Cet article pro­cède d’une illus­tra­tion sub­jec­tive, tex­tuelle et sonore d’un voyage en Ita­lie, en pas­sant par le tun­nel du Gothard, notre sujet publié hier dans ces colonnes.

Vacances Ita­lie asso­cia­tion d’idées par­tir en vacances c’est par­tir en Ita­lie tou­jours enfin au moins un an sur deux au lac de Garde ou celui de Como pour chan­ger un peu en Ariane dont la cou­sine de gamme Sim­ca était la Tri­anon avant c’était en 4 CV les parents le fran­gin par­fois la grand-mère com­ment tout ça pou­vait ren­trer dans une 4 CV mys­tère inson­dable à côté duquel celui de la Tri­ni­té est du pipi de chat ou de la rou­pie de san­son­net ou autre excré­ment ani­mal à quatre heures du matin réveillé puis le doua­nier suisse sous sa pèle­rine de pluie et lui au regard sombre et soup­çon­neux où allez-vous mais la Suisse c’est aus­si un beau pays le Gothard ensuite la cha­leur qui plom­bait mais atten­tion hein c’était pas des vacances de frime on avait éco­no­mi­sé on ne devait rien à per­sonne en ren­trant et on fai­sait gaffe à la dépense au cam­ping évi­ter le péage entre Bres­cia et Mila­no comme dans la chan­son de Jonasz on regar­dait les autres faire du bateau et le tran­sis­tor gré­sillait des chan­sons ita­liennes et on fai­sait les courses à l’épicerie du cam­ping cinque pane et bur­ro di pura alpa et on don­nait les lires on pre­nait la mon­naie sans savoir si c’était juste et on rame­nait tout ça à la tente encore une Tri­anon de la Hutte et les voi­sins avaient des tran­sis­tors qui chan­taient et qui chan­taient et c’était N6 qu’il fal­lait faire sur le juke-box à Bal­der­sheim où il y avait la com­mu­nion de la cou­sine pour avoir Non ho l’e­tà de Giglio­la Cin­quet­ti et on n’arrêtait pas de faire N et après 6 sur le juke-box l’année sui­vante Bob­by Solo avec Una lacri­ma sul viso mais c’était pas des vacances de frime c’était des vacances gagnées à la sueur des grèves du grand-père mais répé­ti­tives tout de même il a fal­lu une his­toire de concer­ti­na chez le dot­tore Bas­ta­ri à Anco­na et une his­toire de joli minois de Reg­gio Emi­lia dans le train entre Bologne et Rimi­ni tiens ? pour me récon­ci­lier avec la botte pénin­su­laire et nasale de never any­more plus une his­toire de je suis amou­reux de celle-ci mais j’aime celle-là

Ne pas rem­po­ter tous les ans les mêmes géra­niums cin­quième musique pour Gol­do­ni faut arrê­ter avec les chan­sons trad Volks­lie­de­rar­chiv à Fri­bourg même dans le Bris­gau c’est autre chose qu’il faut faire les sta­giaires qui ne sont même pas nés à peine nés chantent bien in the sum­mer­time de Mun­go Jer­ry c’est just ano­ther asso­cia­tion d’idées stream of conscious­ness of confu­cius­ness Vir­gi­nia on my mind la Comé­die que chante d’une voix grave tel­le­ment indé­fi­nis­sable qu’on sait pas si elle est pas un peu fausse Pao­lo Conte et si Pao­lo m’était Conté chan­tait le monde du tra­vail pour chan­ger un peu de la Fila­ture le Fan­fa­ron avec Vit­to­rio Gass­man et Trin­ti­gnant la déca­po­table et le tran­sis­tor d’ailleurs que fai­sait Gol­do fau­bourg Saint-Antoine en 92 1700 92 ou dans ces eaux et Robes­pierre qu’on haïs­sait moins parce qu’il était san­gui­naire ce qui reste à prou­ver que parce qu’il était coquet donc fémi­nin ce qui est encore plus haïs­sable comme une musique de rien un peu de soi-même un peu de rien Robe  ès Pierre se pou­drait-il à la Tri­anon Karl M. n’est pas content de ces French révo­lu­tion­naires et d’ailleurs Gol­do non plus qui ne reçoit pas les subs alors ? Com­ment tout ça rentre dans une 4 CV ? Et pour­quoi reste-t-il tou­jours une petite cuillère au fond de l’évier quand on éva­cue l’eau de vaisselle ?

Daniel MURINGER

Texte écrit en pré­sen­ta­tion de la musique pour « La Vil­lé­gia­ture » de Car­lo GOLDONI

Sep­pois-le-Bas, 1998


Quelques pas­tiches de varié­tés ita­liennes. « Lavo­ro » (tra­vail) étant une chan­son des domes­tiques. Inter­pré­ta­tion, paroles et musique de Daniel Murin­ger.

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