Jeu­di 11 mars, sous la pluie devant l’hôpital Emile Mul­ler à Mul­house : quelques militant(es)s du Par­ti Com­mu­niste Fran­çais bravent les bour­rasques et pro­posent aux pas­sants (sala­riés et visi­teurs du centre hos­pi­ta­lier), la signa­ture d’une péti­tion pour que les vac­cins anti-covid deviennent un bien public mon­dial et non feront ain­si plus l’objet de trac­ta­tions com­mer­ciales au seul pro­fit des grands trusts pharmaceutiques.

L’objectif annon­cé est de récol­ter, à l’échelle euro­péenne, 1 mil­lions de signa­tures pour que la Com­mis­sion euro­péenne décide que les vac­cins soient libres de droits et deviennent ain­si acces­sibles à tous. D’autres par­ti ou asso­cia­tions dans les autres pays euro­péennes contri­buent à cette cam­pagne qui s’attaque clai­re­ment à la toute-puis­sance des labos et de l’industrie pharmaceutique.

Comme le pré­cise Nadia Peter, une des diri­geantes haut-rhi­noises du PCF :

Il est vrai que dans cette affaire des vac­cins, l’opacité est la norme : même les dépu­tés euro­péens n’ont pas eu accès au conte­nu total de l’accord pas­sé entre l’Union euro­péenne repré­sen­tée par Mme Van der Leyen, pré­si­dente de la Com­mis­sion euro­péenne, et l’industrie phar­ma­ceu­tique comme l’a dénon­cé la dépu­tée La France Insou­mise Manon Aubry lors de l’Assemblée du par­le­ment européen.

Alors que les recherches pour les vac­cins ont été lar­ge­ment sou­te­nus par des fonds publics, dont des avances pour l’achat des doses, les mul­ti­na­tio­nales phar­ma­ceu­tiques empochent des royal­ties consi­dé­rables avec la vente des vaccins.

Cette situa­tion est d’autant plus into­lé­rable, que la fixa­tion du prix par ces grandes entre­prises est de nature à pri­ver des pays entiers de vac­cins alors que la pan­dé­mie est bien mon­diale : quel sens pour­ra avoir une vac­ci­na­tion si elle est cen­trée sur les pays riches et ne pour­ra concer­ner les pays pauvres alors que les per­sonnes et le virus conti­nue­ront de se dépla­cer sur la tota­li­té de la planète.

Pour notre san­té indi­vi­duelle, il est donc impé­ra­tif que les citoyens du monde entier puissent béné­fi­cier de vac­cins et espé­rer ain­si faire dis­pa­raître le virus.

Le règne des multinationales

Autre motif de mécon­ten­te­ment : la pro­duc­tion des vac­cins ! Elle est du seul res­sort des déten­teurs du bre­vet ! Cela rend dif­fi­cile à un pays d’ouvrir des centres de pro­duc­tion alors que des poten­tia­li­tés existent ! Mais la Big Phar­ma tient à maî­tri­ser la pro­duc­tion car le vac­cin est une mar­chan­dise dont la rare­té pour­ra aug­men­ter la valeur. D’où les sub­tiles négo­cia­tions entre Mme Van der Leyen et les repré­sen­tants de l’industrie pharmaceutique.

Cette der­nière peut éga­le­ment comp­ter sur une forte divi­sion des pays, même au sein de l’Union euro­péenne dans laquelle de plus en plus de pays font cava­lier seul devant les dif­fi­cul­tés à obte­nir le nombre de vac­cins suf­fi­sants dans un délai raisonnable.

S’il y a un pro­duit qui devrait échap­per aux règles du capi­ta­lisme, ce sont bien les médi­ca­ments sur­tout si la recherche est sub­ven­tion­née par les fonds publics. Ain­si, un vac­cin sera payé deux fois une fois par les impôts et ensuite par l’achat. Consi­dé­rer un vac­cin comme un bien public per­met­trait de s’affranchir de la soif de pro­fit des multinationales.

Sano­fi : sub­ven­tion­né pour licen­cier, inca­pable de trou­ver un vaccin

Asso­ciée à l’Institut Pas­teur, la mul­ti­na­tio­nale d’origine fran­çaise Sano­fi, n’a pas réus­si à trou­ver un vac­cin au même rythme que ses concur­rents alle­mands, bri­tan­niques, russes, chi­nois et US.

Pas éton­nant quand cette entre­prise a licen­cié des cen­taines de cher­cheurs en France et conti­nue de le faire sans que le gou­ver­ne­ment ne trouve à y redire !

Comme le rap­pelle un des mili­tants PCF pré­sents devant l’hôpital Emile Mul­ler à Mul­house, Jean-Claude Pelka :

L’initiative de ce jeu­di 11 mars n’est que le début d’une cam­pagne qui doit durer jusqu’à l’obtention du nombre de signa­taires d’une péti­tion qui vise à mettre l’intérêt public supé­rieur aux pro­fits des grands groupes phar­ma­ceu­tiques. On peut y par­ti­ci­per en cli­quant ici.

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