IMAGE 8 MARSC’est au cours de la Jour­née inter­na­tio­nale de la femme de 1975 que les Nations Unies ont com­men­cé à com­mé­mo­rer la Jour­née inter­na­tio­nale de la femme tous les 8 mars. Deux ans plus tard, en décembre 1977, l’assemblée géné­rale adop­tait une réso­lu­tion pro­cla­mant qu’une Jour­née des Nations Unies pour les droits de la femme et la paix inter­na­tio­nale devait être célé­brée par les États membres.

Le thème 2015 « Auto­no­mi­sa­tion des femmes – Auto­no­mi­sa­tion de l’humanité : Ima­gi­nez ! » ima­gine un monde où les femmes et les filles peuvent exer­cer leurs choix. Elles doivent pou­voir par­ti­ci­per à la vie poli­tique, acqué­rir une édu­ca­tion, béné­fi­cier de reve­nus, et vivre dans des socié­tés exemptes de vio­lence et de discrimination.

A L’INITIATIVE DU MOUVEMENT OUVRIER

C’est dans le mou­ve­ment ouvrier que se trouvent les racines de la jour­née de la femme. C’est en 1910, au Dane­mark, que la Confé­rence inter­na­tio­nale des femmes socia­listes lan­çait l’idée de cette jour­née du 8 mars. Elle fut sou­vent l’occasion de reven­di­quer des droits spé­ci­fiques : le 8 mars 1914, les femmes réclament le droit de vote en Alle­magne qu’elles obtien­dront en 1918. Rap­pe­lons qu’en France, ce droit ne leur fut accor­dé qu’en 1946…

Le 8 mars 1917, à St-Peters­bourg, les ouvrières mani­festent pour récla­mer du pain et le retour des maris de la guerre. Par ces exemples, que nous pour­rions mul­ti­plier, il s’avère que cette jour­née était un temps fort de la lutte des femmes pour l’obtention d’avancées sociales mais aus­si poli­tiques et démocratiques.

Force est de recon­naître que c’est à elles seules qu’elles doivent les suc­cès enre­gis­trés car il fal­lait vaincre les pré­ju­gés et les idées conser­va­trices qui domi­naient dans la société…

ENCORE DU CHEMIIN A FAIRE…

Certes, la pari­té pro­gresse en France, sur­tout quand elle fait l’objet de contrainte légis­la­tive. Voi­là l’un des constats du neu­vième rap­port du Forum éco­no­mique mon­dial (WEF) sur l’é­ga­li­té entre les femmes et les hommes publié cette semaine. Le clas­se­ment couvre les sec­teurs éco­no­mique, poli­tique, de l’é­du­ca­tion et de la san­té. En un an, la France est pas­sée de la 45e place à la 16e place sur les 142 pays sondés.
La pro­gres­sion est réelle dans l’éducation et la san­té et le gou­ver­ne­ment s’en féli­cite. Mais  il oublie de faire  men­tion de la place cala­mi­teuse de la France sur le plan de l’é­ga­li­té sala­riale. Selon le Jour­nal du Dimanche, notre pays se classe à la 126e place sur 131. Il n’y a guère que l’I­ta­lie par­mi les pays occi­den­taux à être moins bien clas­sée. Selon Chris­tiane Robi­chon, pré­si­dente en France de « Busi­ness and pro­fes­sio­nal women » une femme doit tra­vailler en moyenne, en France, 77 jours de plus qu’un homme pour atteindre le même salaire.

33% DE FEMMES PDG EN THAILANDE CONTRE 10% EN FRANCE

Selon une étude inter­na­tio­nale de Grant Thorn­ton, les femmes occupent à peine 10 % des postes de PDG en France. Les femmes à ce niveau de res­pon­sa­bi­li­té sont trois fois plus nom­breuses en Thaï­lande, au Dane­mark et en Alle­magne. Tou­jours selon cette étude, les femmes sont 26 % aux postes à res­pon­sa­bi­li­té dans les entre­prises fran­çaises. C’est un point de mieux que la moyenne euro­péenne. Mais là encore l’exemple vient de plus loin, en par­ti­cu­lier des pays baltes où les femmes sont 40 % aux postes à responsabilité.

Selon le Forum éco­no­mique mon­dial, si les inéga­li­tés se réduisent rapi­de­ment sur le plan de la san­té et de l’é­du­ca­tion au niveau mon­dial, il fau­dra attendre 2095 pour voir la pari­té atteinte sur le plan pro­fes­sion­nel. Soit 81 ans.

LE DOMAINE SOCIAL ET POLITIQUE EN AVANCE

C’est donc bien, une fois encore, l’économie et les entre­prises qui sont en retard sur un mou­ve­ment socio­lo­gique irré­pres­sible. Les lois sur la pari­té, des sys­tèmes de quo­tas, ont été indis­pen­sable pour don­ner aux femmes la place qui leur revient. Par­fois dif­fi­ci­le­ment : on le voit avec les élec­tions dépar­te­men­tales où l’instauration de « binômes » était le seul moyen d’imposer à tous les par­tis de pré­sen­ter des candidates.

Dans notre dépar­te­ment,  les for­ma­tions poli­tiques, syn­di­cales ou asso­cia­tives, ont fait confiance aux femmes, nous ne pou­vons que nous en louer : n’est-ce pas Cléo et Dja­mi­la qui incarnent une oppo­si­tion intel­li­gente et pug­nace au maire de Mul­house, n’est-ce pas Aline, Eliane ou Marie-Chris­tine qui sont aux avant-postes des luttes sociales, n’est-ce pas Noëlle qui  mène avec ardeur et convic­tion le com­bat des droits de l’Homme… et de la femme évi­dem­ment. Que des pré­noms fémi­nins et qui s’en plaindraient…

Michel Mul­ler