Crédit photos : Martin Wilhelm
A l’initiative de Aléos, structure vouée au logement social et à la lutte contre l’exclusion depuis plus de 70 ans (à l’origine afin d’abriter la population migrante venue répondre au besoin de main d’oeuvre de l’après-guerre), de nouveaux locaux associatifs viennent d’être inaugurés au 83 rue Koechlin, à Mulhouse.
Une centaine de salariés travaillent aujourd’hui sur le site afin d’y assister les publics fragiles et démunis.
Les locaux rénovés de cet ancienne friche industrielle appartenant originellement à EDF, est baptisée « L’Atrium ». D’une superficie totale de 4200 mètres au total (construits en 1983). Ils forment un nouveau pôle solidarité piloté par l’association Aléos (dont les locaux propres occupent 1456 mètres carrés), autour de laquelle gravitent 4 autres structures visant des thématiques complémentaires en matière d’action humanitaire et sociale.
L’association « Solidarité femme », vouée à l’accueil et à la défense des femmes, occupe plus de 500 mètres, la Croix rouge investit 495 mètres carrés, l’association d’aide à l’insertion professionnelle (AMAC) a droit à 286 mètres carrés, enfin l’association départementale d’information sur le logement (ADIL) occupera 102 mètres carrés pour son antenne mulhousienne.
L’idée, selon Loïc Richard, directeur d’Aleos, étant de « créer des synergies » et améliorer l’accompagnement des personnes et bénéficiaires.
Pour Gerard Unfer, le président d’Aléos, « L’Atrium nous permet de travailler dans un esprit de partage et d’ouverture, le sens même du nom de ce lieu, qui est un vrai espace de rencontres et d’échanges. »
Le coût total de la rénovation, pompe à chaleur et panneaux photovoltaïques inclus, se monte à 4,43 millions d’euros, financés par un prêt bancaire de 3,3 m€, 806 800€ de fonds propres, 300 000€ de subventions de la CEA et 25 000€ de m2A.
La quarantaine de personnes présentes ont écouté les discours du président et du directeur d’Aléos et de quelques élus, produisant inconsciemment un effet d’entre-soi, au sein d’un lieu pourtant ouvert à des publics populaires.
Michèle Lutz, maire de Mulhouse, salua « la transformation des lieux en un bâtiment extraordinaire, dans ce quartier ancien stratégique, pour lesquels nous avons beaucoup d’attention ».
Soulignant « le cœur battant de la solidarité mulhousienne » à travers les salariés et bénévoles des différentes associations. « Le champ des possibles » (une formule commerciale empruntée à un célèbre biscuitier nantais !) est donc promis à ce lieu.
Outre la maire de Mulhouse, ont pris la parole, Fabian Jordan pour M2A, Alain Charrier, sous-préfet de Mulhouse, et Pierre Bihl, en tant que vice-président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) et président de l’ADIL.
Ce dernier se saisit du micro pour évoquer d’abord l’effort solidaire porté au bénéfice des titulaires du RSA… Se félicitant que leur nombre ait baissé sensiblement entre janvier 2021 (46200 foyers allocataires) et juin 2023 (40 000), soit 6200 allocataires en moins.
« A la faveur de la reprise économique » se rengorge-t-il. Une assertion difficilement croyable, tant l’accès à cette allocation minimale s’est durcie dans la pratique. Nous recevons de nombreux témoignages attestant que les motifs de réduction punitive de l’allocation, ou sa suspension, sont opérés de manière systémique. La logique des « droits et devoirs », selon la terminologie officielle.
Ce faisant, il suffira souvent d’un rendez-vous manqué, ou d’une erreur d’adresse, pour que le service solidarité de la CEA, qui gère le budget du revenu minimum au nom de l’État, prenne aussitôt une sanction à caractère pécuniaire à l’encontre de l’allocataire.
Pour autant, « Les résultats sont au rendez-vous », selon M. Bihl, pour lequel « cela couronne une politique humaniste ». Avec pour Idée de « fluidifier le parcours des personnes éloignées de l’emploi et faciliter leur retour à l’activité ».
Il est vrai que l’ex conseil départemental du Haut-Rhin avait donné le ton, dès 2016, avec son dispositif RSA contre 7 heures de bénévolat, retoqué depuis par le Tribunal administratif, et modulé par la suite par le Conseil d’État, lequel avait borné le principe, en gommant son caractère systémique.
La somme de 250 millions d’euro est versée au titre du RSA, et 35 millions sont dépensés en matière d’insertion, selon Pierre Bihl.







