L’annonce a été faite discrètement à la presse, il y a seulement quelques jours, et le double quotidien unique alsacien l’a relayée en fin de semaine dernière : l’unité de chirurgie de l’enfant du GHRMSA a été fermée il y a quelques semaines.
L’administration plaide l’insuffisance de personnel dans le contexte d’un départ en retraite, mais le personnel assure qu’il s’agit du produit d’un arbitrage budgétaire délibéré.
Seule demeurerait opérationnelle la chirurgie orthopédique et odontologique.
Désormais c’est à Colmar et à Strasbourg que devront se rendre les mineurs à des fins d’interventions de chirurgie pédiatrique viscérale et urologique.
De ce fait, le personnel soignant de l’hôpital craint donc à juste titre une augmentation du risque lors de la prise en charge, comme le précise Jean-Marc Kelai (secrétaire de la section CFDT du centre hospitalier), interrogé par nos confrères de France3 Alsace :
« Ça pose des risques en termes de distance. Bien sûr, il reste des chirurgiens à Mulhouse, mais ils opèrent normalement sur des adultes. Ils ne sont pas spécialisés en pédiatrie.
Ce sera compliqué pour les parents. C’est plus facile pour eux de rester sur place avec l’enfant quand c’est à Mulhouse. Ou d’assurer les déplacements pour toutes les consultations qui ont lieu avant l’opération proprement dite. Un spécialiste descendra parfois de Colmar de temps en temps… Mais ça reste à éclaircir, on ne connaît pas encore l’organisation et les détails ».
Le fait renvoie à nos précédents articles, dans lequel nous postulions que des choix délibérés au niveau de l’ARS ou encore du ministère, tendaient à concentrer les efforts humains et budgétaires vers les hôpitaux situés en zone préfectorale, quand bien même cela concourrait à produire des aberrations sanitaires, comme dans le cas du Haut-Rhin, où le bassin de population de Mulhouse, bien plus important que celui de Colmar (préfecture), en souffre particulièrement, ainsi que le rappelle le syndicaliste :
« Ça pose question de fermer l’unité de chirurgie pédiatrique dans le bassin mulhousien, une zone où le taux de natalité est particulièrement élevé. C’est une perte de compétences, et c’est une perte pour la population ».
Quoi qu’il en soit, c’est le fonctionnement du groupement hospitalier dans son entier qui interroge. Semblant piloté à vue, il parait s’affaisser de toute part sans que les personnels ne sachent où l’on voudrait les mener. Les grandes difficultés du service des urgences, extrêmement sous-doté en moyens humains, et la manière dont l’administration de l’hôpital, aussi bien que des responsables politiques locaux, entendent y remédier, n’aura cessé de désoler nombre de citoyens et de patients…
Tout dernièrement, avec la démission administrative en janvier 2020 de Didier Debieuvre, c’est le chef de service de pneumologie à l’hôpital Emile Muller qui prend ainsi part à une action collective nationale, engagée par 1000 médecins hospitaliers dont 660 chefs de service, au travers d’une « lettre de démission collective de leurs responsabilités ».
Ils entendent protester contre le manque de personnel dans la perspective d’une augmentation de l’accueil. Et cela est particulièrement notable à Mulhouse.
Par ailleurs, le renouvellement épisodique et conditionnel (jusque fin 2020) du service des urgences de l’hôpital d’Altkirch, dont la maternité a fermé, au même titre que celle de l’hôpital de Thann, tous deux établissements gérés par le GHRMSA, peuvent légitimement questionner sur l’état du ou des pilotes à l’origine d’une gestion à si courte vue d’établissements de santé, cœur battant (quoique fibrillant) du service public, qu’elle en parait frôler le mur du çon, par pur aveuglement idéologique.
Bonjour,
Tant que les travailleur-euses ne se révolteront pas en masse, une « tiers-mondialisation » de notre société est inéluctable.
D’ailleurs, en comparaison avec l’ensemble des moyens sociétaux que détendaient le pays il y a 30/40 ans, nous somme déjà en quelques sortes en concurrence avec les pays dit émergents…
Les tenants du capital ne s’arrêteront jamais de pressuriser les classes populaires ; nous leur avons donné le doigt lors de « l’ère keynésienne », aujourd’hui il nous ont arraché le bras.
Et rien n’annonce un renversement du processus…