A l’heure d’une aug­men­ta­tion de 108% des décès et de celle de 89% des nou­veaux cas, dans la semaine du 21 au 27 octobre, et de nom­breuses mani­fes­ta­tions contre les mesures de couvre-feu, le Pré­sident du conseil, Giu­seppe Conte, a annon­cé de nou­velles mesures de sou­tien éco­no­mique, alors que des auto­ri­tés médi­cales réclament des recon­fi­ne­ments locaux, à défaut d’a­gir au niveau national.

C’est ain­si près de 2,4 mil­liards de garan­ties et de « prêts non-rem­bour­sables » qui seront consen­tis à 460 000 entre­prises des sec­teurs éco­no­miques qui sont à nou­veau contraints de fer­mer, ou presque.

Au total, ce sont 10 mil­liards qui seront à la dis­po­si­tion de l’exé­cu­tif à par­tir d’au­jourd’­hui pour être inclus en matière de garan­tie dans le bras de fer qui se déroule déjà entre les syn­di­cats et la Confin­dus­tria (l’équivalent du MEDEF en France) sur la ques­tion du blo­cage des licenciements.

Une diri­geante euro­péenne de pre­mier plan, Ursu­la von der Leyen, pré­si­dente de la Com­mis­sion euro­péenne, est mon­tée elle-même au cré­neau, au cours d’un entre­tien télé­vi­suel sur la Rai, chaine publique ita­lienne, dans lequel elle a exhor­té le patro­nat trans­al­pin à ne pas licen­cier ! Une atti­tude assez peu habi­tuelle chez les doc­tri­naires libé­raux de l’exé­cu­tif européen. 

« Nous disons aux entre­prises de ne pas licen­cier vos tra­vailleurs, nous attri­bue­rons des sub­ven­tions en espèces via des fonds euro­péens pen­dant toute la durée de la crise », déclame ain­si Ursu­la von der Leyen. 

Pen­dant ce temps, les syn­di­cats sont atten­dus demain au Palaz­zo Chi­gi (siège de la Pré­si­dence du conseil). Les demandes des repré­sen­tants des tra­vailleurs sont connues depuis un cer­tain temps: les licen­cie­ments sont blo­qués pen­dant toute la durée de la pro­tec­tion économique. 

Les repré­sen­tants des tra­vailleurs ont déjà reje­té la pro­po­si­tion du ministre de l’É­co­no­mie Rober­to Gual­tie­ri qui avait pro­po­sé, il y a une semaine, l’ar­rêt des licen­cie­ments jus­qu’au 31 jan­vier 2021, délai jugé insuf­fi­sant pour pro­té­ger les sala­riés des consé­quences éco­no­miques, compte tenu la reprise des infections.

De l’autre côté de la table, la Confin­dus­tria digère dif­fi­ci­le­ment la pilule sur les licen­cie­ments, et réclame d’autres garan­ties gouvernementales. 

D’autres mesures concernent cette fois les indé­pen­dants, à savoir une indem­ni­té de mille euros pour les tra­vailleurs sai­son­niers du tou­risme (y com­pris ceux qui ont des contrats tem­po­raires) ain­si que les tra­vailleurs sai­son­niers d’autres sec­teurs, les tra­vailleurs du spec­tacle, les tra­vailleurs inter­mit­tents, du porte-à-porte et « des tra­vailleurs, par­mi ces caté­go­ries aux­quelles la pan­dé­mie a jus­qu’à pré­sent impo­sé les plus grands sacri­fices et qui, sans notre inter­ven­tion, auraient été pri­vées de tout sou­tien », indique la ministre du tra­vail Catalfo.

Dont :

200 mil­lions pour les forains dont les mani­fes­ta­tions ont été annu­lées en rai­son de la pandémie.

400 mil­lions pour les voya­gistes, et agences de voyage.

100 mil­lions pour le fonds culture. Les res­sources seront uti­li­sées pour sou­te­nir les librai­ries, l’en­semble de la chaîne d’é­di­tion, y com­pris les entre­prises et les tra­vailleurs de la chaîne de pro­duc­tion du livre, les musées et autres ins­ti­tu­tions non éta­tiques et lieux de culture. Le fonds ser­vi­ra éga­le­ment à com­pen­ser les pertes résul­tant de l’an­nu­la­tion, du report ou de la réduc­tion des effec­tifs de spec­tacles, foires, congrès et expositions.

Enfin, deux mois sup­plé­men­taires de reve­nus d’ur­gence seront finan­cés pour les familles déjà béné­fi­ciaires d’une autre contri­bu­tion basée sur un ancien dis­po­si­tif social, et ont enre­gis­tré une valeur de reve­nu fami­lial infé­rieure à celle du reve­nu social d’existence, soit de 400 à 800 euros.