Plus de 500 per­sonnes ras­sem­blées place de la Réunion same­di à Mul­house à l’ap­pel d’un Col­lec­tif des Musul­mans de Mul­house et Envi­rons en hom­mage et soli­da­ri­té aux vic­times de l’at­ten­tat ter­ro­riste de Nou­velle Zélande pour pro­tes­ter contre l’is­la­mo­pho­bie, l’an­ti­sé­mi­tisme, tous les racismes, toutes les formes d’extrémisme.

Inter­ven­tions en tri­bune de repré­sen­tants reli­gieux de plu­sieurs confes­sions en pré­sence de nom­breux élus de la muni­ci­pa­li­té de Mul­house, de poli­tiques locaux, de repré­sen­tants consu­laires de la Tur­quie et de l’Al­gé­rie, pour écou­ter le rap­pel de l’en­jeu: res­pect de valeurs uni­ver­selles d’é­thique, de spi­ri­tua­li­té, de laï­ci­té ouverte, dénon­cia­tion du terrorisme. 

Gra­vi­té, minutes de silence, dépôt de fleurs par la foule en mémoire de la cin­quan­taine de vic­times des atten­tats de Christ­church.
Puissent les paroles de Jacin­da Ardern,  pre­mière ministre de Nou­velle – Zélande ser­vir de bous­sole: « Nous ne ne sommes pas à l’a­bri des virus de la haine ou de la peur de l’autre. Nous ne l’a­vons jamais été. Mais nous pou­vons être la nation qui découvre le remède ».

Com­ment ne pas mettre en paral­lèle cette expres­sion col­lec­tive forte avec la dif­fu­sion en direct, durant 17 minutes, sur Face­book, des images du mas­sacre par le tueur de Christ­church ? Les quelques 1,5 mil­lions de vues sup­pri­mées par Face­book mais aus­si l’im­puis­sance (?) à jugu­ler la fré­né­sie technologique ?

Le ren­for­ce­ment des règles de contrôle de « Face­book Live » annon­cé par She­ryl Sand­berg, direc­trice des opé­ra­tions de Face­book, pour contrer les uti­li­sa­teurs ayant par le pas­sé enfreint les stan­dards de la com­mu­nau­té éta­blis par le réseau social, la recherche de tech­no­lo­gies pour « iden­ti­fier rapi­de­ment les ver­sions modi­fiées de vidéos vio­lentes et d’empêcher les gens de repar­ta­ger ces ver­sions »  ne sont assor­tis d’au­cun calen­drier et annoncent des mesures « explo­ra­toires ». Et atten­tion à la liber­té d’ex­pres­sion, tou­jours réel­le­ment mena­cée au détour d’un tri­pa­touillage technologique…

Et com­ment  ne pas évo­quer les imbé­ciles, si nom­breux à s’ex­pri­mer dans nos médias et sur nos réseaux sociaux, qui ali­mentent un bon gros supré­ma­tisme cultu­rel, civi­li­sa­tion­nel, reli­gieux, qui assènent leurs paroles de rejet et d’ex­clu­sion, rois et reines d’a­mal­games dou­teux pour dis­cours d’es­trades aux consé­quences tragiques.

Ne cher­chez pas de noms. Vous les connais­sez. Nous les enten­dons, nous les voyons, nous les lisons à satié­té, tous les jours.
Plus que les uti­li­sa­teurs de Face­book c’est eux qu’il faut contrer.