Comme un peu partout en France (on comptait entre 1 et 2,5 millions de manifestants), dont notamment dans les villes moyennes et petites, la dynamique de mobilisation se poursuivait hier à Mulhouse, avec plus de 5000 manifestants réunis lors d’un week-end, chose assez rare pour être soulignée.
L’impression de force tranquille populaire était assez remarquable, renforcée par les sourires et la présence notable de nombreuses familles, de quelque niveau générationnel qu’il soit (voyez ci-dessous le photorama et la galerie photographique de Martin Wilhelm ainsi que le compte-rendu vidéo de Max-Emilen Silva).
La stratégie syndicale est donc pour le moment opérante. Et des convergences politiques pourraient avoir lieu, notamment avec des partis de gauche, lors de prochains rassemblement.
La date du 16 février est d’ores et déjà arrêtée, et la menace d’une grève générale illimitée est agitée à partir du 7 mars. Une menace qui s’annonce fondée tant le gouvernement semble camper sur ses positions, tandis qu’il prétend absurdement rester ouvert au dialogue, et que l’examen du texte de loi piétine au sein de l’Assemblée, qui pourrait ne pas avoir le temps d’examiner l’article 7 portant sur le report de 62 à 64 ans, ni même le voter en première lecture avant son départ pour le Sénat, du fait des limites imparties par la procédure parlementaire.
En s’appuyant sur l’opinion publique, les opposants espèrent s’inscrire dans la durée. Légitimité populaire contre légalité institutionnelle : rien ne dit que le conflit ne s’apprête à cesser, bien au contraire.
Il pourrait a contrario s’inscrire dans une radicalité nouvelle, tant l’exaspération vis-à-vis d’un exécutif considéré comme sourd, autoritaire et illégitime à porter une telle réforme dans les conditions où il oblige les parlementaires à l’examiner, est devenu insupportable, et susceptible de nourrir durablement le ressentiment politique…
La galerie photographique de Martin Wilhelm :