grece

(com­mu­ni­qué de Pode­mos du 29 juin 2015)

« Au regard de la situa­tion en Grèce, et à la suite de la rup­ture des négo­cia­tions par l’Eurogroupe, Pode­mos sou­haite com­mu­ni­quer ce qui suit:

  1. Lun­di der­nier, le gou­ver­ne­ment grec a pré­sen­té à l’Eurogroupe une pro­po­si­tion d’accord qui com­pre­nait un grand nombre de conces­sions et a été saluée par l’ensemble des prê­teurs comme une pro­po­si­tion rai­son­nable et viable. Dans les jours qui ont sui­vi, cepen­dant, les créan­ciers inter­na­tio­naux, emme­nés par le FMI, ont fina­le­ment reje­té la pro­po­si­tion du gou­ver­ne­ment grec de taxer les sec­teurs les plus riches de la socié­té, de restruc­tu­rer la dette et de mettre en oeuvre un pro­gramme d’investissement pour relan­cer l’économie.

Au lieu de cela, ils lui ont deman­dé d’augmenter la TVA sur les ser­vices de base et la nour­ri­ture et ont exi­gé des coupes sup­plé­men­taires sur les retraites et les salaires. Dans leur effort visant à démon­trer qu’il n’existe pas d’alternative aux poli­tiques d’austérité, les créan­ciers ne semblent accep­ter que l’argent des pauvres et s’évertuent à impo­ser la même logique et les mêmes mesures que celles qui ont conduit le pays à une catas­trophe huma­ni­taire. L’économie grecque est asphyxiée. Conti­nuer de l’asphyxier est l’exact oppo­sé de ce qui doit être fait.

2. Face à une telle extor­sion et un tel chan­tage, le gou­ver­ne­ment grec a réagi à l’ultimatum de manière exem­plaire: en appe­lant le peuple à se pro­non­cer démo­cra­ti­que­ment et sou­ve­rai­ne­ment sur son ave­nir. Contrai­re­ment aux gou­ver­ne­ments espa­gnols de 2011 et de 2012, le gou­ver­ne­ment hel­lé­nique a refu­sé de vio­ler le man­dat popu­laire issu des élec­tions de janvier.

Les ten­ta­tives visant à contraindre, inti­mi­der et influen­cer ce vote de la part de pou­voirs non élus et en par­ti­cu­lier de la Banque Cen­trale Euro­péenne ― qui s’emploie à étouf­fer le sys­tème finan­cier grec afin d’influencer le résul­tat de la consul­ta­tion ― consti­tuent une vio­la­tion fla­grante et inac­cep­table du prin­cipe démo­cra­tique. Ce que nous disons, c’est que l’Europe sans démo­cra­tie n’est pas l’Europe: tous les démo­crates doivent aujourd’hui unir leurs voix pour dénon­cer cette ingé­rence et ces pres­sions insup­por­tables. La démo­cra­tie ne peut aller de pair avec le fait de lais­ser des pou­voirs non élus gou­ver­ner et déci­der pour nous. Il en va de la démo­cra­tie même.

  1. Par leur intran­si­geance, les créan­ciers ont démon­tré qu’ils ne se pré­oc­cu­paient nul­le­ment de résoudre la crise de la dette grecque ; leur but est bien plu­tôt de sou­mettre et de ren­ver­ser un gou­ver­ne­ment démo­cra­ti­que­ment élu afin de démon­trer qu’il n’existe pas d’alternative aux poli­tiques d’austérité.

Leur aveu­gle­ment est tel qu’ils s’apprêtent à mettre en péril l’intégrité et la sta­bi­li­té du sys­tème finan­cier et le pro­jet euro­péen lui-même en expo­sant celui-ci à des attaques spé­cu­la­tives dont le prix sera éga­le­ment payé par les citoyens d’autres pays. Nous le disons une fois de plus: c’est eux qui seront à blâ­mer, eux qui por­te­ront la res­pon­sa­bi­li­té des consé­quences de ce désastre.

  1. Syri­za n’a pas créé l’énorme crise éco­no­mique qui affecte la Grèce. Ce sont les gou­ver­ne­ments de la Nou­velle Démo­cra­tie et du PASOK, les amis de notre Par­ti Popu­laire et de notre PSOE, qui ont fal­si­fié les don­nées et les comptes, remis la sou­ve­rai­ne­té du pays entre les mains de la Troï­ka et lais­sé à Syri­za un désastre éco­no­mique et social qu’il est impé­ra­tif et urgent d’inverser.
  1. De nom­breuses per­son­na­li­tés inter­na­tio­nales ont d’ores et déjà pris leurs dis­tances avec le dog­ma­tisme des créan­ciers. Des cen­taines de mil­liers de per­sonnes à tra­vers le monde ont expri­mé leur soli­da­ri­té avec le peuple grec dans sa défense du prin­cipe démo­cra­tique. Nous exi­geons que le gou­ver­ne­ment espa­gnol et les ins­ti­tu­tions euro­péennes res­pectent la sou­ve­rai­ne­té et la digni­té du peuple grec et garan­tissent en consé­quence que le réfé­ren­dum se déroule dans des condi­tions de liber­té et de pleine régularité.

La volon­té démo­cra­tique et les droits fon­da­men­taux du peuple grec, qui ont été sys­té­ma­ti­que­ment bafoués durant les longues années d’austérité, doivent être respectés.

Il y a en Europe deux camps oppo­sés : celui de l’austérité et celui de la démo­cra­tie, celui du gou­ver­ne­ment du peuple et celui du gou­ver­ne­ment des mar­chés et de leurs pou­voirs non élus. Nous nous tenons fer­me­ment du côté de la démo­cra­tie. Nous nous tenons fer­me­ment aux côtés du peuple grec. »

Source :

http://podemos.info/in-view-of-the-situation-in-greece-and-following-thebreakdown– in-the-nego­tia­tions-by-the-euro­group-pode­mos-wishes-tocom­mu­ni­cate-the-fol­lo­wing/

 Tra­duit de l’anglais par Dimi­tris Alexakis