A l'occasion du "Cercle de parole" qui lundi 1° août a mobilisé à Mulhouse une soixantaine de personnes, le Collectif Urgence Welcome a proposé aux participants quelques éléments de réflexion que voici:
Plus que jamais face à la barbarie : la fraternité!
Un événement tragique chasse l’autre, et le souvenir du déferlement au printemps 2015 des réfugiés syriens, irakiens, afghans, chassés par les conflits et errant en vain aux portes de l’Europe à la recherche d’un pays d’accueil s’est déjà effacé dans nos mémoires.
Sans doute avons-nous également oublié l’impossible mise en oeuvre de l’accord de répartition entre pays européens, en septembre 2015, de 160 000 réfugiés, et l’échec de cette tentative de concertation européenne puisqu’à ce jour seuls 3 000 réfugiés sur les 160000 prévus ont pu bénéficier ce cet accord.
Puis ce fut le blocage des frontières, chaque pays tour à tour condamnant les siennes comme le fait encore la France à la frontière italienne. Seule l’Allemagne a accepté, malgré les risques politiques qu’encourait une telle détermination, d’accueillir à elle seule plus de 60% des demandeurs d’asile.
Pendant ce temps, la Turquie, pays que l’UE tient pour l’occasion pour un pays sûr, apte donc à la tâche qu’elle lui confie, garde dans des camps ad hoc les réfugiés qui voulaient regagner l’Europe. En Italie des centaines de réfugiés se retrouvent bloqués à la frontière avec la France qui à son tour interdit pour le compte de l’Angleterre le passage vers ce pays aux migrants qui s’entassent le long de la Manche dans des bidonvilles condamnés les uns après les autres à la démolition.
En Grèce dans les camps dits de transit des fonctionnaires et bénévoles surmenés tentent d’orienter vers la Turquie ou vers un pays européen s’ils y ont de la famille 54000 réfugiés rescapés de l’aventure que représente la traversée de la méditerranée sur des rafiots de fortune…
Des dizaines de milliers de personnes fuyant les guerres, les persécutions, la misère, tentent donc au péril de leurs vies, de rejoindre des pays où ils espèrent trouver la paix et un avenir pour eux-mêmes et leurs enfants.
Croyons-nous vraiment qu’on nous protège de la contamination du malheur en érigeant des murs, des barrières de barbelés, des camps de rétentions? Mais en vérité c’est nous-mêmes que nous emprisonnons!
En acceptant que se mènent en notre nom des politiques indignes, contraires aux principes élémentaires de solidarité et d’hospitalité et aux droits de l’homme nous renonçons à notre propre humanité, à notre liberté.
Des actes de folie barbare inspirés par une idéologie de mort viennent à nouveau d’endeuiller notre pays et donnent lieu au déchaînement des réactions les plus viles et de déclarations irresponsables, dangereuses pour notre société.
Ne cédons pas à la peur de l’autre, à l’amalgame, à la stigmatisation de l’ »étranger », et à la haine!
Ne cédons pas non plus, au prix de l’abandon de nos libertés, à la tentation démagogique d’un « tout sécuritaire » qui a montré ses limites.
Quelles que soient nos origines ou nos croyances, il nous faut agir, ensemble, pour témoigner de notre attachement aux valeurs qui constituent le socle d’une société laïque, fraternelle et solidaire.
Il nous appartient de décider dans quel monde nous voulons vivre:
Oui nous pouvons résister et agir, ensemble et maintenant!