En votant « Non » au référendum de dimanche, les Grecs ont simplement voulu desserrer le nœud d’une dette qui les asphyxie. Un exemple qui fera peut-être tâche d’huile en Espagne et au Portugal… mais aussi à Mulhouse où le remboursement des emprunts toxiques enfonce la population dans la crise.
La feuille de route du gouvernement Tsipras est claire : réformer le pays, rester dans l’Euro et tenter d’infléchir une politique européenne qui semble au seul service des banquiers et des rentiers. Après 5 ans d’une politique d’austérité extrêmement brutale qui a fait chuter le niveau de vie moyen de la population de 30 %, les Grecs disent « stop ». Comme tous les économistes un peu sérieux, ils réclament une restructuration, un allègement de leur dette publique pour repartir sur un bon pied et renouer avec la croissance.
Les gouvernements conservateurs européens, qui défendent les intérêts des plus fortunés, risquent de jouer l’inflexibilité pour ne pas créer de précédent : en Espagne, au Portugal, en Italie, ont aussi bien besoin d ‘oxygène et on suit de près cette affaire… Pourtant la réduction de moitié de la dette grecque ne coûterait que 150 milliards d’euros, bien peu comparé aux 2 000 milliards d’euros qu’ont versés les Allemands pour leur réunification, avec des résultats d’ailleurs assez mitigés.
Les riches préfèrent prêter de l’argent aux États plutôt que payer des impôts. Pour eux, le bénéfice est double, et c’est ce qu’ils font depuis des dizaines d’années avec la complicité de la classe politique européenne. Tout cela au détriment de la grande majorité de la population qui subit de plein fouet les restrictions budgétaires dans les services publics et les collectivités territoriales.
Les Grecs nous donnent l’exemple : osons contester les dettes illégitimes, refusons de payer notre propre enterrement à crédit ! Alors que la ville de Mulhouse s’apprête à verser 15 ou 20 millions d’euros d’indemnités (voire plus) pour se dégager d’un emprunt toxique contracté en 2010, il est grand temps de reprendre la main sur ces dettes qui nous étranglent !
Le référendum grec a été organisé en dix jours sur une question précise et a suscité un taux de participation de 65 % des électeurs. Une belle leçon de démocratie dont nous pourrions nous inspirer.
Sources :
http://www.franceculture.fr/2015–06-30-tout-comprendre-sur-la-dette-grecque-en-six-etapes
http://www.lepoint.fr/monde/la-reunification-allemande-a-coute‑2–000-milliards-d-euros-06–05-2014–1819454_24.php