Des­sin de Siné

Il a fal­lu voir, en cette soi­rée du lun­di 2 mai, dans l’émission « C ce soir » sur France 5, l’hystérie de Mme Laure Adler déclen­chée par l’éventualité d’une vic­toire de la gauche lors des pro­chaines légis­la­tives, pour com­prendre la panique qui est en train de sai­sir les médias au ser­vice de M. Macron !

Laure Adler fait par­tie de cette com­mu­nau­té ger­ma­no­pra­tine qui adorent la « gôche » du moment qu’elle défende l’ordre éta­bli. Celle qui était au pou­voir sous Hol­lande… et qui a liqui­dé le PS toute seule. Cette gauche dite social-démo­crate qui a échoué dans toute l’Europe… et qui revient au pou­voir dans quelques pays… en pra­ti­quant une poli­tique de droite !

LES MÉDIAS MOBILISES : LES CHIENS DE GARDE AU SECOURS DE MACRON

Le site Acri­med, fin ana­lyste des dérives des médias, fait le constat que, dès l’élection de M. Macron assu­rée, les bat­te­ries sont en place et font feu de tout bois. A lire en cli­quant ci-dessous :

Cer­tains ana­lystes constatent que M. Macron est le pré­sident de la Répu­blique le plus mal élu de la Ve République.

C’est « ébran­ler la légi­ti­mi­té du vote, et par là même les fon­de­ments de la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive » pour Le Monde. C’est « ali­men­ter une défiance dans les ins­ti­tu­tions, dans notre sys­tème démo­cra­tique » pour David Puja­das. Des syn­di­cats qui sou­haitent être pris en compte ? « C’est fac­tieux ! » s’indigne Jean-Michel Aphatie.

Un élu d’extrême centre, comme se défi­nit Emma­nuel Macron, qu’on l’approuve ou pas, réa­li­ser son pro­gramme puisqu’il a été vali­dé par les Fran­çais, sur­en­ché­rit David Puja­das qui consi­dère, contre toute évi­dence, que 58% des voix aux second tour ont approu­vé le pro­gramme de M. Macron.

 Et l’appel de Jean-Luc Mélen­chon à élire une majo­ri­té de gauche lors des légis­la­tives sus­citent immé­dia­te­ment des sen­tences défi­ni­tives : « Je dirais qu’il n’y aura pas de coha­bi­ta­tion » (Sophie Coi­gnard, Le Point) ; « Je ne le pense pas et sur­tout je ne le sou­haite pas » (Louis de Rague­nel, Europe 1, CNews, ancien de Valeurs actuelles), « Non sou­hai­table, abso­lu­ment ! » (Nico­las Bou­zou, auto­pro­cla­mé « expert » éco­no­mique ultraorthodoxe…)

UNE POSSIBLE RÉUSSITE

Pour la pre­mière fois depuis bien long­temps, il y a une pos­si­bi­li­té de por­ter une gauche assu­mant son enga­ge­ment social, au gou­ver­ne­ment. La détes­ta­tion de Macron et la cam­pagne pré­si­den­tielle menée par Jean Luc Mélen­chon rendent la chose pos­sible. Dif­fi­cile mais possible.

Et sou­hai­table si on ne veut pas que cinq années de conti­nui­té de la poli­tique macro­nienne porte en défi­ni­tive l’extrême-droit au pou­voir en 2027.

Trois condi­tions pour y arriver :

  1. Convaincre l’ensemble de ceux qui ont voté lors des pré­si­den­tielles de se dépla­cer pour les légis­la­tives. Pas évident, tant les exemples pré­cé­dents démontrent une démo­bi­li­sa­tion des élec­teurs dont le can­di­dat a été bat­tu et qui ne voient pas ce que les légis­la­tives pour­raient changer
  2. Réa­li­ser l’union de toutes les forces se récla­mant de la gauche pour évi­ter le mor­cel­le­ment des voix qu’on a connu aux présidentielles
  3. Ame­ner des abs­ten­tion­nistes des pré­si­den­tielles à aller voter

Le fait que M. Macron ait été élu avec une adhé­sion de seule­ment 20,07% des ins­crits au pre­mier tour et qu’il ait per­du près de deux mil­lions de voix par rap­port à 2017, le fra­gi­lise. Un son­dage d’Elabe réa­li­sé récem­ment indique que 61% des Fran­çais ne sou­haitent pas que M. Macron ait une majo­ri­té à l’Assemblée natio­nale. Ils n’étaient que 47% de cet avis en 2017.

L’idée même d’une coha­bi­ta­tion, que le pas­sage au quin­quen­nat devait éli­mi­ner, refait sur­face comme une forme de gou­ver­ne­ment qui équi­li­bre­rait enfin de nou­veau les pouvoirs.

La dis­pa­ri­tion orga­ni­sée de tout contre­pou­voir par M. Macron lors de son man­dat, accroît encore le malaise démo­cra­tique. Même le Conseil Consti­tu­tion­nel ava­lise sans sour­ciller les pires des déci­sions du Pré­sident. Autant d’élément qui rendent pos­sible l’élection d’un gou­ver­ne­ment qui peut illus­trer une alter­nance à la poli­tique actuelle.

Mais pour autant, les décou­pages de cir­cons­crip­tions avan­tagent for­te­ment la droite. Il faut donc que la deuxième condi­tion soit rem­plie : unir la gauche dans le cadre d’un plan de gouvernement.

HARO SUR L’UNION POPULAIRE

Les chiens de garde se déchaînent une nou­velle fois dès l’entame de dis­cus­sions entre la France Insou­mise, EELV, le PS et le PC. Avec des relents de « plu­tôt Hit­ler que le Front Popu­laire ». N’a‑t-on pas déjà vu un pseu­do phi­lo­sophe M. Raphaël Entho­ven affir­mé qu’en Marine Le Pen et Jean-Luc Mélen­chon, sont choix se por­te­rait « évi­dem­ment » sur la cheffe du RN !

Mais à pré­sent que la pers­pec­tive d’un accord se confirme, les coups redoublent. Par­fois le comique se mêlent au tra­gique… Comme le maillon faible de cette gauche rééqui­li­brée est le Par­ti Socia­liste, ne voi­là-t-il pas qu’un chœur média­tique et poli­tique allant de l’extrême-droite à Fran­çois Hol­lande et consorts, en appelle « à la pré­ser­va­tion des valeurs du socia­lisme de « gou­ver­ne­ment ». Un unis­son d’idées trop dis­pa­rates pour être hon­nêtes… Des Répu­bli­cains aux Lepé­nistes en pas­sant par la Macro­nie, ont expri­mé leur « émoi » : Jean-Fran­çois Copé, Éric Woerth, Julien Odoul, Aurore Ber­gé, Sacha Hou­lié, Fabienne Kel­ler, Fran­çois Bay­rou, Jor­dan Bar­del­la (pour ne citer qu’eux) se sont émus sur tous les tons du « déshon­neur » qu’il y avait à s’allier avec l’Union popu­laire de Jean-Luc Mélen­chon. On ne bra­de­ra pas « le grand cou­rant social-démo­crate » comme ça – dixit Fran­çois Bayrou ! 

Mal­gré tout, une « Union Popu­laire » se struc­ture autour d’objectifs qui peuvent séduire une majo­ri­té de votants. Le fait que des « dif­fé­rences » aient été mises de côté dans l’accord entre LFI, EELV et PC, réveillent les sar­casmes des médias tout entiers mobi­li­sés pour assu­rer une majo­ri­té par­le­men­taire à M. Macron. Pour­tant, c’est ain­si que se forment les coa­li­tions si appré­ciées ailleurs… par exemple en Allemagne !

Même « L’Al­sace », le jour­nal unique du Cré­dit Mutuel y va de son cou­plet : le sinistre Bodin y voit « une union au prix fort, celui des renie­ments » … Mazette… on n’avait pas per­çu que l’éditorialiste « révé­ren­ciel » était tel­le­ment atta­ché aux valeurs de gauche…  Consa­crant toute une page à l’événement, le jour­nal unique tient à le pré­sen­ter comme une « manœuvre », une démarche « contre-nature » ….

Et évi­dem­ment, le pom­pon vient des « socia­listes » qui ont tel­le­ment bra­dé l’idée même de la gauche au sein du gou­ver­ne­ment Hol­lande pour fus­ti­ger l’arrivée de la gauche « radi­cale » … Pour les plus jeunes, rap­pe­lons qu’avant le Pro­gramme com­mun de la gauche de 1972, les mêmes milieux hur­laient à la « bol­ché­vi­sa­tion de la France » et expli­quaient doc­te­ment « que les chars de l’URSS étaient à quelques cen­taines de kilo­mètres de la France » …

Nul doute que d’ici les 12 et 19 juin, le déchaî­ne­ment de tout ce monde qui nous a conduit dans la situa­tion dans laquelle nous sommes, conti­nue­ra sa cam­pagne pour dis­sua­der les élec­teurs de voter pour une majo­ri­té de gauche à l’Assemblée nationale.

CONTRER LA PRESSION MÉDIATIQUE SUR LE TERRAIN

La qua­si-tota­li­té du pou­voir média­tique va donc rou­ler pour les can­di­dats macron-compatibles.

Le seul moyen de contrer cette machine de guerre sera l’utilisation des réseaux sociaux pour tou­cher les plus jeunes et la pré­sence sur le ter­rain pour expli­quer ce qui n’est pas tou­jours com­pris : l’importance que peut prendre l’Assemblée natio­nale même sous la Ve Répu­blique. Nous avons tel­le­ment vécu une période où le Par­le­ment n’était com­po­sé de d’élus-es n’exerçant aucun pou­voir que le contraire semble presque inenvisageable.

Le fait que l’accord pour l’Union Popu­laire se fasse assez rapi­de­ment libère du temps pour aller au contact des élec­teurs dans les cir­cons­crip­tions pour essayer de mobi­li­ser celles et ceux qui ont tout inté­rêt à un chan­ge­ment de poli­tique et de ne pas don­ner, par leur abs­ten­tion, une majo­ri­té à un Pré­sident qui, quoi qu’il dise, est inca­pable de modi­fier sa politique.

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