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Une inter­ven­tion citoyenne dans la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive. Voi­là com­ment se défi­nit l’ « Assem­blée popu­laire citoyenne »  qui s’est consti­tuée à Mul­house dans la conti­nui­té des élec­tions municipales.

Une dizaine de per­sonnes, autour d’Aline Par­men­tier, diri­geante de la sec­tion PCF de Mul­house et Roger Win­the­rhal­ter (Mai­son de la Citoyen­ne­té Mon­diale et Alter­na­tive et auto­ges­tion), se sont réunis pour faire part de leur pre­mière ini­tia­tive de mobi­li­sa­tion : la défense des bureaux de postes mena­cés de fer­me­tures à Mul­house, ceux de « Briand », de Dor­nach, de la porte du Miroir…

Plus de 4.000 signa­tures ont été récol­tées pour deman­der à la Poste de main­te­nir ces bureaux, véri­tables liens sociaux dans des quar­tiers qui ne manquent cruel­le­ment. Agnès Schnei­der, ins­ti­ga­trice de cette cam­pagne, rap­pelle qu’il s’agit éga­le­ment d’une défense des ser­vices publics que l’entreprise La Poste assume de moins en moins. Le sou­tien d’un ancien sala­rié de la Poste, témoi­gnant de la lente et longue dégra­da­tion des ser­vices pos­taux dans la logique de gou­ver­ne­ments qui ont tous suc­com­bé à l’idéologie néo-libérale.

Objec­tif de l’Assemblée : obte­nir de Mme Lutz, maire de Mul­house, de mettre son véto à ces fer­me­tures comme la loi l’autorise. Et Agnès Schei­der ne se prive pas de rap­pe­ler qu’en son temps, Jean Rott­ner, alors maire de la ville, avait usé de ce droit et la Poste avait reculé.

Le manque d’information et de trans­pa­rence a éga­le­ment été dénon­cé : la popu­la­tion a appris inci­dem­ment le pro­jet de fer­me­ture que les sala­riés eux-mêmes ne connais­sait pas !

Roger Win­the­rhal­ter, fidèle à ses prin­cipes auto­ges­tion­naires, pré­cise que cette cam­pagne pour le main­tien des bureaux de poste, montre bien que la voix des citoyens doit se faire entendre et que la seule attente de déci­sions des élus n’est plus satis­fai­sante. Plu­tôt que « aiguillon », il pré­fère le terme « force de pro­po­si­tion » pour carac­té­ri­ser l’action de l’APC. « Nous l’avons été avant les élec­tions essen­tiel­le­ment en sou­tien à la liste d’opposition Mul­house Cause Com­mune, nous vou­lons conti­nuer de l’être à pré­sent en nous adres­sant à l’ensemble des élus municipaux ».

Aline Par­men­tier rajoute que « les conseils muni­ci­paux doivent être ouverts et lais­ser la parole aux citoyens pré­sents dans la salle. Lors des séances, un temps doit être consa­cré à cet échange entre élus et citoyens »

Quant on rap­pelle que les « Conseils de quar­tier » ont déjà une fonc­tion iden­tique, les deux res­pon­sables estiment qu’il n’y a pas de com­pa­rai­son pos­sible. « Notre Assem­blée est libre et ne dépend pas de la muni­ci­pa­li­té pour exis­ter. Les conseils de quar­tier sont plus des chambres d’enregistrement des déci­sions muni­ci­pales » estime Roger Wintherhalter.

La pro­chaine assem­blée géné­rale de l’Assemblée popu­laire citoyenne (APC) aura lieu le 6 novembre pro­chain. La direc­tion du mou­ve­ment est col­lé­giale et fixe col­lec­ti­ve­ment les objectifs.

Ain­si plu­sieurs thèmes don­ne­ront lieu à des ini­tia­tives. Après les bureaux de postes, ce sera autour des pro­blé­ma­tiques du trans­port (gra­tui­té de l’usage), du loge­ment, de la 5G, d’être trai­tés par l’APC. Tou­jours avec l’objectif de faire des pro­po­si­tions qui devraient ali­men­ter les débats du Conseil muni­ci­pal avec l’espoir de voir les élus Mul­house Cause Com­mune en être d’ardents défenseurs.

Prochain rendez-vous : le 6 novembre 2020, en la salle culturelle des Alévis, Avenue de Lutterbach à Mulhouse.