Stocamine : nouveau scandale !

Pour un moratoire sur les coulées de béton !

 Un nou­vel épi­sode vient confir­mer l’in­croyable cynisme des pou­voirs publics qui imposent actuel­le­ment un dérou­le­ment fré­né­tique des opé­ra­tions de confinement.

Pour les auto­ri­tés de l’E­tat, il s’a­git d’a­bord de cacher le plus vite pos­sible, der­rière des tonnes de béton, et donc irré­mé­dia­ble­ment, la nature et la dan­ge­ro­si­té des pro­duits sto­ckés par Sto­ca­mine à Wittelsheim.

Le col­lec­tif Désto­ca­mine vient en effet d’ap­prendre que 200 fûts de déchets toxiques remon­tés au jour, ont été refu­sés par la mine de Son­der­shau­sen, car non conformes au cahier des charges. Les normes d’admissibilité de déchets au fond de la mine sont ana­logues dans la potasse en France ou en Alle­magne à Son­der­shau­sen ou à Herfaneurode.

Ce scan­dale prouve une fois de plus que le sto­ckage au fond à Sto­ca­mine c’est du grand n’importe quoi !

Cela confirme les dires d’experts qui doutent de la quan­ti­té et de la nature des déchets entre­po­sés au fond de la mine Joseph Else à Wittelsheim.

Qu’en va-t-on en faire ? Si ce n’est déjà fait, ces 200 fûts seront pro­ba­ble­ment redes­cen­dus dans la mine de Wit­tel­sheim pour être enfouis der­rière les bar­rières de béton qu’on s’ap­prête à couler !

Mon­sieur Rol­let liqui­da­teur amiable des MDPA/STOCAMINE affirme dans la presse locale « Ce serait men­tir que de faire croire que le sto­ckage a été réa­li­sé en ima­gi­nant que ces déchets remon­te­raient un jour. »

Voi­la l’état d’esprit dans lequel a été mené le dos­sier de demande d’autorisation de sto­ckage illi­mi­té (enfouis­se­ment). La mise en place de bar­rages en béton est une gabe­gie finan­cière. Elle n’empêchera pas une pol­lu­tion de la nappe phréa­tique, vu les nom­breux déchets pré­sents au fond et qui n’ont rien à y voir.

Cela fait près de 20 ans que la popu­la­tion et les élus de la région se font ber­ner par des déci­deurs publics qui, aujourd’­hui, ne res­pectent plus rien. Sous la pres­sion de puis­sants lob­bies, une cer­taine panique les gagne. L’arme ultime qu’ils bran­dissent doré­na­vant pour empê­cher l’é­mer­gence de la véri­té, c’est le béton ! C’est avec du béton qu’ils cherchent à étouf­fer immé­dia­te­ment les pro­cé­dures juri­diques et par­le­men­taires en cours.

Le col­lec­tif Désto­ca­mine lance un appel. Il faut abso­lu­ment que la popu­la­tion reste mobi­li­sée pour que cessent immé­dia­te­ment les opé­ra­tions d’en­fouis­se­ment. L’ob­ten­tion d’un mora­toire sur les cou­lées de béton - ce que les pou­voirs publics refusent obs­ti­né­ment pour l’ins­tant – est indis­pen­sable pour que les recours conten­tieux lan­cés et pour que l’en­quête par­le­men­taire deman­dée per­mettent l’é­mer­gence de la véri­té et l’é­la­bo­ra­tion de solu­tions de nature à pro­té­ger la plus grande nappe phréa­tique d’Europe.

Le col­lec­tif Déstocamine

Rendez-vous le samedi 2 décembre

10 heures​ 30 devant la préfecture à Colmar.

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LETTRE OUVERTE A M. EMMANUEL MACRON

 

 Mon­sieur le Pré­sident de la République,

Par cour­rier du 6 novembre adres­sé à la pré­fec­ture du Haut-Rhin, nous vous avions sol­li­ci­té aux fins de nous accor­der une entre­vue. Nous vou­lions vous rendre atten­tif à la situa­tion de Sto­ca­mine dans le Haut-Rhin et aux 41 500 tonnes de déchets indus­triels dan­ge­reux hau­te­ment toxiques sto­ckés au fond de l’ancienne mine de potasse Joseph Else à Wittelsheim.

Le soir du 9 novembre la pré­fec­ture nous a fait part, qu’aucun autre sujet que la récon­ci­lia­tion fran­co-alle­mande ne serait abor­dé le 10 novembre 2017 au Vieil Armand.

Nous vou­lions vous faire part, que dans ce dos­sier, l’entreprise MDPA/STOCAMINE et les ser­vices de l’Etat, n’ont jamais écou­té ni pris en compte l’avis et les remarques des col­lec­ti­vi­tés, des élus, des citoyens, des repré­sen­tants du per­son­nel, des rive­rains, des asso­cia­tions et des syn­di­cats, expri­més lors de la concer­ta­tion publique de 2013 et de l’enquête publique de 2016. 2

L’arrêté pré­fec­to­ral du 23 mars 2017 auto­rise le sto­ckage en mine de ces déchets pour une durée illi­mi­tée, après retrait de 2200 tonnes de déchets mer­cu­riels, ain­si que la mise en place de bar­rières de confi­ne­ment en béton qui ne feront que retar­der la pol­lu­tion (avis una­nime des experts).

Cela s’explique, par le fait que dans cette affaire l’Etat est à la fois juge et par­tie. En effet l’Etat est action­naire à 100% de MDPA/STOCAMINE, les ser­vices de la DREAL et l’administration pré­fec­to­rale dépendent de l’Etat. Tous n’entendent que la seule voix de M.ROLLET le liqui­da­teur amiable de Stocamine.

Cet arrê­té pré­fec­to­ral est atta­qué devant le Tri­bu­nal Admi­nis­tra­tif de Stras­bourg par le Conseil Régio­nal Grand Est, le Conseil Dépar­te­men­tal du Haut Rhin, par la ville de Wit­ten­heim, Alsace Nature et la CLCV pour le col­lec­tif Déstocamine.

Dans sa réponse au dépu­té Strau­mann et pré­sident du conseil dépar­te­men­tal 68, Mon­sieur Nico­las Hulot, ministre de la Tran­si­tion éco­lo­gique et soli­daire, tout en repre­nant les mêmes argu­ments avan­cés par l’Administration depuis de nom­breuses années, lui a assu­ré que ce dos­sier Sto­ca­mine allait être trai­té dans la transparence.

Cepen­dant c’est par voie de presse, dans l’article paru dans le quo­ti­dien « L’ALSACE » same­di le 4 novembre 2017, que nous appre­nons, que le désto­ckage par­tiel se ter­mi­nait au plus tard mar­di 7 novembre 2017. Les jour­na­listes ont pu visi­ter le chan­tier du fond et Mon­sieur Alain Rol­let, liqui­da­teur amiable des MDPA/STOCAMINE leur a four­ni ses explications !

Mal­heu­reu­se­ment nous devons vous infor­mer que la CCS (Com­mis­sion de Sui­vi de Site) Sto­ca­mine et le Comi­té de sui­vi des tra­vaux de désto­ckage ont été réunis la der­nière fois le 7 décembre 2016 ! Le règle­ment des CSS pré­voit deux réunions annuelles. En matière de trans­pa­rence dans ce dos­sier, les ser­vices de l’Etat mettent plu­tôt une chape de plomb !

A ce jour le chan­tier de désto­ckage par­tiel ayant pris fin, l’entreprise Saar­Mon­tan devra quit­ter les lieux avec son savoir faire. Il res­te­rait au fond de la mine : 41500 tonnes de pro­duits hau­te­ment toxiques dont 6872 tonnes de déchets arsé­niés, 5263 tonnes de terres pol­luées, 20714 tonnes de REFIOM non sta­bi­li­sés, 3400 tonnes de sels de trempe cya­nu­rés, 6 tonnes de plomb, des déchets mer­cu­riels, de l’antimoine, des métaux lourds et des pro­duits phytosanitaires…qui pol­lue­ront le sol l’air et la nappe phréa­tique la plus grande d’Europe.

L’entreprise MDPA/STOCAMINE a enga­gé des consul­ta­tions avec des entre­prises spé­cia­li­sées, aux fins de démon­ter au plus vite le sys­tème de ven­ti­la­tion et d’aération du chan­tier de désto­ckage. L’installation de ce ven­ti­la­teur, les acces­soires, les cap­teurs d’émanation de gaz, ont coû­té près de 500 000€ ! Cette ins­tal­la­tion est pour­tant vitale pour la pour­suite du désto­ckage. 3

Le but de cette manoeuvre est de rendre irré­ver­sible le confi­ne­ment et d’anticiper une déci­sion juri­dique qui pour­rait annu­ler l’arrêté pré­fec­to­ral du 23 mars 2017.

Pour évi­ter que la jus­tice ne rende une déci­sion inap­pli­cable, car la plu­part des gale­ries d’accès au sto­ckage seraient bou­chées par du sel ou du béton, il faut ins­tau­rer un mora­toire dans ce dos­sier de confinement.

De plus Il faut empê­cher le démon­tage des ins­tal­la­tions de ven­ti­la­tion, aéra­tion du chan­tier de désto­ckage, qui doit inter­ve­nir dans les pro­chains jours !

Nous rap­pe­lons éga­le­ment qu’une demande d’enquête par­le­men­taire a été dépo­sée par le dépu­té Raphaël Schel­len­ber­ger, pour faire la lumière sur ce dos­sier opaque. Le dépu­té Bru­no Fuchs et la dépu­tée Mathilde PANOT ont posé une ques­tion écrite au gou­ver­ne­ment au sujet de Sto­ca­mine. Une péti­tion recueillant près de 30 000 signa­tures cir­cule en ce moment.

Nous avons encore en mémoire, votre pro­pos de cam­pagne qui disait : vos ministres s’imposeraient face aux direc­teurs de l’Administration. Dans ce dos­sier c’est bien l’Etat et l’Administration qui tentent par tous les moyens mêmes irré­gu­liers, d’imposer leur solution.

Nous vous deman­dons, Mon­sieur le Pré­sident de la Répu­blique, d’intervenir auprès de Mon­sieur Nico­las Hulot Ministre de la Tran­si­tion éco­lo­gique et soli­daire, afin qu’il ins­taure un mora­toire dans le dos­sier Sto­ca­mine et qu’il gèle le démon­tage du ven­ti­la­teur d’aérage, afin que la jus­tice admi­nis­tra­tive puisse rendre sa déci­sion, sans que la situa­tion au fond de la mine soit irréversible.

Nous sou­hai­tons enfin être reçus per­son­nel­le­ment par le Ministre Hulot, pour une mise à plat de ce dossier.

Dans l’attente de réponses favo­rables et en vous remer­ciant, veuillez agréer, Mon­sieur le Pré­sident de la Répu­blique, l’ex­pres­sion de notre très haute considération.

Pour le Col­lec­tif Déstocamine :

Etienne CHAMIK, porte-parole, Josiane KIEFFER, CLCV, Jean Marie DUBEL, syn­di­cat CFTC et pré­sident Asso­cia­tion Cité Langenzug