Il a osé ! Il aurait insulté les forces de l’ordre et les pandores l’ont mal pris. Imaginez, il s’en est même pris au Premier ministre ! D’ailleurs Joël Moreau, retraité et ancien secrétaire du syndicat CGT de Peugeot le reconnaît. Jean-Marie Stoerkel rappelle : « Joël était l’un des principaux acteurs de la grande grève à Peugeot Mulhouse en 1989. Il en a fait un bouquin il y a quelques années. Pour la petite histoire j’avais amené Jean-Edern Hallier à la forge de l’usine, et icelui avait déclaré aux ouvriers en grève que c’était une cathédrale. »
Dans la bonne vieille tradition des anars au sein de la CGT, Joël a préféré crier mort aux vaches plutôt que gloire aux CRS durant les deux heures et demie que la police encerclait les manifestants, interdisant à quiconque de partir!
Après une nuit en garde à vue (si, si…), Joëlle passe devant le tribunal en comparution immédiate. Aurait-il mis la république en danger ?
Joël ne sera pas seul : ses camarades appellent à venir le soutenir devant le tribunal de Grande
Instance de Mulhouse, vendredi 26 février 2016 à 9 Heures, 44 avenue Robert Schumann à Mulhouse
et à l’accompagner pour voir, écouter puis témoigner. Nous aimerions bien connaître quels arguments seront invoqués et surtout avec lesquels il sera relaxé. Car personne ne doute qu’il n’y aura pas un juge capable de condamner le paisible retraité. A moins que…
Et on se demande à L’Alterpresse68 si de nos jours, une chanson comme « L’hécatombe » de Georges Brassens sortie en 1952, ne vaudrait pas les foudres de la police. A vous de juger, nous vous offrons paroles et chansons. A nos risques et périls.
L’hécatombe, Georges Brassens, 1952
Au marché de Briv’-la-Gaillarde,
A propos de bottes d’oignons,
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon.
A pied, à cheval, en voiture,
Les gendarmes, mal inspirés,
Vinrent pour tenter l’aventure
D’interrompre l’échauffouré’.
Or, sous tous les cieux sans vergogne,
C’est un usag’ bien établi,
Dès qu’il s’agit d’rosser les cognes
Tout l’monde se réconcili’.
Ces furi’s, perdant tout’ mesure,
Se ruèrent sur les guignols,
Et donnèrent, je vous l’assure,
Un spectacle assez croquignole.
En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber,
Moi, j’bichais, car je les adore
Sous la forme de macchabé’s.
De la mansarde où je réside,
J’excitais les farouches bras
Des mégères gendarmicides,
En criant: « Hip, hip, hip, hourra! »
Frénétiqu’ l’une d’ell’s attache
Le vieux maréchal des logis,
Et lui fait crier: « Mort aux vaches!
Mort aux lois! Vive l’anarchi’! »
Une autre fourre avec rudesse
Le crâne d’un de ces lourdauds
Entre ses gigantesques fesses
Qu’elle serre comme un étau.
La plus grasse de ces femelles,
Ouvrant son corsag’ dilaté,
Matraque à grands coups de mamelles
Ceux qui passent à sa porté’.
Ils tombent, tombent, tombent, tombent,
Et, s’lon les avis compétents,
Il paraît que cett’ hécatombe
Fut la plus bell’ de tous les temps.
Jugeant enfin que leurs victimes
Avaient eu leur content de gnons,
Ces furi’s, comme outrage ultime,
En retournant à leurs oignons,
Ces furi’s, à peine si j’ose
Le dire, tellement c’est bas,
Leur auraient mêm’ coupé les choses:
Par bonheur ils n’en avaient pas!
Leur auraient mêm’ coupé les choses:
Par bonheur ils n’en avaient pas!
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