Le 19 avril l’ONG Médecins sans Frontières a fait état de blessures « inhabituelles et dévastatrices » chez les blessés de Gaza, atteints par les tirs délibérés de l’armée israélienne. Cela veut dire que la plupart des blessés atteints aux jambes devront être amputés et seront handicapés à vie.

Sur notre pho­to, on voit un jeune gar­çon bles­sé par une muni­tion explo­sive à l’ar­rière du genou; liga­ments et os détruits il ne mar­che­ra plus. Voi­là le quo­ti­dien que vivent les habi­tants de Gaza à lon­gueur de journée.

De nom­breux témoi­gnages, de toutes pro­ve­nances, confirment ces constats et les par­ti­ci­pants à la réunion publique tenue à Kin­ger­sheim ce 21 avril ont pu écou­ter  et vision­ner ceux pro­duits  par des habi­tants de Gaza comme  ceux  pro­duits par des équipes médi­cales qui en revenaient.

Les mani­fes­tants pales­ti­niens de Gaza se bornent à rap­pe­ler leurs droits fon­da­men­taux et les « marches du retour » qu’ils orga­nisent chaque semaine sont des mani­fes­ta­tions popu­laires qui marquent l’an­ni­ver­saire de la Nak­ba, la « catas­trophe », qui vit près de 700 000 Pales­ti­niens chas­sés de leurs terres, de leurs vil­lages, au moment de la créa­tion de l’E­tat d’Israël.

Un exem­plaire des muni­tions explo­sives uti­li­sées contre les mani­fes­tant paci­fiques et non vio­lents de la bande de Gaza (un sac en maté­riau « plas­tique  » qui éclate  dans la bles­sure et libère des billes en métal pour démul­ti­plier l’ef­fet destructeur).

Après les drones, les gaz, les tirs à balles réelles contre des mani­fes­tants non armés, les 40 morts (dont un jour­na­liste clai­re­ment iden­ti­fé sur le ter­rain) et 4500 bles­sés enre­gis­tré après  trois semaines de mani­fes­ta­tions paci­fiques, l’hy­po­thèse de l’ex­pé­ri­men­ta­tion de nou­veaux types de muni­tions, qui ne serait pas une pra­tique nou­velle à Gaza, ajoute à l’ex­trême gra­vi­té de la stuation.

Il n’est même plus utile de rap­pe­ler le Droit inter­na­tio­nal, le Droit huma­ni­taire, ni d’ évo­quer les quelques  250 réso­lu­tions onu­siennes dont aucune n’a jamais été res­pec­tée par l’E­tat israé­lien depuis sa création.…ni le refus israé­lien de toute enquête indé­pen­dante sur ces évè­ne­ments à Gaza comme le demandent les Nations Unies et l’U­nion euro­péenne, Amnes­ty Inter­na­tio­nal, Human Rights Watch et nombre d’or­ga­ni­sa­tions non gou­ver­ne­men­tales  de soli­da­ri­té avec le peuple pales­ti­nien  ( fran­çaises, euro­péennes, israé­liennes – quatre d’entre ces der­nières viennent de sai­sir la Cour Suprême israé­lienne pour voir qua­li­fiées ces mani­fes­ta­tions de « désordres civils » et non « d’at­taques armées »).

Il y a aujourd’­hui près de 5 mil­lions de réfu­giés pales­ti­niens enre­gis­trés auprès de l’a­gence onu­sienne  d’aide et secours (UNRWA).

Si la France laisse faire, si la « répro­ba­tion » expri­mée dans un récent com­mu­ni­qué du Minis­tère des Affaires étran­gères sont les seules réponses offi­cielles, tous ceux qui consi­dèrent  que ce sont aus­si nos propres valeurs qui sont visées par les sni­pers israé­liens doivent se mobiliser.

C.R.