Cet article raconte la vie mouvementée municipale de Chalampé  depuis l’annonce de la fusion de Porte de France Rhin Sud (Bantzenheim, Chalampé, Hombourg, Niffer, Ottmarsheim, Petit-Landau) avec M2A (l’agglo mulhousienne). Un prochain article sera consacré à la Société Publique Locale Enfance Animation.

Il faut rap­pe­ler les évé­ne­ments qui se sont dérou­lés depuis les der­nières élec­tions muni­ci­pales de mars 2020. Le 20 avril, le pré­fet prend un arrê­té rela­tif à l’ex­ploi­ta­tion de l’in­ci­né­ra­teur de la pla­te­forme chi­mique de Cha­lam­pé. Madame Mar­tine Laem­lin et ses colis­tiers sont bat­tus, balayés, mais le conseil muni­ci­pal demeure. 

Le réunit-elle pour évo­quer cet arrê­té dont per­sonne n’a connais­sance en dehors d’elle et peut-être ses adjoints les plus proches, non, évi­dem­ment. Elle attend. Le 26 juin, à deux jours du deuxième tour où elle peut espé­rer un élu qu’elle aura d’ailleurs, elle fait un recours contre cet arrêté. 

A‑t-elle infor­mé les nou­veaux élus ? A‑t-elle pris attache avec celle qui sera maire dans quelques jours ? Évi­dem­ment non ! Les nou­veaux élus l’ont appris, comme tous les habi­tants de Cha­lam­pé, par le der­nier cour­rier que la maire bat­tue leur avait adressé.

Ce recours c’est une bombe qui ne man­que­ra pas de déchi­rer ceux qui avaient eu l’au­dace de la battre. Elle n’a plus qu’à attendre. Peut-être, en sous-main, dis­tille-t-elle quelques infor­ma­tions. Peut-être attise-t-elle le feu qui se déclare rapi­de­ment. Tou­jours est-il que lorsque sa  »bombe » a pro­duit ses effets, c’est elle qui écrit à la popu­la­tion et dénigre tout ce qui est fait dans ce dos­sier, accuse le nou­veau maire de ne pas être libre de ces déci­sions car son mari tra­vaille sur la pla­te­forme chi­mique, dit avec véhé­mence que le recours ne peut être reti­ré qu’a­vec l’as­sen­ti­ment du conseil muni­ci­pal. Quel culot ! Avait-elle pris la pré­cau­tion de le réunir son conseil pour déci­der de for­mer ce recours ?

Alors, soyons clairs, léga­le­ment elle pou­vait for­mer ce recours mais sa légi­ti­mi­té est nulle. Com­ment une per­sonne lami­née dans les urnes – elle est arri­vée der­nière – peut-elle entra­ver légi­ti­me­ment les nou­veaux élus en agis­sant de la sorte ? Il manque une cer­taine morale à cette his­toire. La morale ! Une ver­tu du pas­sé, sans doute !

En mars 2021, de nou­velles élec­tions portent la tota­li­té de ses affi­dés à la mai­rie. C’est enfin la revanche. Pas tout à fait com­plète puisque la maire, seule contre tous n’a pas démis­sion­né. Elle a tenu bon comme le per­met la loi pour les com­munes de moins de mille habi­tants. Devant la presse les nou­veaux élus affirment vou­loir tra­vailler avec elle, mais leur pre­mier acte est de rogner la presque tota­li­té de sa délé­ga­tion. Com­ment diri­ger alors une com­mune lorsque le maire ne peut presque plus rien faire ? Comment !

La situa­tion devient rapi­de­ment dif­fi­cile puis impos­sible. Bien sûr, per­sonne ne lui dit de démis­sion­ner, per­sonne, mais  »on » fait tout pour que les choses soient de plus en plus dif­fi­ciles. Elle dit blanc, ils disent noir… Et comme il lui faut pas­ser par eux…

Fina­le­ment elle adresse sa lettre de démis­sion au pré­fet. Elle le dit à ses adjoints en omet­tant de leur dire qu’elle ne démis­sionne pas du conseil muni­ci­pal. Il y eut alors une grande effer­ves­cence, de courte durée puisque deux jours après le jour­nal L’Al­sace disait qu’elle demeu­rait conseillère.  »On » a enten­du par­ler d’une nou­velle élec­tion, du retour de celle qui avait été bat­tue, lami­née deux ans aupa­ra­vant. Deux soirs durant il y avait beau­coup de voi­tures près de chez elle… On peut ima­gi­ner la décep­tion. »On » a tout fait pour qu’elle parte et elle reste ! Quelle infamie !

Et il y aurait encore beau­coup à dire. Par exemple, une direc­trice géné­rale des ser­vices rem­pla­cée avant son départ par une adjointe admi­nis­tra­tive. C’est comme si, dans une entre­prise, on rem­place un direc­teur par un ouvrier, un cadre supé­rieur par un manœuvre. Alors, oui, madame Chris­tine Dupont-Dufeu­trelle n’a pas pu réus­sir. C’est vrai. Mais com­ment réus­sir lorsque la planche a été à ce point savon­née. Ce n’é­tait sim­ple­ment pas possible.

Le 13 jan­vier 2022 à 19 heures, le conseil muni­ci­pal de Cha­lam­pé s’est réuni pour élire un nou­veau maire et de nou­veaux adjoints suite à la démis­sion de madame Chris­tine Dupont-Dufeutrelle.

Mon­sieur Hugues Hart­mann est élu maire. Bien. Les adjoints sont éga­le­ment élus. Bien. Jusque-là nous sommes dans l’ex­pres­sion nor­male de la démo­cra­tie. Jusque-là seule­ment, car madame Mar­tine Laem­lin, maire bat­tue en même temps que l’en­semble de sa liste en mars 2020, prend la parole pour une tirade de vic­toire où elle explique que les deux années furent une cala­mi­té et qu’en­fin Cha­lam­pé va revivre…

Pour elle une page  »pitoyable est enfin tour­née ». Elle pré­cise qu’elle en a été le maire très long­temps et que  »le vil­lage va rede­ve­nir ce qu’il était avant » et  »qu’il faut faire rayon­ner Cha­lam­pé aux yeux de Mul­house ». Elle a été applaudie !

C’est sûr madame Mar­tine Laem­lin était d’ac­cord avec mon­sieur Jean Rott­ner alors maire de Mul­house pour la fusion de Porte de France Rhin Sud avec M2A. Une majo­ri­té des habi­tants était oppo­sée. Lire notre article du 25 jan­vier 2016 :

A lire aus­si le texte que j’ai reçu dans ma boîte aux lettres et qui se trouve sous cet article : lettre d’un habi­tant autour du piège de la bienveillance.

Au delà de la honte et tris­tesse res­sen­ties il fau­drait aus­si pou­voir col­lec­ti­ve­ment contrer la prio­ri­té don­née par la majo­ri­té des élus à la finance : cette manie de se mon­trer bon ges­tion­naire en refu­sant un mora­toire sur le paie­ment de la dette et en appli­quant en douce des mesures aus­té­ri­taires. De plus le pou­voir des maires et des conseils muni­ci­paux dimi­nuent. Voir éga­le­ment ici.  

Pour conclure, cette his­toire peut sem­bler incroyable et pour­tant, il suf­fit de se don­ner la peine de la regar­der de près et l’on peut voir la machi­na­tion ini­tiale, ses consé­quences qua­si immé­diates et à plus long terme. Les men­songes, les insultes, directes ou indi­rectes ont fait leur œuvre, et ce que l’on peut appe­ler  »la revanche » a gagné, par­tiel­le­ment en tout cas, car en femme de cou­rage, elle n’a pas lais­sé le champ libre à celle dont les habi­tants de Cha­lam­pé avaient refu­sé le suffrage.

Lettre d’un habi­tant de Chalampé :

Lettre-habitant-24.01.2022

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