« Les riches regagnent du terrain. 3 673 euros par mois. C’est à partir de ce seuil que nous considérons qu’une personne seule est « riche » en France. Il est de 5 500 euros pour un couple, de 7 700 euros pour une famille avec deux enfants. Ces montants correspondent à l’ensemble des revenus du ménage auquel on ajoute d’éventuelles prestations sociales et duquel on retire l’impôt sur le revenu. À partir de ce seuil de richesse, on se situe au-dessus de 93 % du reste de la population. C’est une porte d’entrée : à la table des riches, les convives ne sont pas dotés de la même façon, tant s’en faut ».
Ainsi débute le rapport 2022 « sur les riches en France », édité ce mois-ci par l’Observatoire des inégalités.
Ces 3673 euros correspondent au double du niveau de vie médian. Ils ne prennent pas en compte la richesse patrimoniale. 4,5 millions de personnes sont concernés en France, soit 7,1 % de la population.
Le Rebberg et deux quartiers de Strasbourg parmi le « top 20 » des quartiers (de province) où vivent les plus riches
Le quartier le plus riche de province est situé à Croix (une presque banlieue de Roubaix), dans le Nord, où les 10 % les plus riches perçoivent plus de 108 250 euros par an. La commune est notamment connue pour l’essor de son industrie lainière lors de la révolution industrielle.
Elle était en 2007 la commune française pour laquelle le patrimoine moyen des personnes assujetties à l’ISF fut le plus élevé, devant Neuilly-sur-Seine !
Plus surprenant encore, des quartiers de Marseille suivent en 2è, 3è et 4è places. Avec respectivement le quartier Estrangin (106 900 euros) ; Cadenelle (102 790 euros), et Roches-Prophète (101 190 euros).
Les riches alsaciens arrivent en cinquième position, avec le quartier strasbourgeois de l’Orangerie Est (97 010 euros). A un cheveu du quartier mulhousien Rebberg Sud Est (97 000 euros). Les gueux du Rebberg Nord n’apparaissent qu’en 15e place (85 240 euros). Enfin le quartier des Contades Centre, à Strasbourg, est en 17e place (84 410 euros).
Le Haut-Rhin, l’un des « départements préférés des riches »
Par « super-riche », l’Observatoire des inégalités vise le « club des 1 % », soit les ménages vivant avec plus de 7 180 euros par mois après paiement de l’impôt, et constituant les 1 % les plus riches.
Paris et les Hauts-de-Seine sont deux départements qui concentrent respectivement 21% et 9% parmi ceux-ci.
Le Haut-Rhin figure quant à lui parmi les sept départements de province où la proportion excède les 2 %, aux côtés de la Haute-Savoie, de l’Ain (tous trois frontaliers de la Suisse), du Val-de-Marne, du Rhône, des Alpes-Maritimes et la Corse du Sud.
Le Bas-Rhin, est pour sa part un lieu de quasi-perdition, puisqu’il n’abrite qu’entre 0,5 et 1 % de « super-riches », à l’instar de cinquante autres départements !
Au niveau régional, disons-le tout net, c’est la disette pour le Grand Est, laquelle ne concentre qu’à peine 6,3% du total des « super-riches », soit la sixième position derrière l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts de France, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie.
Avec Rottner, c’est décidément la misère !
Au sein du Haut-Rhin, Hegenheim, dans le « top 20 » des petites villes entre 2000 et 20 000 habitants où « les riches sont les plus riches » !
Pour établir ce classement, l’Observatoire des inégalités s’est appuyé sur le niveau de vie annuel minimum des 10 % les plus riches, c’est à dire le revenu disponible pour l’équivalent d’une personne seule à partir duquel on gagne davantage que 90 % de la population.
Les économistes et statisticiens parlent ainsi de 9ème décile.
En tête de classement, la commune de Veyrier-du-Lac (Savoie), où le niveau de vie annuel des 10 % les plus riches est de 107 330 euros.
Ce seuil est de 84 860 euros à Hegenheim. D’autres villes et villages situés à proximité de la frontière suisse suivent d’ailleurs de près ce niveau de revenus.
Ce village bien-de-chez-nous de Hegenheim, abritant 3 400 habitants âmes, est située non loin de Saint-Louis, et de Bâle, en Suisse.
La moyenne du 9ème décile (10% les plus riches) pour le Haut-Rhin était de 44 110 euros, en 2019, toujours selon l’Insee.
Elle était par ailleurs de 39 600 euros en 2019 pour la France métropolitaine.
Selon l’Insee, le seuil de pauvreté, égal à 50% du niveau de vie médian était de 918 euros en 2019. Les autres seuils sont disponibles ici.
En 2019, en France métropolitaine, 9,2 millions de personnes, soit 14,6 % de la population, vivaient sous le seuil de 60% du revenu médian, avec 1102 euros mensuels.
Le rapport traite également en détail des effets pervers liés à l’héritage, dont la part dans le patrimoine est en hausse sensible ces dernières décennies. Il montre combien le phénomène participe à enrichir encore les catégories les plus aisées, comme le documente les tableaux ci-dessous :
Le rapport de l’observatoire est disponible au format papier et numérique à 10 euros (+ port si papier).