, voire mieux encore, de leur travail, et que, symétriquement, beaucoup d’autres survivent à grand peine, tout en travaillant. Là encore, la taxonomie sociale vient au secours du sceptique non-comprenant : oui, il existe bien une catégorie de « travailleurs pauvres », cela n’a rien de contradictoire, et, comme on le verra, cela n’a vraiment rien de nouveau…
Malgré tout, notre socle de protection sociale, et les normes du travail qui y sont attachées, protègent encore les plus fragiles parmi nous. Mais pour autant, tout le monde voit et sait clairement que le contexte national et mondial tend toujours davantage à la déflation sociale, par l’abaissement des acquis sociaux, et la maximisation de la concurrence internationale. Ce que l’on nomme couramment « mondialisation ».
Mais c’est précisément parce que la protection sociale est un « acquis », c’est-à-dire le produit d’une construction politique, historique et juridique, qui retentit encore énormément dans nos vies et sur notre présent, qu’il est essentiel de revenir sur l’histoire des premières lois sociales votées en France, dont, et le fait n’est pas assez connu, beaucoup sont originaires du département du Haut-Rhin, et notamment de la ville de Mulhouse ! Cité industrielle de premier plan au 19ème siècle, elle fut un lieu de concentration industrielle, tout autant que de souffrances humaines, à peine imaginables aujourd’hui.
Ce que l’on oublie très souvent de mentionner, est qu’elle impliquait le travail des hommes, tout autant que celui des femmes. Et qu’il se trouvait une catégorie encore plus occultée parmi ceux-ci. De celles dont on voudrait oublier qu’elle fut le propre de notre histoire industrielle, des conditions de sa révolution productive, et, partant, de son modèle de capitalisme débridé : les travailleurs-enfants, sous-payés et exploités dès l’âge de 6 ans…
Pour notre part, en tant que presse locale alternative à caractère social, nous souhaitons, à l’égal d’un exorcisme collectif, battre un rappel durable et méthodique de nos mémoires infirmes, et évoquer quelques épisodes illustrant et détaillant les conditions de vie et de travail d’enfants, de femmes et d’hommes ayant vécus dans la première moitié du 19ème siècle alsacien, soumis à des modalités productives infernales, et à des logiques économiques délétères. Cela, par la volonté d’entrepreneurs ambitieux et ordinairement cupides, mais dont certains, plus scrupuleux que d’autres, pouvaient souffrir d’un sommeil agité, en songeant aux conditions mises en œuvre pour assurer l’accumulation de leurs capitaux ou dividendes.
Notre travail n’est, quant à lui, en rien comparable à celui d’un historien, car il ne s’agit pas d’expliquer en détail, avec force objectivité, mais d’exhumer ou de recouvrer une mémoire liée aux circonstances et aux contextes socio-économiques particuliers du Haut-Rhin de l’époque, par une focale particulière et une orientation choisie, dans une perspective que nous voudrions d’éducation populaire.
1° partie :
Contexte national et alsacien de l’émergence d’une problématique ouvrière
Une paupérisation ouvrière qui déstabilise le régime de Louis-Philippe
La prévôté du 18ème siècle cherche un remède à l’émergence, puis à l’installation durable de pauvres et mendiants dans l’espace public. Sont inventés tout le long du siècle des « hôpitaux généraux », chargés de soigner un peu, et de parquer, beaucoup, les vagabonds incapables de se procurer de l’ouvrage. Le pays comptera jusqu’à 32 hôpitaux généraux. L’essaimage est également européen. Mais la cause du phénomène est toujours renvoyée au pauvre lui-même. L’approche et le jugement formulé sur la pauvreté sont donc exclusivement d’ordre moral. La pauvreté est mère de l’oisiveté. Et ils sont laissés aux bons soins des œuvres de charité.
Un siècle plus tard, le symptôme n’est que plus remarquable encore. Mais le phénomène social est rebaptisé « paupérisme ». Il est directement issu de deux facteurs socio-économiques complémentaires : une industrialisation échevelée des moyens de production, et la concentration ouvrière qui lui est indispensable.
La pauvreté durable et massive des ouvriers constitue un point de fixation dangereux pour les autorités, car elle est facteur de troubles sociaux difficilement contrôlables. D’autant que ces travailleurs n’ont pas de perspectives pour améliorer leur niveau de vie à court terme. Les anciennes solidarités de congrégations et autres corporations professionnelles, caractéristiques de l’Ancien Régime, ont toutes disparu, dans le sillage de la Révolution Française et du vote de la loi Le Chapelier, laquelle interdisait tout groupement professionnel ou organisation ouvrière.
Certes, la Révolution engage une nouvelle approche dans la conception de la pauvreté. Elle exprime un dysfonctionnement de la société. Les bourgeois rédacteurs de la Constitution de 1793 proclament pour la première fois des droits économiques et sociaux à l’article 21 du document. Le droit à l’assistance pour tout homme hors d’état de travailler, le droit au travail, en somme « les secours publics » sont déclarés « dette sacrée », terme repris, dans les mêmes termes, par un certain François Mitterrand, deux siècles plus tard, à l’instauration du RMI…
Mais la Constitution de 1793, est un manifeste politique purement incantatoire. Il s’agit clairement d’une œuvre de propagande, dont l’application est renvoyée sine die, au moins jusqu’au retour de la paix, pas franchement prête de revenir, entre les guerres de Vendée et la Première Coalisation européenne, contre lesquelles se bat la République entre 1792 et 1797.
Le sort des travailleurs est pour le moins catastrophique. Au niveau national, la journée de travail compte une moyenne de 14 heures, les salaires atteignent un maximum de 0,20 franc par jour, sans aucun jour de congé ou de repos hebdomadaire. Tenus de louer leurs bras pour subvenir à leurs besoins vitaux, les ouvriers sont à la merci des patrons. On estime que la France compte 250 000 mendiants et 3 millions d’inscrits aux bureaux de bienfaisance, alors que l’assistance publique est inexistante.
A l’entame du 19ème siècle, certains bourgeois commencent à prendre conscience du problème… et du danger potentiel qu’il représente ! Les moyens de réfréner l’hybris capitaliste commencent à être timidement envisagés. D’autant que les théoriciens de la critique économique et sociale trouvent un écho redoublé à leurs diatribes, alimenté qu’il est par les souffrances de la population laborieuse. Ils sont suivis de près par les fomenteurs d’alternatives et d’organisations sociales utopiques, inspirés du saint-simonisme ou des idées de Fourier.
2° partie :
Pourquoi et comment des bourgeois durent se résoudre à visiter et étudier le pays prolétaire
Les critiques et observateurs sociaux commencent à documenter la vie de ce prolétariat d’usine des années 1830 à 1840. Cet intérêt sociologique embarrassant avait le don d’excéder l’entrepreneur bourgeois, déjà très inquiet naturellement quant à la sauvegarde de son statut, et la conservation de son patrimoine.
Pourtant, son inquiétude est aussi infondée que fantasmatique. Car le poids de cette nouvelle classe ouvrière, constituée progressivement depuis la fin du XVIIIe siècle, reste très limité, de sorte qu’elle ne constitue en rien un contrepoids menaçant pour l’ordre social. D’autant que les prolétaires étaient ce qu’ils sont restés depuis lors, c’est-à-dire une classe sociale hétérogène.
La plupart parmi eux, trop occupés à tenter d’assurer une subsistance incertaine, n’ont pas conscience de partager une communauté de destin avec leurs pairs en condition matérielle. Dans les années 1840, au moment où le médecin Villermé établira le premier rapport édifiant sur le sort ouvrier dans les manufactures textiles, seul un quart de ces travailleurs (soit 1,2 million sur un total estimé de 4,4 millions) travaillerait dans les manufactures. Et un peu plus de la moitié d’entre eux dans le textile (coton, laine et soie).Le reste étant réparti entre métallurgie et mine.
Mais une catégorie particulière, parmi ces travailleurs, concentre l’attention des plus virulents contempteurs du travail industriel « forcé ».
Le travail des enfants, talon d’Achille de l’industrie au 19ème siècle, contesté pour la première fois en France depuis Mulhouse
Coutumier dans l’agriculture, et l’artisanat dans une moindre mesure, l’emploi d’enfants, depuis l’âge de 6 ans, s’est développé dans les usines à la fin du 18ème et sur une bonne première moitié du 19ème siècle en France. Comme nous le disions en introduction, le travail des enfants, sous-rémunéré, fut un élément d’importance pour assurer l’essor de l’industrialisation, dans le textile plus qu’aucun autre secteur. Les enfants œuvraient souvent dans le même atelier que leurs parents, auxquels ils remettaient leur salaire (entre le quart et la moitié de celui d’un adulte). Ce travail pouvait valoir comme la perspective d’une formation professionnelle pratique mais c’était d’abord le moyen d’assurer l’équilibre des charges de famille ou de compléter les revenus du foyer. Sans compter que, Villermé le précisera dans son rapport, le travailleur-enfant présentait, en raison de sa morphologie, nombre d’avantages productifs pour les industriels du textile, ainsi que nous le verrons plus tard.
A Mulhouse, la question du travail des enfants fut soulevée pour la première fois en novembre 1827, à la Société Industrielle, par Jean-Jacques Bourcart (1801–1855), industriel de Guebwiller, soit une année après la fondation de l’institution. Il n’y fut pas vraiment compris, mais le sort réservé aux travailleurs enfants relevait d’un souci partagé par d’autres industriels alsaciens, qui réclamaient l’adoption d’une loi nationale en la matière, et prirent pour certains les devants, par des initiatives privées destinées à le limiter.
Dans son rapport resté célèbre, duquel sera établie la première législation du travail : « Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie », Louis René Villermé souligne l’initiative de l’entrepreneur guebwillerois, et note : « Des fabricants du Haut-Rhin signalèrent eux-mêmes, dès l’année 1827, le dépérissement rapide des enfants dans les manufactures de coton. M. Jean-Jacques Bourcart, copropriétaire de la belle filature [un qualificatif régulièrement réitéré dans ses notes] de MM. Nicolas Schlumberger et compagnie, appela le premier l’attention de la Société Industrielle de Mulhouse sur une aussi importante question ».
Villermé utilise à dessein le pronom personnel, « eux-mêmes », dans l’objectif d’exonérer, autant que possible, les entrepreneurs de leurs responsabilités (alors qu’elles échoient pourtant de l’éthique protestante dont ils se prévalent généralement), dès lors que ceux-ci auront manifesté un commencement de velléité à agir sur le sujet. C’est une mécanique de justification a priori qui reviendra souvent dans ses écrits, et qui traduit assez clairement la position sociale d’où il parle.
Toujours est-il que, depuis Mulhouse, Bourcart entreprend une action pionnière au niveau national. Il s’appuie sur le précédent britannique où une loi votée en 1825 interdit le travail des enfants de moins de 9 ans et limite le travail des enfants de 9 à 16 ans. Mais dans un contexte de surproduction qui provoque la faillite de 11 manufactures et voit 3 des plus importantes (DMC, Nicolas Koechlin & Frères, et Schlumberger, Grosjean & Cie) se sauver par l’intervention de banques françaises et suisses, il entend également poser le problème des conditions de travail, en général. Il y intervient en usant de ressorts moraux propres à convaincre ses coreligionnaires protestants. « Il est de notre devoir de veiller sur le bonheur et le bien-être des ouvriers » ? lance-t-il à ses confrères.
Cet attendrissement vers l’humain reste cependant conforme à l’esprit calviniste : ici, il n’est pas question de vile compassion mielleuse d’obédience papiste mais de moyens concrets pour relever le matériau humain dont a besoin. Pour les nécessités de la guerre (et Villermé reprendra l’argument à son compte), car il nous faut des bras solides pour actionner les canons et occire l’ennemi. La préservation du capital humain est un autre argument économique de choix, d’autant que Bourcart expose à ses pairs les chiffres de la productivité anglaise, et démontre que le rendement horaire y augmente depuis l’instauration de la loi de 1825…
Il propose donc pour la première fois d’adresser une pétition à la Chambre, et de réunir une commission pour étudier les moyens de transposer en France la loi britannique.
La proposition de Bourcart est suivie d’un rapport de la commission spéciale, en décembre 1827. Tout d’abord, le rapport dresse un tableau accablant du « travail forcé » auquel sont soumis les enfants : travail dès l’âge de 8 ans, voire 7, en cas de pénurie de main d’œuvre. La durée du travail pouvant aller jusqu’à 17 h par jour, sans compter le trajet aller et retour.
Là encore, la société industrielle de Mulhausen (son nom originel), ne s’embarrasse pas de sentimentalités. La philanthropie est spontanément invoquée par le rédacteur anonyme en guise de méthodologie susceptible de dégager un consensus entre les membres. Mais elle est balayée aussitôt, car la commission se divise. On ne peut pas compter sur les bonnes dispositions de la corporation en matière de simple humanité. Certains seraient même tentés d’en tirer profit…
Le plus stupéfiant étant le renvoi symétrique du patron et de l’ouvrier dans les mêmes turpitudes de l’avidité sans bornes:
« Il suffirait d’un seul mauvais exemple de ce genre [parmi les patrons], pour détruire en un instant le bien que la mesure aurait pu opérer; car telle est aussi la tendance de la classe ouvrière des manufactures, à rechercher l’appât du gain, même au détriment de sa force et de sa santé, que ces mêmes ouvriers des filatures, les plus misérables de tous, dans l’intérêt desquels on aurait, d’un commun accord, limité les heures de travail, que ces mêmes ouvriers quitteraient peut-être l’atelier où ils ne travailleraient que pendant douze heures, pour rentrer dans les filatures où l’on maintiendrait le travail forcé de seize et de dix-sept heures ».
Il n’était donc pas question que le travailleur se permette de travailler plus pour espérer survivre à peine mieux en allant apporter son concours à un compétiteur susceptible de profiter du reliquat de force productive auprès d’un salarié mercenaire. La misère économique des employés de manufactures se doublait d’une attache exclusive et d’un engagement en loyauté personnelle envers l’employeur, quand bien même le traitement économique ne pouvait garantir leur survie quotidienne. De sorte que le recours à la main d’œuvre infantile n’en était que plus certain, pour s’assurer les revenus complémentaires indispensables du foyer.
Parmi les membres de la commission, les réticences à prendre des mesures sont par ailleurs motivées par le souci de préserver le rôle et la fonction sociale traditionnellement dévolue au pater familias. Celui-ci, investi de la « puissance paternelle » que lui confère la loi, dispose littéralement du sort de ses enfants, jusqu’à leur majorité ou leur émancipation. Cette disposition ressortit de sa liberté individuelle. Mais ici, elle est évacuée par les membres de la commission, car il apparait que l’enjeu est d’ordre public.
Plus conforme à ce qui serait attendu de la part d’une auguste assemblée d’entrepreneurs, les membres de la commission redoutent surtout de mettre à mal la liberté d’entreprise, qualifiée, de manière organique, de « principe vital ». Cette vision de la liberté, que l’on qualifierait aujourd’hui, par anachronisme, d’approche « libertarienne » de l’économie, peut expliquer pourquoi dans certains pays, notamment anglo-saxons, certains défendent notamment le libre droit de mourir de faim dans la rue, comme l’expression d’un choix individuel. La problématique sociale est évacuée au profit d’une détermination d’ordre purement individuel.
Par extension, cela explique également pourquoi les États-Unis, ont tant de difficultés à créer un système de soins financé et garanti par leur état fédéral. Le risque social n’étant pas perçu comme ressortissant de la société, laquelle « n’existe pas », pour recouvrer l’apostrophe de Margaret Thatcher : « Il y a des hommes et des femmes, il y a des familles ». La société étant au plus un agglomérat de cercles familiaux de structuration nucléaire, sans autre fin que de poursuivre un intérêt particulier, ou d’exercer leur empire sur des semblables, qui servent à l’occasion de subordonnés. La société est alors regardée comme un flux continu d’initiatives personnelles, borné par la seule responsabilité individuelle, et non comme un stock variable de nécessités communes qui nous obligent et nous transcendent, en tant qu’acteurs sociaux.
Pour autant, la commission ne renonce pas à proposer une réforme, mais se résout à consulter des experts avant de formuler « une proposition plus formelle », dans le cadre d’un questionnement, assez paradoxal, sur le régime politique le plus favorable à l’industrie…
Lire, ici, la seconde partie