En France, on a l’esbroufe mar­tiale, et donc l’hôpital de cam­pagne mili­taire ins­tal­lé sur le par­king de l’hô­pi­tal de Mul­house, annon­cé avec force tam­bours et clai­rons par le gou­ver­ne­ment et les médias char­gés d’am­pli­fier les peurs mor­bides, et, (bien invo­lon­tai­re­ment), l’in­cu­rie de l’État.

Capa­ci­té de la tente mili­taire mon­tée en quelques jours par nos piou­pious dans l’un des prin­ci­paux « clus­ters » fran­çais (tou­jours bonne à prendre afin de sou­la­ger les soi­gnants de notre hôpi­tal public) : 30 lits. 

Un pré­cé­dent article témoi­gnait du constat opé­ré par des méde­cins alle­mands, de pas­sage à Stras­bourg, lequel fai­sait état du « tri » opé­ré par les méde­cins fran­çais sur les patients, comme cela est le cas en Ita­lie, faute de moyens maté­riels et d’ac­cueil pour les prendre en charge. 

Mais en France, point de gym­nase ou de bâti­ments publics d’en­ver­gure, réqui­si­tion­nés aux fins d’ac­cueillir plus de malades. A quoi bon d’ailleurs, car on man­que­rait de quoi pou­voir les soigner !

En Alle­magne, une fois encore, il est déso­lant de consta­ter tout l’intérêt d’une approche anti­ci­pée et métho­do­lo­gique des auto­ri­tés locales, quand on la com­pare au sen­ti­ment d’im­pro­vi­sa­tion et de désar­roi fran­çais. Une approche qui, quoi qu’il en soit, va assu­ré­ment leur four­nir un gain de temps pré­cieux pour se pré­pa­rer à agir au moment opportun. 

Ain­si, la direc­tion du dis­trict d’Ess­lin­gen (Bade-Wur­tem­berg), s’ap­prête déjà à conver­tir un hall du parc des expo­si­tions de Stutt­gart en hôpi­tal d’ur­gence pour les patients atteints du covid19. De la sorte, c’est près de 300 lits d’hô­pi­tal sup­plé­men­taires qui vont être être créés. 

L’an­ti­ci­pa­tion opé­ra­tion­nelle alle­mande fai­sant déci­dé­ment toute la dif­fé­rence en matière d’o­rien­ta­tion diag­nos­tique, avec le choix d’un dépis­tage de masse, dont les effets réduc­teurs sur la mor­ta­li­té sont tou­jours patents, quoi qu’on en dise : 63079 cas posi­tifs et 545 décès en Alle­magne, contre 40174 cas posi­tifs et 2606 décès en France, au 30 mars. 

Par ailleurs, il ne s’a­git, pour l’heure, que d’une mesure de pré­cau­tion, dans le cas où les hôpi­taux du dis­trict d’Ess­lin­gen arri­ve­raient à satu­ra­tion, selon Peter Keck, porte-parole du dis­trict, inter­ro­gé par nos confrères de SWR.

Pour autant, il ne sera pas ques­tion d’y trans­por­ter des cas dont le pro­nos­tic vital est enga­gé, mais uni­que­ment les cas plus légers. L’ob­jec­tif est donc de libé­rer des capa­ci­tés de réani­ma­tion dans les hôpi­taux exis­tants. Ain­si des patients de la cli­nique Medius Nür­tin­gen (dis­trict d’Ess­lin­gen) ont dû être trans­fé­rés la semaine der­nière à Tübin­gen et Ess­lin­gen, car il n’y avait plus assez de res­pi­ra­teurs disponibles. 

Selon le porte parole du dis­trict, il n’est même pas encore cer­tain que la cli­nique d’ur­gence soit réel­le­ment opé­ra­tion­nelle un jour. Mais les pré­pa­ra­tifs en cours per­met­tront de l’ac­ti­ver en quelques jours, au besoin. Le dis­po­si­tif inclu­ra éga­le­ment d’autres orga­ni­sa­tions en réseau, dont l’ordre de Malte, des grou­pe­ments médi­caux du dis­trict, et les cli­niques du réseau Medius.

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