Dans un communiqué, le syndicat FSU 68 (enseignants) pointe la gestion de la crise du Covid19. L’organisation « révèle un fossé entre les affirmations péremptoires de notre ministre et la réalité des personnels dans notre département. En effet, après 1 semaine de fermeture des établissements scolaires force est de constater que les consignes sont à géométrie variable et les moyens mis à disposition des enseignants sont soit sous dimensionnés soit inexistants.
Dans le 1er degré, certain.e.s inspecteurs ou inspectrices ont pris l’initiative malheureuse de réunir les personnels. Les outils sont inexistants et c’est bien l’extraordinaire dévouement des personnels qui permet de faire le lien avec les élèves. »
Il s’avère, selon la FSU 68, que la messagerie professionnelle est sous-dimensionnée pour répondre aux besoins. Les directeurs.trices sont submergé.es de travail tant la semaine que le week-end, les trois derniers ayant été consacrés à prévenir les familles, les recenser… De plus, les courriers électroniques des écoles sont pris d’assaut par diverses entreprises privées cherchant un quelconque bénéfice à tirer de la situation !
L’accueil des enfants des soignants
On se rappelle que le Premier Ministre a voulu tranquilliser les personnels soignants en leur promettant que leurs enfants seraient pris en charge dans les écoles. Là également, le syndicat enseignant met les choses au point.
« Quant à l’accueil des enfants des familles de soignants, là encore, l’organisation dans l’urgence se fait au détriment de la santé des enseignants volontaires, des enfants et donc de leurs familles. (…) »
Le Ministère de l’Education nationale affirme que les personnels enseignants accueillant ces enfants seront des volontaires. Pourtant « certains IEN (inspecteurs de l’éducation nationale) continuent à mettre la pression aux enseignants, leur demandant de trouver un mode de garde pour leurs propres enfants ».
L’environnement numérique du travail des professeurs et des élèves
Le Ministère a mis en service un site appelé « Mon Bureau Numérique ». Là également, la FSU alerte : « Il s’avère de l’aveu même du prestataire que le site est sous dimensionné. Depuis lundi 16 mars, enseignants et élèves ne peuvent se connecter alors que le Ministre annonce que tout se passe bien ! »
Nous constatons aussi que les élèves sont peu ou mal équipés en outils informatiques et/ou en connexions internet. Les codes d’accès ne sont trop souvent plus en possession des familles. Nous constatons également que la réalisation du travail donné est très inégale selon les familles, l’écart allant de « tout est fait » à « je dois travailler et suis dans l’impossibilité de faire faire le travail scolaire à mes enfants ». Les inégalités sociales vont se creuser dans cet épisode « Covid 19 »…
Enseigner à distance, ça ne s’improvise pas ! Il aurait fallu des consignes claires pour un meilleur étalement dans le temps du travail à faire, et une quantité raisonnable de travail.
La FSU estime que « parler de continuité pédagogique est un vrai mensonge » ! En effet, un apprentissage ne peut se faire à distance. « Il est évident que les professeurs devront tout reprendre une fois la rentrée des classes annoncée ».
Dans ce secteur également conclut le syndicat, comme dans le système de santé, il faudra bien tirer les enseignements des politiques menées depuis des années par les gouvernements successifs qui ont affaibli l’éducation nationale et l’école publique.