La grave pol­lu­tion pro­vo­quée par des dépôts de lin­dane dans cer­taines décharges au cours des années 60 et 70 est camou­flée aux yeux des popu­la­tions concer­nées depuis des décen­nies.  Wint­zen­heim est une des com­munes haut-rhi­noises tou­chées par ce pro­blème. La socié­té PCUK y a lar­gué 750 tonnes de ce dan­ge­reux pes­ti­cide en 1966, dans la décharge de Logel­bach, à la limite de Col­mar, dont un quar­tier est atteint en sous-sol par le panache de pollution.

Excep­tion dans le dépar­te­ment du Haut-Rhin : à Wint­zen­heim, un col­lec­tif s’est consti­tué pour aler­ter les rive­rains, inter­pel­ler les auto­ri­tés admi­nis­tra­tives et poli­tiques locales et deman­der une dépol­lu­tion com­plète de la zone « lin­dane PCUK ».

Dépol­luez d’a­bord la zone « lin­dane PCUK » !

Nous vous avons déjà par­lé de ce col­lec­tif com­po­sé de mili­tant-e‑s de la « Confé­dé­ra­tion Pay­sanne », d’ « Alsace Nature » et de l’ « Asso­cia­tion Tie­fen­bach envi­ron­ne­ment ». Il a orga­ni­sé le same­di 14 sep­tembre une « ren­contre des ceri­siers » – la deuxième du genre –  à Wint­zen­heim sur un ter­rain agri­cole du lieu dit « Tie­fen­bach « que le maire de Wint­zen­heim vou­drait trans­for­mer en zone éco­no­mique après avoir modi­fié le PLU.

Vous vou­lez créer une zone éco­no­mique, Mon­sieur le Maire ?… Eh bien agis­sez d’a­bord pour que soient dépol­luées les terres pol­luées, mais ne sacri­fiez pas une fois de plus des terres agri­coles ! La reven­di­ca­tion de bon sens que porte le col­lec­tif sou­lève une épi­neuse ques­tion dont les auto­ri­tés espé­raient ne plus jamais entendre par­ler : celle de la zone « lin­dane PCUK ».

Suite à la « ren­contre des ceri­siers » du 14 sep­tembre, une péti­tion est lan­cée. Elle s’a­dresse simul­ta­né­ment aux maires de toutes les com­munes de Col­mar agglo­mé­ra­tion, celui de Wint­zen­heim en par­ti­cu­lier, le dépu­té Strau­mann, la pré­si­dente (col­ma­rienne) du dépar­te­ment, sans oublier les can­di­dat-e‑s poten­tielles aux pro­chaines municipales.

Une démarche exemplaire

Aux citoyens, de Col­mar et d’ailleurs, de s’en sai­sir. Pour signer cette péti­tion, suivre le lien : STOP à la pol­lu­tion can­cé­ri­gène de la nappe phréa­tique à Col­mar.

« On essaie de nous faire oublier une pol­lu­tion de plu­sieurs dizaines d’an­nées et contre laquelle rien n’est fait » sou­lignent celles et ceux qui l’ont mise en ligne. Ils veulent aler­ter et mobi­li­ser face à cet « héri­tage empoi­son­né pour toute L’Al­sace » qui  « met en dan­ger notre san­té, notre ave­nir, notre bien com­mun, nos eaux potables de consom­ma­tion ».

Ils ne demandent pas seule­ment que les auto­ri­tés et les élus orga­nisent enfin « une com­mu­ni­ca­tion trans­pa­rente et hon­nête de la situa­tion en direc­tion de la popu­la­tion » ; ils insistent éga­le­ment pour que les « auto­ri­tés locales se sai­sissent (du) dos­sier » afin « d’a­bou­tir à la dépol­lu­tion com­plète du site  ‘’Lin­dane PCUK’’.

Puisse la démarche offen­sive de ce col­lec­tif ser­vir d’exemple et per­mettre de lan­cer une dyna­mique. Car d’autres sites sont gra­ve­ment pol­lués et menacent la nappe phréa­tique et notre santé.

Dans l’es­poir de sou­le­ver un peu l’é­touf­foir posé sur ces dépo­toirs, L’Alterpresse68 va publier ces pro­chains jours, dans le n°2 de sa ver­sion papier, un dos­sier consa­cré à cette ques­tion. Ne le man­quez pas. Il est urgent d’in­for­mer et d’a­gir pour que les (rares) dépol­lu­tions com­plètes déjà réa­li­sées se généralisent.