Depuis le 10 jan­vier et la pré­sen­ta­tion de la réforme des retraites par Éli­sa­beth Borne, le gou­ver­ne­ment se démul­ti­plie pour expli­quer que cette réforme est indis­pen­sable, juste, progressiste… 

ANNÉE DE DÉPART AGE POUR UNE RETRAITE A TAUX PLEIN
202262 ANS ET 4 MOIS 
202362 ANS ET 8 MOIS
202463 ANS
202563 ANS ET 4 MOIS 
202663 ANS ET 8 MOIS 
202764 ANS
Un malus s’applique en cas de départ anti­ci­pé, et un bonus au-delà…

Pour­tant, les citoyens res­tent fer­me­ment oppo­sés à ce pro­jet de loi.

Donc le gou­ver­ne­ment sort l’artillerie lourde et peut comp­ter sur l’ensemble des médias domi­nants pour relayer ses pro­pos : il est assez drôle de voir les mêmes argu­ments déve­lop­per par la presse à l’image de Libé­ra­tion, Le Figa­ro, Le Monde, la radio-télé­vi­sion d’État, les groupes pri­vés de l’audiovisuel…

Que la plu­part des médias relaient des pro­pos inexactes et des argu­ments trom­peurs et men­son­gers est un bel indi­ca­teur de la dis­pa­ri­tion du plu­ra­lisme de l’information dans notre pays. Et explique éga­le­ment la perte conti­nuelle de confiance qu’expriment les citoyens à l’égard des médias ain­si que le recul spec­ta­cu­laire du lec­to­rat de la presse régio­nale comme le constate, entre autres, le groupe Ebra.

Membre de la presse libre et actrice du plu­ra­lisme des idées, L’Alterpresse68 se refuse d’être le dif­fu­seur des élé­ments de lan­gage concoc­tés par les cabi­nets de conseil au ser­vice du gouvernement.

Nous essayons de mieux com­prendre les argu­ments et de les décor­ti­quer hon­nê­te­ment pour que les citoyens puissent se faire une réelle idée des enjeux qui, en l’occurrence, sont colossaux.

Les arguments ne tiennent pas !

Pre­mière pré­ci­sion : le gou­ver­ne­ment veut pré­sen­ter sa réforme comme une néces­si­té pour anti­ci­per les évo­lu­tions qui se pro­dui­ront dans les cin­quante pro­chaines années. Il faut, d’entrée de jeu, rap­pe­ler que le capi­ta­lisme n’est pas en mesure de faire des pré­dic­tions à si long terme. Aucun éco­no­miste n’avait pré­vu les crises de 2008, per­sonne ne peut pré­voir les évo­lu­tions de la crois­sance éco­no­mique ou de l’inflation à plus d’un an ! C’est une des carac­té­ris­tique de ce sys­tème : il doit s’adapter à de nom­breuses inter­fé­rences liées à des effets par tou­jours pré­vi­sibles. Ce qui, par ailleurs, est une des forces du capi­ta­lisme qui sait s’adapter aux évo­lu­tions éco­no­miques et socié­tales quels que soient les dégâts sociaux.

Les « pré­vi­sions » que le gou­ver­ne­ment affirme déte­nir à la lec­ture du rap­port du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) ne sont que des pro­jec­tions , elles sont nom­breuses et n’arrivent pas toute à la conclu­sion que la réforme est indis­pen­sable. Bien au contraire.

Le gou­ver­ne­ment s’appuie sur une de ces pro­jec­tions qui lui per­met d’élaborer une loi qui ne cor­res­pond pas aux néces­si­tés mais à ses objec­tifs éco­no­miques et sociaux propres que l’on peut résu­mer à : impo­ser une socié­té ultra­li­bé­rale, déman­te­ler un sys­tème de pro­tec­tion sociale qui est trop basé sur la soli­da­ri­té et échappe en par­tie aux inté­rêts pri­vés, liqui­der le ser­vice public, indi­vi­dua­li­ser l’accès aux soins ou à la retraite en fonc­tion des pos­si­bi­li­tés de chacun.

D’autres pro­jec­tions peuvent être faites à par­tir des pro­jec­tions du COR. Et une conclu­sion peut en être tirée : il n’y a aucune urgence à réfor­mer le sys­tème de retraite en français…

UNE REFORME PAS URGENTE

Pre­mier constat : le régime de l’assurance vieillesse n’est pas en défi­cit actuel­le­ment. En 2021, il compte un excé­dent de 900 mil­lions d’euros et en 2022 ce seront 3,2 mil­liards de sur­plus. Il est donc faux d’annoncer un régime déficitaire.

Certes, il faut envi­sa­ger, pour 2027, un défi­cit de 10 mil­liards d’euros. Mais en fai­sant le ratio par rap­port à la somme glo­bale de l’Assurance mala­die gère, 350 mil­liards d’euros, il s’agit d’une pec­ca­dille. Et ce défi­cit envi­sa­gé est-il dû à une aug­men­ta­tion des dépenses ou à un affai­blis­se­ment des retraites ? Le COR constate dans son rap­port : « Il n’y a pas de dyna­mique non contrô­lée des dépenses de retraites »

Un manque de ressources avant tout…

Le men­suel Alter­na­tives Éco­no­miques fait le constat sui­vant : « Rap­por­tées au PIB, les dépenses devraient se main­te­nir autour de 13,8–13,9 % sur le quinquennat…Et jusqu’à 2070, la ten­dance est à une stag­na­tion, voire une légère baisse des dépenses : elles s’élèveraient à 13,7 % du PIB dans le scé­na­rio cen­tral du COR, à savoir une hausse de 1 % par an de la pro­duc­ti­vi­té du tra­vail » conclut le magazine.

Le défi­cit est donc lié à un manque de recettes et non à une gabe­gie de dépenses. Par exemple, le défi­cit esti­mé pour 2027 résulte d’un manque de res­sources lié aux mesures d’économies sur la fonc­tion publique qui réduisent le volume de coti­sa­tions collectées.

Il est éga­le­ment à impu­ter à la pré­ca­ri­sa­tion du tra­vail, au recul du tra­vail sala­rié, qui réduit le nombre et le mon­tant des coti­sa­tions. Sans oublier, les mil­liards d’euros non per­çus par la Sécu­ri­té Sociale et ses dif­fé­rents régimes suites aux exo­né­ra­tions de « charges » géné­reuse offerts au patro­nat sans aucune contrepartie.

« À titre d’exemple, si on divise par deux les exo­né­ra­tions actuelles on dégage 45 mil­liards d’euros sup­plé­men­taires. La trans­for­ma­tion du CICE (cré­dit d’im­pôt pour la com­pé­ti­ti­vi­té et l’emploi) en réduc­tion de 6 points de coti­sa­tions mala­die, c’est 22 mil­liards d’euros par an (en moins pour les caisses de la Sécu­ri­té sociale, ndlr) », détaille Natha­lie Ver­deil de la CGT. « Tou­jours à titre d’exemple, ce sont au bas mot 5,5 mil­liards d’euros par an qu’on peut retrou­ver en sup­pri­mant les exo­né­ra­tions pour les entre­prises du CAC 40 (2,7 mil­liards d’euros pour le CICE, 800 mil­lions pour le taux réduit sur les allo­ca­tions fami­liales et 2 mil­liards d’euros pour les allè­ge­ments Fillon pour les salaires autour du Smic). »

Non négli­geable non plus, est la dif­fé­rence de salaire homme-femme : la Fon­da­tion Concorde estime à 168,7 mil­liards d’eu­ros en un quin­quen­nat le mon­tant des recettes fis­cales que l’E­tat pour­rait engran­ger si l’é­ga­li­té sala­riale stricte entre hommes et femmes était appli­quée. Une par­tie de ces res­sources devraient ali­men­ter les dif­fé­rentes caisses de la Sécu­ri­té sociale.

L’affirmation que le sys­tème des retraites fran­çais serait au bord de la faillite n’est ni plus ni moins faux et relève de la mal­hon­nê­te­té intellectuelle….

Sauver la répartition

Autre men­songe qui appa­raît pour­tant comme éma­nant du « bon sens » : l’évolution démo­gra­phique son­ne­ra le glas du sys­tème par répar­ti­tion, car ce sont ceux qui tra­vaillent qui paient pour les retrai­tés actuels. Le recul des nais­sances et l’augmentation des retrai­tés ren­dra le sys­tème déséquilibré.

Aujourd’­hui, il y a 1,7 coti­sants pour chaque retrai­té. En 2070, il ne devrait plus y en avoir que 1,5. Donc, ce sera dans cin­quante ans que cette pro­jec­tion se réaliserait.

Mais il est mal­hon­nête de consi­dé­rer que ce ratio n’est dû qu’à l’augmentation des retraites et la raré­fac­tion des actifs.

L’augmentation de l’espérance de vie est en train de se sta­bi­li­ser et ne conti­nue plus d’augmenter comme ce fut le cas ces cin­quante der­nières années. On ne peut donc pas faire des pro­jec­tions dans la conti­nui­té des constats du siècle dernier.

C’est la même chose pour le taux de fécon­di­té qui rédui­rait le nombre de nais­sances : per­sonne ne peut affir­mer cela en toute hon­nê­te­té. Par exemple, le taux de fécon­di­té fran­çais est bien plus impor­tant que dans les autres pays euro­péens et il ne peut être invo­qué comme argu­ment cré­dible pour le recul des coti­sants dans un sys­tème par répartition.

LE déséquilibre ENTRE NOMBRE D’ACTIFS COTISANTS ET DES RETRAITES N’EST PAS UNE AFFAIRE DE DÉMOGRAPHIE

Les réelles rai­sons du recul des coti­sants, relèvent plut d’un chan­ge­ment pro­fond des condi­tions de tra­vail et de l’évolution tech­no­lo­gique. Oui, il y a des inci­dences démo­gra­phiques mais qui sont par­fai­te­ment maîtrisables.

Un sys­tème par répar­ti­tion fonc­tionne grâce à la soli­da­ri­té au sein d’une socié­té ; il est ain­si garan­ti par l’implication des citoyens eux-mêmes contrai­re­ment au sys­tème par capi­ta­li­sa­tion où votre retraite dépend des acti­vi­tés bour­sières. Ain­si, en 2008, aux Etats-Unis, les fonds de pen­sion auraient per­du 2 000 mil­liards de dol­lars en quinze mois.

C’est pour évi­ter ce genre de décon­ve­nue que la France s’est dotée, après la Libé­ra­tion, d’un sys­tème de retraite par répar­ti­tion. Les coti­sa­tions sociales, en réa­li­té un « salaire dif­fé­ré », sont ver­sés par les tra­vailleurs et les entre­prises et servent à payer les retrai­tés qui étaient à l’époque, les plus pauvres des citoyens. Ce sys­tème a per­mis de sor­tir des mil­lions de per­sonnes de la pauvreté.

Le recul des coti­sa­tions dû au chô­mage et aux sup­pres­sions mas­sives d’emplois a bien sûr affec­té cet équi­libre. La dés­in­dus­tria­li­sa­tion est pas­sée par là.

FAIRE PAYER DES COTISATIONS SOCIALES AUX ROBOTS

Les évo­lu­tions tech­no­lo­giques ont radi­ca­le­ment modi­fié les struc­tures même du monde du tra­vail et la créa­tion de la valeur. Des cen­taines de mil­liers d’emplois ont été sup­pri­més pour être rem­pla­cés par la robo­ti­sa­tion et l’automatisation. C’est cela qui a fait recu­ler le nombre de sala­riés et de coti­sants aux caisses sociales tout en aug­men­tant la pro­duc­ti­vi­té des entre­prises… au seul béné­fice de l’employeur. Une vraie réforme des retraites doit être entre­prise dans la pers­pec­tives de sau­ver le sys­tème des retraites dans les dizaines d’années à venir. Car les consé­quences de l’application de l’Intelligence arti­fi­cielle (AI) va encore ampli­fier ce phénomène.

Il fau­dra bien que par un moyen ou un autre, ces aug­men­ta­tions de pro­duc­ti­vi­té aillent en par­tie au finan­ce­ment de la Sécu­ri­té sociale. Mais le gou­ver­ne­ment Macron refu­se­ra tou­jours cette option car elle heurte son dogme de pré­ser­ver les entre­prises et le busi­ness qui sont les seuls à pou­voir béné­fi­cier des ces évo­lu­tions tech­no­lo­giques majeures.

LE RECOURS AUX ASSURANCES ET BANQUES

Les consé­quences sur le sys­tème de san­té et de retraite soli­daires sont incal­cu­lables et le recours à l’allongement de l’âge de départ ou la dimi­nu­tion des retraites appau­vri­ra notre société.

Ce que fait le gou­ver­ne­ment avec cette réforme, en dra­ma­ti­sant la situa­tion et en refu­sant toute alter­na­tive à son pro­jet, est de pous­ser les citoyens qui en ont les moyens, à recou­rir aux assu­rances pri­vées et le sys­tème finan­cier qui consi­dèrent les coûts de la san­té et de la retraite comme immense gise­ment finan­cier qu’ils convoitent depuis bien longtemps.

Affir­mer que cette réforme est faite pour sau­ver le sys­tème par répar­ti­tion est un autre men­songe : au contraire, il pousse les citoyens à aller vers un capi­ta­li­sa­tion de leur retraite. Enfin, s’ils ont les moyens de régler les « charges » qu’ils devront payer à leur assurance !

Une réforme progressiste ?

Notre sys­tème de retraites aura besoin d’être amé­lio­ré et devra cor­ri­ger des aspects injustes. Par exemple le scan­dale des retraites trop basses, des inéga­li­tés tou­chant les retrai­tés. Par exemple, la pen­sion des femmes est à 40% de celles des hommes. Les tra­vailleurs ayant de longues car­rières ou ayant com­men­cé à tra­vailler jeune sont péna­li­sés car ils devront payer plus de tri­mestres que les autres pour béné­fi­cier des mêmes droits.

Le gou­ver­ne­ment dit s’y atte­ler : là encore, men­songe et mystification.

Le maga­zine Alter­na­tives Éco­no­miques, qui est un des médias effec­tuant son tra­vail d’éclairage sérieu­se­ment sans être aux ordres du gou­ver­ne­ment, expli­cite cela de la manière suivante :

« Dans les faits, il faut impé­ra­ti­ve­ment réunir deux condi­tions pour tou­cher une retraite sans décote : l’âge légal et le bon nombre de tri­mestres. Tous les sala­riés qui auront atteint leurs 43 annui­tés à 62 ans devront donc tra­vailler plus que les autres.

Cela n’affectera pas les diplô­més et la plu­part des cadres, qui ont com­men­cé leur vie active plus tar­di­ve­ment et n’auront aucun effort sup­plé­men­taire à fournir. (…)

En revanche, un sala­rié entré sur le mar­ché du tra­vail à 19 ans serait aujourd’hui en mesure de faire valoir ses 43 annui­tés à 62 ans. Avec un report de l’âge à 64 ans, et à défaut de béné­fi­cier du dis­po­si­tif car­rières longues parce qu’il n’aura pas vali­dé suf­fi­sam­ment de tri­mestres, il devra donc tra­vailler 45 annuités.

Il en va de même pour les mères qui, grâce aux huit tri­mestres de majo­ra­tion accor­dés pour chaque enfant, pou­vaient espé­rer quit­ter leur emploi plus tôt. En 2021, un tiers des nou­velles retrai­tées ont pu prendre leur retraite à 62 ans grâce à ce dis­po­si­tif. Demain, les femmes, avec les ouvriers, les employés, les tra­vailleurs de seconde ligne…, dont elles font sou­vent par­tie, seront la deuxième grande caté­go­rie de sala­riés à subir de plein fouet ce chan­ge­ment de régime. »

Plus juste, dites-vous ?

1.200 euros pour tous, vraiment ?

Pour don­ner corps à son allé­ga­tion d’une retraite plus juste, Mme Borne pro­met que tous les retrai­tés tou­che­ront au mini­mum 1.200 euros.

Dans son com­mu­ni­qué, le « groupe des 9 », ras­sem­blant tous les syn­di­cats et asso­cia­tions de retrai­tés s’écrie : « 1.200 euros c’est à peine au-des­sus du seuil de pau­vre­té fixé à 1.128 euros ».

En réa­li­té, les 1.200 euros incluent le ver­se­ment des retraites com­plé­men­taires et excluent bon nombre de retrai­tés aux petites pen­sions. Pour­quoi ? Les per­sonnes n’ayant pas coti­sé le nombre de tri­mestres requis ne seront pas concer­nés. Cette exclu­sion tou­che­ra sur­tout les femmes : selon l’INSEE, en 2016, seules 49% des femmes retrai­tées avaient vali­dé une car­rière com­plète contre 75% des hommes retraités.

Et comme le rajoute Didier Hotte, de l’UCR-FFO, « nous pro­mettre une pen­sion de 1200 euros mini­mum est un miroir aux alouettes puisqu’elle n’est pré­vue que pour les car­rières com­plètes ».

A L’ÉTRANGER, C’EST PIRE…

Les sys­tèmes de retraites sont dif­fé­rents d’un pays à l’autre. Les rai­sons en sont géné­ra­le­ment his­to­riques, de choix de socié­tés qui ont été fait au moment de la créa­tion des caisses.

C’est donc un choix col­lec­tif, un modèle de socié­té. D’autant plus mar­qué en France que ces dépenses sont essen­tiel­le­ment publiques. D’autres pays font lar­ge­ment plus de place au pri­vé, comme les États-Unis, le Cana­da, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, les fonds de retraite pri­vés y étant par­ti­cu­liè­re­ment déve­lop­pés. Non sans risques finan­ciers, comme les récents déboires des fonds de pen­sion bri­tan­niques l’ont rap­pe­lé. Mais sur ce point, la France n’est pas une ano­ma­lie, de nom­breux autres pays ayant éga­le­ment fait le choix de miser sur un sys­tème de retraite essen­tiel­le­ment public.

Le seul moyen effi­cace et par­lant de com­pa­rer les dif­fé­rentes situa­tion, c’est le taux du PIB du pays consa­cré aux dépenses de retraite. Et là un constat s’impose : il est peu ou prou, le même dans tous les pays occi­den­taux : Ils y consacrent géné­ra­le­ment entre 11 % et 12 % de leur PIB, en France 13,9. Seuls le Royaume-Uni, la Suède, les Pays-Bas et le Cana­da sont plus pingres avec leurs per­sonnes âgées.

UNE INJONCTION EUROPÉENNE

Cer­tains par­tis poli­tiques ont incri­mi­né l’Union euro­péenne en consi­dé­rant que c’est elle qui est l’origine de cette réforme. Les médias bien-pen­sant, una­nimes (Libé, Le Monde, Le Figa­ro…) se sont éle­vés contre cette infor­ma­tion qui serait de la désinformation.

Si effec­ti­ve­ment, il n’y a pas de recom­man­da­tion de la Com­mis­sion euro­péenne sur l’âge de départ de la retraite, il y a bien une injonc­tion de l’Union euro­péenne pour que le gou­ver­ne­ment fran­çais réa­lise une « réforme » de son sys­tème de retraite.

Comme ont peut le lire sur son site offi­ciel, « l’Union euro­péenne encou­rage bien la France à réfor­mer son sys­tème de retraites, pour le rendre plus équi­table et assu­rer sa via­bi­li­té, mais elle ne l’impose pas. Et sur­tout, les ver­se­ments des fonds du plan de relance à la France ne sont pas condi­tion­nés à une réforme du sys­tème des retraites. »

 Mais dans sa demande offi­cielle pour tou­cher les fonds de ce fameux plan, le gou­ver­ne­ment fran­çais a cru bon de s’engager à faire la réforme des retraites qui nous a été pré­sen­tée : faire du zèle pour plaire aux dona­teurs, ne condamne pas ce der­nier : mais bien celui qui se couche pour un plat de lentilles… 

S’il fal­lait conclure pour l’instant ce dos­sier, on doit rap­pe­ler que plus des deux tiers des Fran­çais (68% selon le der­nier son­dage IFOP, 79% selon IPSOS) ne veulent pas des 64 ans. Et près de 60% seraient prêts à sou­te­nir un mou­ve­ment social. Un chiffre plus éle­vé qu’en 2019 (44%) lors de l’échec de la réforme Delevoye.

Lais­sons le mot de la fin à Michael Zem­mour : « C’est vrai­ment un choix idéo­lo­gique : le pro­jet de l’exécutif est de dimi­nuer les pré­lè­ve­ments obli­ga­toires et de bais­ser les dépenses publiques. Son pro­blème n’est pas d’équilibrer le sys­tème de retraite, c’est de par­ve­nir à s’en ser­vir pour faire des éco­no­mies sur les dépenses publiques. Sans reve­nir sur les baisses d’impôts aux entre­prises ! ».

Départ de la mani­fes­ta­tion pré­vue le 19 jan­vier à Mul­house : 10 heures, Place de la Bourse. 

Un contre argu­men­taire très effi­cace de l’économiste Michael Zem­mour chez nos confrères de Média­part :

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