Nous avions cru atteindre des som­mets lors des mani­fes­ta­tions pré­cé­dentes ! Mais grâce à M. Macron et ses affi­dés, le 7 mars fut une nou­velle date mémo­rable dans l’histoire sociale de Mul­house. Plus de 10.000 mani­fes­tants dans la cité du Bol­werk, de mémoire de mani­fes­tants cela ne s’est plus vu depuis quatre décennies !

L’équipe de L’Alterpresse68 a sui­vi cette jour­née d’expression sociale mul­ti­forme : le matin sur le cam­pus de l’UHA à La Fon­de­rie pour une assem­blée géné­rale étu­diants-pro­fes­seurs-per­son­nel admi­nis­tra­tif, puis dès 13 h, mani­fes­ta­tion dans les rues et, en marge, nous avons effec­tué un micro-trot­toir ciblant avant tout les Mul­hou­siennes et Mul­hou­siens qui n’étaient pas dans le cor­tège : les réponses sont édi­fiantes et montre bien l’ampleur du rejet de cette réforme dans une large par­tie de la population…

A l’image de ce qui s’est pas­sé à l’échelle du pays, les villes alsa­ciennes ont « four­nit » ! Les quelques pisse-froids média­tiques ont certes ten­té de mini­mi­ser la réus­site des syn­di­cats (« Le pays ne n’est pas arrê­té », « Le nombre de gré­vistes en baisse » …), le groupe Ebra, de son côté, a fait appel au très macro­nien ins­ti­tut de son­dage Odoxa pour déni­cher les « par­ti­sans » de la Réforme… Tout cela ne sert à rien : le gou­ver­ne­ment est bat­tu à plate-cou­ture dans la rue, l’attitude hors-sol des séna­teurs de droite (LR et Macro­niens réunis) ne trompe per­sonne : s’ils veulent faire pas­ser ce texte par la force, des len­de­mains dou­lou­reux attendent le gou­ver­ne­ment et les dépu­tés qui le soutiennent.

Un men­songe répé­té 10.000 fois ne devient pas pour autant une véri­té ! Et chaque men­songe est démon­té, tôt ou tard, cela n’est qu’une ques­tion de temps ! En l’occurrence, il n’a pas fal­lu long­temps pour faire la démons­tra­tion que cette réforme des retraites est basée sur un tis­su de contre-véri­tés qui n’arrive plus à cacher le véri­table objec­tif : livrer la pro­tec­tion sociale aux appé­tits des grands groupes finan­ciers qui ont pla­cé M. Macron à la tête de l’Etat et qui attendent à pré­sent un retour sur inves­tis­se­ment : les fonds de retraite offerts aux fonds de pen­sion pri­vés en serait le pre­mier versement.

Pour autant, la par­tie n’est pas finie ! L’unité syn­di­cale se main­tient. La semaine de mobi­li­sa­tion conti­nue dès le 8 mars, Jour­née inter­na­tio­nale de lutte pour les droits des femmes, avec, à Mul­house, un ras­sem­ble­ment à 12 h 30 devant la Mai­son de l’Université (Ill­berg) contre la réforme des retraites par­ti­cu­liè­re­ment péna­li­sante pour les femmes et à 18 h, une mani­fes­ta­tion place de la Bourse.

Dès le 9 mars, les étu­diants-pro­fes­seurs-per­son­nel de l’UHA ont déci­dé de blo­quer l’Université et, dans la soi­rée, des séances de ciné­ma au Palace à Mul­house et au BU/LC de Grillen­breit à Col­mar avec les films « Debout les femmes » et « Celles qui restent ».

Le temps de reprendre son souffle et dès same­di, l’intersyndicale tou­jours aus­si unie, a lan­cé une nou­velle mani­fes­ta­tion pour aug­men­ter la pres­sion sur le gou­ver­ne­ment et ses repré­sen­tants locaux. Et, pour cou­ron­ner le tout, une autre mani­fes­ta­tion est pro­gram­mée lors de la réunion de la Com­mis­sion mixte Sénat-Assem­blée Natio­nale qui doit fina­li­ser un texte qui sera, soit voté par l’AN, soit adop­té sans vote grâce à des arti­fices consti­tu­tion­nels (article 49–3 ou 47–1 de la Consti­tu­tion) indigne d’une réelle démocratie.

A l’issue des ces mobi­li­sa­tions, on sau­ra si un gou­ver­ne­ment et quelques dépu­tés pour­ront, en France, gou­ver­ne­ment contre 90% de la popu­la­tion du pays.

Il reste encore des records à battre… et L’Alterpresse68 sera au ren­dez-vous pour en faire une rela­tion sin­cère et honnête…

La gale­rie pho­to­gra­phique de Mar­tin Wil­helm :