On peut s’ériger « grand défenseur de l’environnement » et devenir un piètre ministre, cela s’est déjà vu sur d’autres thèmes. Mais il faut reconnaître que Nicolas Hulot fait fort dans l’immobilisme et la poudre aux yeux. La surprise de sa nomination devient une incompréhension : mais qu’allait-il faire dans cette galère ? Il est vrai qu’à près de 63 ans, la « chance » de devenir ministre avec son cortège de privilèges et de passe-droits, se réduisait de plus en plus. L’opportunité de la proposition de M. Macron en aurait-il fait un opportuniste ?

C’est ce que pou­vait croire la nom­breuse foule qui s’est dépla­cé devant l’entreprise Sto­ca­mine à l’appel du Col­lec­tif Désto­ca­mine en ce 9 sep­tembre, date anni­ver­saire de l’incendie qui rava­gea, en 2002, les gale­ries dans les­quelles s’entassaient des mil­liers de tonnes de déchets dan­ge­reux. Yann Flo­ry, porte-parole de Désto­ca­mine a pu rap­pe­ler que « grâce à cet incen­die, nous avons pu enfin connaître la véri­té sur la nature des déchets enfouis au fonds de la mine ».

Ce ras­sem­ble­ment était  une nou­velle étape contre l’arrêté pré­fec­to­ral du 23 mars der­nier, qui auto­rise le confi­ne­ment des 44 000 tonnes de déchets hau­te­ment toxiques par des bar­rières de béton qui ne feraient que retar­der, de l’avis des experts, la pol­lu­tion, notam­ment de la nappe phréatique.

Le col­lec­tif Des­to­ca­mine a été mis au cou­rant de la réponse appor­tée par M. Hulot suite à l’interpellation du pré­sident du conseil dépar­te­men­tal Eric Straumann.

Nico­las Hulot, ministre de la Tran­si­tion éco­lo­gique et soli­daire n’envisage pas de deman­der le désto­ckage total des 44 000 tonnes de déchets enfouis à Wit­tel­sheim. Dans le cour­rier adres­sé au pré­sident du Dépar­te­ment, Nico­las Hulot se dit « sen­sible aux craintes expri­mées » mais valide la pro­cé­dure qui a abou­ti à enfouir défi­ni­ti­ve­ment les quelque 40 000 tonnes de déchets restants.

Sur­pre­nant déci­sion de la part d’un ministre qui semble plu­tôt jouer les potiches sur d’assumer de vraies res­pon­sa­bi­li­tés. Il est certes plus facile de décré­ter la fin de l’exploitation du pétrole en France… d’ici 2044 et qui ne concerne qu’à peine 1% de la consom­ma­tion française…

Là où on attend véri­ta­ble­ment le ministre, sur le pro­jet Bure ou sur Sto­ca­mine, il conti­nue sur la voie de ses pré­dé­ces­seurs qui sem­blaient même un peu plus auda­cieux sur cer­tains sujets. On se demande com­ment il va s’en sor­tir dans le dos­sier Notre-Dame des Landes !

stocamine

Aider le col­lec­tif Destocamine

Loin de se décou­ra­ger devant le mau­vais coup du ministre, le col­lec­tif conti­nue son action entre autres le recours conten­tieux contre l’arrêté pré­fec­to­ral dépo­sé le 23 juillet 2017 au tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Stras­bourg en com­pa­gnie de  la CLCV (Consom­ma­tion Loge­ment Cadre de vie) et d’Alsace Nature.

Paral­lè­le­ment, une demande a été faite aux élus et par­ti­cu­liè­re­ment à ceux à l’Assemblée natio­nale pour qu’une Com­mis­sion d’enquête par­le­men­taire soit mise sur pied. Plu­sieurs élus étaient pré­sents lors du ras­sem­ble­ment et le dépu­té Schel­len­ber­ger a expri­mé son sou­tien à la créa­tion de cette commission.

La pré­sence de nom­breux élus donnent quelques espoirs à l’avocat du col­lec­tif qui envi­sage de dépo­ser un recours en réfé­ré sus­pen­sion. « Il fau­dra aller vite avant que ne com­mencent les tests de cou­lage de béton dans les gale­ries de Sto­ca­mine », explique-t-il.

Espé­rons que les enga­ge­ments des élus ici sur place ne s’estomperont pas au fil des kilo­mètres qui nous séparent de l’assemblée natio­nale et du pou­voir cen­tral pari­sien ! En tout cas, nous y veille­rons car il ne suf­fit pas de nous abreu­ver de bonnes paroles qui ne sau­raient être sui­vis de la mise en œuvre des engagements.

En atten­dant, Des­to­ca­mine doit conti­nuer à mobi­li­ser la popu­la­tion car ce sera le meilleur garant pour rap­pe­ler à tout ce beau monde qu’il faut tenir ses enga­ge­ments ! Le col­lec­tif lance un appel à l’aide finan­cière et votre don est pré­cieux… et don­ne­ra droit à une déduc­tion fis­cale de 66%. En don­nant 10 euros, vous en récu­pé­rer dont 6,6 !

Les dons peuvent être envoyé sur un compte dédié soit par chèque libel­lé à l’ordre de CLCV Des­to­ca­mine, 2, rue de la Fra­ter­ni­té à Wit­tel­sheim, soit par vire­ment sur le compte : CLCV Des­to­ca­mine au CCM du Bas­sin potas­sique, 2, rue de Cer­nay 68310 Wit­tel­sheim : code banque 10278, code gui­chet 03525, compte N° 00010194901 clé 34.

Michel Mul­ler