Ah, la belle polé­mique… toutes les gazettes se sont fait plai­sir. Va-t-elle tuer le père ? Ouiiii, elle le tue ! Le FN devient enfin pré­sen­table et on pour­ra ima­gi­ner la tueuse ministre prochainement.
En réa­li­té, l’avenir de M. Le Pen n’a aucune impor­tance, son pas­sé parle pour lui ! Et le vrai gagnant, c’est lui…

Il y a tou­jours le dêmos et il y a tou­jours le krâ­tos… mais ils ne marchent plus ensemble… Et l’histoire nous a prou­vé que ces périodes sont fécondes de mau­vaises passes pour les gens et sur­tout pour les plus humbles d’entre eux…

Marine Le Pen veut exer­cer le pou­voir, pour lui cela n’était pas la prio­ri­té. Il menait la bataille des idées, un com­bat idéo­lo­gique pour remettre au centre du débat la vul­gate national-socialiste…
La crise l’a bien aidé, un vieux fond conser­va­teur propre à la France y a contribué.

Hier Sar­ko­zy-Buis­son, demain Sar­ko­zy-Le Pen, cette option est tout à fait envi­sa­geable. Car ce n’et pas tel­le­ment Mme Le Pen qui a mis de l’eau dans son vin (hor­mis, bien évi­dem­ment, sur les pro­pos anti­sé­mites du père), car ce sont bien les idées du Front Natio­nal qui ont pro­gres­sé, qui sont reprises par des par­tis « gouvernementaux »

Le pro­gramme de Mme Le Pen fait froid dans le dos… mais la pous­sée réac­tion­naire en France bana­lise les pro­pos xéno­phobes, racistes, antisociaux…

Le camp pro­gres­siste a per­du la bataille des idées… se foca­li­sant trop exclu­si­ve­ment que sur le côté fas­ci­sant du FN… En oubliant que c’est la crise sociale qui lui a per­mis de gagner d’abord des esprits pour engran­ger ensuite les suffrages….

Débar­ras­sée du totem du pas­sé pater­nel, la dame sera jugée sur son pro­gramme. Enfin une bonne nouvelle ?

Michel Mul­ler