Cela ne met pas en cause la popularité de l’artiste. Mais pour beaucoup d’entre nous, le traitement médiatique du décès de Johnny Hallyday a quelque chose de « trop » : trop d’hommages, trop de place dans les médias (5 pages dans L’Alsace du 8 décembre !), trop de cérémonies, trop de TV, trop de larmoyants témoignages… Alors que le président des Etats-Unis Donald Trump prend le risque d’allumer une guerre dont on ne peut connaître les conséquences en reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël, les médias français tartinent du Johnny jusqu’à l’indigestion. La hiérarchisation de l’information c’est donc cela ? L’émotion remplace la raison, avant le héros national s’appelait Victor Hugo et la référence journalistique Hubert Beuve-Méry. Aujourd’hui, le héros c’est Johnny et la référence c’et Léa Salamé… Décadence ?
L’Alterpresse68
On a tous quelque chose du grand Johnny, planqué en Suisse, votant pour Sarkozy … Cet hommage là, c’est le seul que j’ai réussi à apprécier et il a été diffusé mercredi soir, le 6décembre, sur France-Inter dans l’émission de Charline Vanhoenaeker “Par Jupiter”, vers 17h30. Néanmoins, on a quand même chargé la bête, jusqu’à l’overdose dans le pathos, les honneurs et la flagornerie. Le concours de celui qui tartine le mieux le “lèche-bottes blues” a marché à fond les manettes et ce n’est sans doute pas fini.
Tout le monde critique le culte de la personnalité des uns et des autres avec raison, mais les mêmes, toujours prompts à donner des leçons de retenue ou de discrétion, ont oublié leurs conseils et sont tombés profondément dans ce qu’ils dénonçaient par ailleurs, cette fois-ci.
On n’a jamais vu un truc pareil, sauf peut-être à la télé et à la radio Nord-Coréenne, qui fait encore un peu mieux dans ce genre d’exercice … sinon, il faut chercher loin. Même du temps de l’O.R.T.F. il n’y avait pas cette façon d’imposer de manière péremptoire le recueillement obligatoire, sur tous les canaux hertziens et dans la presse.
D’ailleurs Mélenchon, une fois de plus, en a fait les frais ! Il n’a pas fait d’hommage vibrant à l’exilé fiscal ! Scandale dans les chaumières et dans les salles de rédaction et la presse “main-stream”, à son habitude, a sorti une phrase de son contexte et brodé une histoire incroyable de “non-hommage”, déplacé …
Pendant ce temps-là, il y a des gosses et de pauvres hères qui dorment dans la rue, alors que des bâtiments sont vides et chauffés – rien qu’à Mulhouse, dans le secteur de la “Mer Rouge”, on pourrait loger du monde – et ça couterait moins cher que les chambres d’hôtel “Formule 1” et similaires, totalement inadaptés à une vie normale, en famille.
D’autres hommes, oui des êtres humains, sont vendus comme esclaves – mais personne ne pose la question à qui, étonnant non ? Trump délocalise l’ambassade américaine à Jérusalem … tout le monde s’en fiche aussi, malgré un nouveau risque d’embrasement au Moyen-Orient. Pas grave, on pourra vendre de nouvelles armes …
Evidemment que notre Johnny national – enfin très relativement quand même, puisque exilé fiscal, au même titre que beaucoup d’autres de nos vedettes “bankables” – avait du talent et ne se foutait pas de la gueule de son public, mais seulement des français, puisqu’il refusait de participer à l’effort national au titre de la répartition juste des impôts.
Il n’était pas le seul d’ailleurs. Beaucoup de nos millionnaires, soutenus par l’état, au titre de la défiscalisation des oeuvres d’art, qui trouvent que les “charges” salariales sont énormes et invivables pour ces pauvres entrepreneurs du CAC40, disposent d’un exil fiscal, ainsi que bon nombre de nos artistes de la chanson, du cinoche, de la raquette, de la voiture de course … etc.
Ces derniers trouvent eux aussi que la politique fiscale en France est invivable … Cherchez l’erreur !
Bref, une journée et plus à nous suriner sur toutes les chaînes hertziennes, télévision comprise, au frais du contribuable … chapeau l’artiste !
De Gaulle, Malraux, Jean Ferrat, Cocteau, Pompidou, Mitterrand, Coluche, Balavoine …. beaucoup d’autres avec autant de talent dans un registre différent, n’ont pas eu cet honneur. Il y a même Fabrice Lucchini qui ose la comparaison avec Victor Hugo … on croit rêver !
Et maintenant on parle de funérailles “populaires” et de défilé de quelques 500 motards sur les Champs Elysées. On a déjà oublié la COP 23 et Mme Hidalgo fermera aussi les yeux sur le coût “carbone” de cet évènement hors normes, évidemment.
Tout ça, pour finir dans une caisse, à Saint-Barth, loin de ses fans. Quand on a choisi l’exil fiscal, c’est vraiment pour l’éternité !
Mais de quoi nous plaignons nous finalement ?
Les retraités ont eu droit à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 10 euros/mois, le smic a été bonifié de quelques centimes de l’heure et pour faciliter l’aide au logement, le gouvernement a amputé de 5 euros/mois l’A.P.L. … et supprimé l’ISF !
Ce qui permettra d’acheter encore un yacht et une Porsche ou une Maserati aux “premiers de cordée” et l’effet du ruissellement tant vanté par nos énarques S.D.F. (Sans difficultés financières) sera sans doute fort utile dans certains paradis fiscaux, listés par la Commission Européenne … c’est déjà ça, mais on attend quand même la suite donnée à ces listes avec beaucoup d’intérêt.
pierre dolivet / mulhouse
D’Ormesson le prince des mots puis Johnny le prince du Rock sont partis.
Trump, Jérusalem, etc…on s’en branle complètement.
Dans 1000 ans ce sera toujours le même bordel au moyen orient, l’Amérique voudra toujours guider le monde, etc…
Alors oui Johnny c’est plus important.
Nous l’overdose c’est plutôt les éternels débats politiques et l’existentialisme bobo.