Tête de liste du Pacte Grand Est en vue des élec­tions régio­nales des 20 et 27 juin, Éliane Roma­ni (EELV) était pré­sente ce mar­di 25 mai au parc Sal­va­tor, pour dévoi­ler les noms de ses colis­tiers et colis­tières dans le cadre de la liste Alsace du Pacte Grand Est.

Cette ortho­pho­niste mosel­lane et mili­tante poli­tique depuis 20 ans, élude le débat sur l’exis­tence même de la région Grand Est, consi­dé­rant que la région est l’é­che­lon oppor­tun pour agir, à condi­tion qu’on lui attri­bue des fonc­tions d’im­por­tance, même si elle admet qu’il serait mieux « d’a­voir une région avec une vraie iden­ti­té » .

Si la can­di­da­ture est éga­le­ment appuyée par le Par­ti socia­liste et par le Par­ti com­mu­niste, d’où la dimen­sion sociale, qui fait sou­vent défaut aux thé­ma­tiques éco­lo­gistes, l’an­cienne adjointe au maire de Thion­ville n’est pas par­ve­nue à coa­gu­ler toute la fra­trie pro­gres­siste autour de son projet. 

Les dis­cus­sions avec Auré­lie Filip­pet­ti, autre aspi­rante de gauche, n’ont en effet pas abou­ti. L’an­cienne ministre de la Culture a quant à elle lan­cé « l’Ap­pel Inédit », qui, comme son nom l’in­dique, est un « ras­sem­ble­ment inédit», mené avec la dépu­tée France Insou­mise Caro­line Fiat et la conseillère régio­nale du Par­ti socia­liste Per­nelle Richardot.

Ain­si, dans une auda­cieuse démarche qua­si « Gaul­lo-macro­nienne », elles appellent toutes trois à pas­ser outre les appa­reils et invitent la gauche à se ras­sem­bler sur leurs seuls noms.

En face, Le Pacte Grand Est, appa­ru depuis le début mars, résulte a contra­rio de longues négo­cia­tions entre les ins­tances régio­nales des par­tis de gauche. Les Verts, qui avaient déjà lan­cé la liste avec Eliane Roma­ni, ont roya­le­ment consen­ti à une alliance avec le PS et le PC, à la condi­tion expresse d’en conser­ver la tête. 

Une gauche en ordre dis­per­sé, donc, qui laisse redou­ter que l’é­lec­tion 2021 dans le Grand Est s’a­che­mine à nou­veau vers une finale entre la droite et l’ex­trême-droite, à l’é­gal de 2015.

Depuis six semaines, ces deux ini­tia­tives d’u­nion négo­ciaient pour par­ve­nir à une liste com­mune. Auré­lie Fili­pet­ti pro­po­sa ain­si un par­tage éga­li­taire avec direc­tion par­ta­gée. Mais Eliane Roma­ni ne tran­si­gea pas sur le lea­der­ship écologiste.

Forts des vic­toires obte­nues (jamais seuls, rap­pe­lons-le) dans plu­sieurs grandes villes aux muni­ci­pales, et confor­tés par les accords déjà conclus dans d’autres régions, les Verts se per­suadent sur­tout d’être désor­mais la force prin­ci­pale à gauche, et ne résistent donc pas aux plus belles ten­ta­tions hégé­mo­niques, confor­mé­ment aux élé­gances du Par­ti socia­liste d’antan… 

Le pro­gramme de la liste Roma­ni est dis­po­nible ici.

Ci-des­sous, quelques pho­tos de la ren­contre mul­hou­sienne, mise en scène incluse, par notre col­la­bo­ra­teur Mar­tin Wil­helm :

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