Le Syndicat de la police (GdP), membre du DGB, la Confédération allemande des syndicats, proche des socio-démocrates, estime que des contrôles visant à garantir le respect des couvre-feux en Allemagne sont difficilement réalisables.
« Un contrôle global des couvre-feux n’est guère possible pour la police et les autorités de régulation responsables des communes », a déclaré le vice-président fédéral du GdP, Dietmar Schilff, à l’édition dominicale du quotidien Bild.
Selon le syndicaliste, il y a une agressivité croissante lors des contrôles. «Nos collègues sont parfois exposés à de violentes agressions verbales et parfois aussi à des violences physiques».
Cette hostilité croissante d’une partie de la population s’inscrit notamment dans une reprise en main fédérale de la politique sanitaire, dont la compétence était jusqu’ici du ressort de chacun des seize Länder qui composent le pays.
En bute à d’inconstantes et multiples restrictions des libertés publiques, les Allemands doivent s’adapter à de nouvelles restrictions, à la faveur cette fois d’une nouvelle législation fédérale.
Il semble bien que « l’Absurdistan » qui faisait tant rire les journalistes allemands en poste à Paris, découvrant les mesures de restrictions françaises, se soit également étendu Outre-Rhin.
Cette nouvelle loi sur la protection contre les infections est entrée en vigueur vendredi et a pris effet samedi matin, ainsi que l’a exposé le ministère fédéral de l’Intérieur à Berlin.
Les districts urbains ont ainsi eu le temps d’évaluer leur situation respective sur la base des incidences des trois derniers jours et d’adapter leurs règles au frein d’urgence fédéral.
Ainsi, dès que l’incidence dans un quartier ou une ville est supérieure à 100 sur la base de trois jours consécutifs, le frein d’urgence uniforme s’applique, et les mesures prévues par la loi doivent être mis en œuvre.
Protestations institutionnelles sur le frein d’urgence fédéral
Le Conseil fédéral a approuvé la proposition jeudi et ne s’est pas opposé au nouveau règlement de lutte contre les pandémies, comme l’a annoncé le ministre-président de Saxe-Anhalt Reiner Haseloff (CDU).
Cependant, la législation marque une profonde fracture entre le gouvernement fédéral et les États fédéraux au sein du Bundesrat. Reiner Haseloff étant de ceux qui ont vivement critiqué le transfert de compétences vers le gouvernement fédéral, une situation inédite en matière de santé.
A ce sujet, le chef du Land considère qu’il s’agit rien moins qu’un coup de canif dans l’ordre constitutionnel allemand : « Aujourd’hui est pour moi un moment de nivellement dans la culture fédérale de la République fédérale d’Allemagne ». Evoquant une loi « dont la création, la conception et le résultat sont insatisfaisants ».
Quant au ministre-président de la Sarre, Tobias Hans (CDU), il déclare que : « Si ce transfert de compétence au niveau fédéral représente un moyen plus efficace de lutter contre la pandémie, cette preuve n’a pas encore été apportée. Et cela doit être fait »
Le Bundestag a voté la loi mercredi
La base juridique d’une telle disposition fédérale n’existant pas, il fallait la créer. Malgré les nombreuses critiques de l’opposition, le Bundestag a donc voté à la majorité mercredi sur les changements. Le gouvernement fédéral a donc maintenant la possibilité d’ordonner notamment des restrictions et des fermetures. Des prérogatives qui relevaient auparavant de lois locales.
342 députés ont voté pour la loi, 250 s’y sont opposés, et 64 députés se sont abstenus.
Frein d’urgence à partir d’une incidence supérieure à 100
Le frein d’urgence fédéral prévu sera activé si plus de 100 nouvelles infections pour 100 000 habitants surviennent dans un district ou une ville dans les sept jours. En dessous de cette valeur, la décision reste à la main des Länder.
Ainsi, à partir d’une incidence supérieure à 100 dans un quartier ou un district urbain, il n’est pas autorisé de quitter son domicile entre 22h00 et 5h00 – à l’exception des urgences, de la pratique professionnelle, des soins, besoin des animaux ou d’autres raisons essentielles.
Toutefois, le jogging et les promenades devraient être autorisés jusqu’à minuit, mais à titre individuel. Le projet originel prévoyait de débuter le couvre-feu à 21 heures, sans possibilité de marcher ou de faire du jogging.
Enseignement à distance à partir d’une incidence de 165
Si l’incidence sur sept jours est supérieure à 165 pendant trois jours consécutifs (au lieu de 200 comme dans le projet originel), l’enseignement en présentiel est interdit à partir du lendemain. A partir d’une incidence de 100, des cours en alternance sont prescrits, à partir d’une valeur de 165 seuls les cours à distance sont autorisés. Des tests sont obligatoires pour les étudiants. Des exceptions pour les étudiants en fin de cycle et les écoles professionnelles sont possibles.
Contacts privés très privatifs
De plus, si l’incidence dans un district ou un district urbain est supérieure à 100, un maximum d’un ménage (soit une personne ou une famille) peut rencontrer une autre personne. Les enfants jusqu’à 14 ans ne comptant pas. La restriction ne s’applique pas aux rencontres entre époux et partenaires civils ni à l’exercice des droits de garde et de visite.
Les services funéraires devraient être autorisées à se réunir jusqu’à 30 personnes. Le projet originel prévoyait 15 personnes.
Shopping avec test et rendez-vous…
Pour les achats en dehors de l’épicerie, de la pharmacie, du commerce des livres et des fleurs ainsi que dans d’autres zones, les conditions suivantes doivent s’appliquer: les magasins ne peuvent laisser entrer les clients que s’ils présentent un test négatif et s’ils ont pris rendez-vous. Si la valeur d’incidence dépasse 150, seule la collecte des marchandises commandées (click & collect) sera autorisée. Il était initialement prévu que le commerce de détail devrait fermer complètement avec une incidence supérieure à 100 sur 7 jours, c’est-à-dire sans click & collect...
La loi ne devrait s’appliquer que tant que le Bundestag déterminera une situation épidémique d’importance nationale. Une date limite a été ajoutée: « au plus tard le 30 juin 2021 ».
Des milliers de manifestants à Berlin
Le débat au Bundestag s’est accompagné de manifestations dans la capitale. 8000 personnes protestaient contre le renforcement prévu de la loi sur la protection contre les infections, près de la porte de Brandebourg.
Il est clair que nos sociétés OCDE (ce que je connais le moins mal) sont gangrenées par le fric.
Pour le dire autrement, elles sont complètement soumises au fric des multinationales.
Le terme ‘complètement’ n’est pas exact, disons que dans la plupart des domaines, les multinationales obtiennent des facilités incompatibles avec les intérêts de la population.
Et que ce fonctionnement est donc dictatorial par essence, en opposition (simpliste mais comment le dire autrement ?) à démocratique.
C’est vrai dans la santé mais aussi transports, eaux potables et d’égouts, énergies, transports, banques, médias, informatique, commerce, instruction publique, BTP, … bref tout ou presque dominé par les grandes entreprises et par là par les actionnaires.
Pour préciser : par les gros actionnaires car les petits sont bafoués sauf exceptions qui doivent se compter dans une main.
De fait, nous acceptons une société dominée par les ultra-riches. Et ceci au nom de sa plus pure contradiction : la démocratie.
Inutile de le dire autrement, c’est un fait indéniable.
Formindep tente de le dire et peut-être d’y remédier, merci.
Mais quand je lis : « un changement culturel nécessaire qui reste à faire », on peut sérieusement en douter. Il s’agit d’une révolution à faire pour changer les dominants.
Le dire autrement c’est croire aux fées.
Quémander une réforme pour améliorer ceci ou cela alors que de fait tout est gangrené, c’est accepter le Système, donc ne rien changer sinon à la marge et pour un temps réduit, car on n’a jamais vu un pouvoir perdre, il gagne sans cesse ou il disparaît.
Depuis plus de 100 ans les preuves abondent, je n’ose pas insister sans injurier le lecteur.
L’existence d’une démocratie ou même d’un libéralisme (une escroquerie intermédiaire de plus) sont des affabulations pour lobotomisés.
Le ‘changement culturel nécessaire qui reste à faire’ est de ne plus se payer de mots et par là cesser de dire n’importe-quoi en utilisant des termes impropres à dire les choses.
La corruption règne en maîtresse. C’est indéniable.
Il y a pire, oui toujours et alors ?
Ceci n’est pas une condamnation des personnes qui se laissent aller à l’accepter, c’est de l’opportunisme atavique, inévitable ou presque dans un environnement dictatorial, il s’agit plus logiquement de se donner les moyens de ce que nous souhaitons.
Et de transmettre les mots pour le dire.
Soit on accepte que big pharma (et autres) assassine impunément, alors il ne faut rien changer, sinon faire du bruit pour occuper les esprits, soit on se donne les moyens de mécanismes sociaux qui empêchent, répriment, corrigent ces pratiques. C’est affaire de régulation systémique. Donc de régime politique. Ces mécanismes n’existent pas, mieux, d’autres adviennent (je pense aux tribunaux internationaux pour défendre les multinationales contre les États – et pourquoi pas un gouvernement mondial, la dictature parfaite ?).
La seule manière d’agir dans une dictature (actuelle) c’est de la détruire, de faire prendre le pouvoir à la population dans des institutions – attention gros mot – démocratiques. Le gouvernement PAR le peuple POUR le peuple.
C’est la seule chose à faire, si l’on veut quelques libertés d’humain.
Le reste est du bruit pour occuper les esprits.