Les DNA ou L’Al­sace ont du cor­ri­ger leurs esti­ma­tions au fil de la mani­fes­ta­tion. De 10 000 par­ti­ci­pants (à l’é­gal de la semaine der­nière), leur esti­ma­tion a cru de 50%, avec selon leurs comp­tages plus de 15 000 per­sonnes sur l’en­semble de l’Alsace.

Selon nos sources, il existe des ampli­tudes plus ou moins signi­fi­ca­tives. Entre 6000 à 8000 mani­fes­tants à Mul­house, entre 7000 et 10 000 per­sonnes à Stras­bourg. Près de 4000 à Col­mar. Hélas, aucun comp­tage sérieux et indé­pen­dant n’est encore à l’oeuvre. 

Quoi qu’il en soit, au jugé, il y avait autant de monde sous le soleil cognant au départ du Square de la Bourse ce same­di, que lors du ren­dez-vous plu­vieux de la semaine dernière. 

Devant la façade des locaux de la Socié­té indus­trielle, une ban­de­role affi­chait : « Vac­ci­nés, non vac­ci­nés, tous unis pour la liber­té ». Défi­nis­sant en somme la nature du piège poli­tique ten­du aux mani­fes­tants par le gou­ver­ne­ment, à savoir la menace d’une lutte menée par des réfrac­taires pour des réfrac­taires.

Les motifs de la mobi­li­sa­tion ne peuvent évi­dem­ment se pola­ri­ser entre un mani­chéisme de fac­ture gou­ver­ne­men­tale, qui vou­drait voir des par­ti­sans et des oppo­sants s’af­fron­ter devant l’o­pi­nion publique au nom de la pro­tec­tion de la san­té, quand tout un modèle de socié­té menace de som­brer dans une logique du contrôle et de nota­tion sociale. 

Un contrôle de sur­plomb déjà maté­ria­li­sé par la pré­sence d’un qua­dri­co­ptère dans le ciel mul­hou­sien, qui semble être un drone de sur­veillance à usage poli­cier, un outil qui ne dis­pose pour­tant pas de cadre légal, et a été condam­né par le Conseil consti­tu­tion­nel et la CNIL, à l’oc­ca­sion de la loi dite « sécu­ri­té globale »… 

Si les affiches et pan­cartes arbo­rées par les mani­fes­tants se montrent tou­jours aus­si inven­tives et créa­tives, les slo­gans ont, en revanche, du mal à se renou­ve­ler. Quant à la dimen­sion poli­tique, elle reste mal­heu­reu­se­ment indigente. 

Scan­der « liber­té liber­té » peut être un mot d’ordre fédé­ra­teur pour un temps, s’a­gis­sant de deman­der le retrait du pass sani­taire, mais il devient rapi­de­ment creux et cir­cu­laire si l’on ne struc­ture pas davan­tage ses reven­di­ca­tions, en nom­mant les causes qui rendent pos­sible sa logique. Ne serait-ce que l’abandon du ser­vice public de l’hô­pi­tal, ou le désar­roi des soi­gnants qui pâtissent tous les jours de son désar­me­ment budgétaire.

Ain­si, rien moins que 4 mil­liards d’eu­ros d’é­co­no­mie sont deman­dés à l’hô­pi­tal public, dans le cadre de la loi de finan­ce­ment de la Sécu­ri­té sociale 2021 ! 3 400 lits ont encore été fer­més en 2019. 

Un réar­me­ment social et poli­tique qui pour­rait notam­ment être drai­né par des syn­di­ca­listes et des res­pon­sables poli­tiques, s’ils consen­taient libre­ment à éclai­rer leurs membres et admi­nis­trés sur les enjeux sou­le­vés par les manifestations. 

Il est vrai que l’on a com­men­cé à voir appa­raitre quelques cha­subles syn­di­cales à Mul­house, en l’oc­cur­rence celles de quelques branches syn­di­cales CGT. On y a vu éga­le­ment l’é­lue Anne-Marie Bian­ciot­ti, maire du petit vil­lage sund­gau­vien de Bet­tlach, tan­dis que Pierre Dischin­ger, maire de Muns­ter, était de retour dans le cor­tège des mani­fes­tants colmariens…

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