
Les élections municipales étaient à l’ordre du jour des « Rencontres d’automne du Parti Communiste Français » qui recevaient à Wittenheim, le président de l’Association nationales des élus communistes et Républicain, Ian Brossat, adjoint au maire de Paris PCF. Il fut également tête de liste du PCF pour les élections européennes et, pour de nombreux commentateurs, les résultats électoraux (2,49%) ne furent pas au niveau de la qualité de la campagne menée par leur candidat.
Entouré des trois candidats menant la liste de la gauche rassemblée « Mulhouse Cause commune » pour les prochaines élections municipales (Loïc Minéry EELV tête de liste, Nadia El Hajaji Génération.s et Joseph Siméoni pour le PCF), Ian Brossat s’adressa à une salle bien remplie et attentive.
Ce ne fut pourtant pas une banale réunion électorale : l’actualité économique et sociale locale et globale était en centre des différentes interventions. Le dirigeant communiste mena un réquisitoire argumenté contre la politique de M. Macron : comme Joseph Siméoni avant lui, il mit l’accent sur les conséquences sociales des différentes réformes du gouvernement. Celles sur l’indemnisation des chômeurs dont 800.000 verront leur allocations réduites et 200.000 ne toucheront plus rien ; le dépérissement des services publics à l’exemple des hôpitaux.
Pour lui, le système par points pour les retraites conduira à « point de retraite » dans le futur et il précisa que le PCF participerait à la mobilisation du 5 décembre.
Mais il ne compte pas en rester là : Ian Brossat insista sur la nécessité de tracer des perspectives sur le plan politique pour transformer la colère en espoir. Et pour cela, il annonce que son parti invitait, le 11 décembre à Saint-Denis, l’ensemble des partis de gauche pour élaborer une proposition alternative de la réforme des retraites, une des premières pierres d’une plate-forme politique de gauche en vue des élections futures.
A la question des difficultés que la gauche a connues par le passé récent de transformer ces colères sociales en vote en sa faveur, Ian Brossat répondit que la perspective d’une gauche unie est porteuse d’espoir alors que cette unité fit défaut lors des précédents scrutins.

Le rassemblement, le rassemblement, le rassemblement…
Loïc Minéry, comme Ian Brossat, mit l’accent sur la liste d’union réalisée par la gauche de transformation sociale et EELV à Mulhouse. Pour les prochaines élections, le programme mettra l’accent sur les « biens communs » à défendre tels que l’eau au sein d’une régie municipale.
A l’interrogation d’une possible différence de démarche entre la direction nationale d’EELV (ouverture ou non à gauche) et le rassemblement mulhousien, la tête de liste de Mulhouse Cause Commune a préféré cité l’exemple d’Eric Piole, maire de Grenoble, construisant une liste unie à gauche : c’est cela sa référence dans EELV.
Nadia El Hajaji, elle également au nom de Génération.s, mit l’accent sur la dimension « historique » de cette unité à Mulhouse, jamais réalisée en cette composition. Elle rappela que la proposition de transports en commun gratuit, d’un certain nombre de m3 d’eau gratuite pour les ménages les plus en difficultés, étaient des piliers d’un programme qui doit encore être finalisé en étroite collaboration avec les Mulhousiennes et Mulhousiens qui devraient en devenir les « co-auteurs ».
Joseph Siméoni, pour le PCF, explicitait la présence de son parti sur cette liste unitaire : « Nous sommes porteurs d’un projet pour une autre société qui commence à s’élaborer au niveau municipale. Le chemin à suivre va des luttes sociales vers les urnes ».
Dans son allocution en préalable à un débat avec la salle, Ian Brossat donna du « punch » à celles et ceux présents qui seront les fers de lance pour mener la campagne en rappelant l’importance des maires dans la structure politique française. « M. Macron l’a bien compris : après avoir méprisé les maires au début de son quinquennat, ils les retrouvent à présent : les gilets jaunes sont passés par là… et la perspective des municipales » ont apparemment convaincu l’homme de l’Élysée de renouer le contact avec les communes.

Antoine Homé : à côté de la plaque ?
Soudain surgit Antoine Homé, le maire de Wittenheim où le PCF organisait cette rencontre d’automne. Normal que le premier magistrat vienne saluer l’assistance.
Il est vrai que dans la longue liste des partis et mouvements qui soutiennent la liste Mulhouse Cause Commune, le Parti socialiste n’y figure pas.
M. Homé s’expliqua en regrettant que la liste ait choisi sa tête sans une concertation avec l’ensemble des partis concernés et particulièrement le PS mulhousien.
Ayant quelque peu suivi la construction de cette liste, L’Alterpresse68 a pourtant vu d’éminents membres du parti socialiste dans les multiples réunions de travail. Et où verra-t-on ce qui reste du PS dans la cité du Bollwerk ? Le groupe municipal s’est totalement délité au sein du conseil sortant : faut-il s’attendre à une synthèse inédite en 2020 avec des présences sur d’autres listes que celle de gauche ? Il est vrai qu’à droite, le choix va être grand et il y aura sûrement des offres alléchantes à qui saura les entendre… M. Homé, premier secrétaire du PS du Haut-Rhin ne maîtrise de toute évidence pas encore la situation mulhousienne…
Questions à Ian Brossat et Loïc Minery
L’union de la gauche, quelle belle idée ! Dans cet esprit rassembleur, Radio MNE propose à l’Alterpresse d’imaginer ensemble la couverture des élections municipales de Mulhouse et de la M2A. Je me tiens à votre disposition pour en parler quand vous voulez. Hopla !