*Le maire à l’école maternelle

Depuis quelques man­dats, le maire de Sau­sheim régnait sans aucune oppo­si­tion. Tous les adver­saires poten­tiels ont été décou­ra­gés et la liste muni­ci­pale pou­vait comp­ter sur une réélec­tion totale. Et vogue la galère ! Sans contra­dic­teur, ça roule, ma poule !

Mais voi­là qu’aux der­nières élec­tions muni­ci­pales en 2020, le maire sor­tant, Daniel Bux, s’en va et est rem­pla­cé par son ombre, M. Omeyer. Est-ce cet évé­ne­ment ou bien le ras-le-bol de nom­breux habi­tants de tou­jours voir les mêmes béni-oui-oui en place ? En tout cas une liste d’opposition s’est pré­sen­tée diri­gée par Jean-Marc Koe­nig, qui recueille quand même près de 33%. Un tiers des élec­teurs, cela com­mence à peser…

Appa­rem­ment, M. Omeyer ne sup­porte pas la situa­tion. Com­ment ose-t-on le défier ? Et cela rend M. le maire ner­veux et même un peu cucul la praline…

Ain­si, lors du der­nier conseil muni­ci­pal, covid oblige, c’est dans une salle de la mai­son des asso­cia­tions que se tient la séance, mais sans tables… Pas facile de bos­ser quand on doit consul­ter des cen­taines de pages de docu­ments et éven­tuel­le­ment les anno­ter et pré­pa­rer ses interventions.

Quand le maire annonce que le pro­chain conseil muni­ci­pal se tien­dra dans la salle Eden (voir plus loin…), Jean-Marc Koe­nig demande que cette fois-ci les conseillers puissent s’asseoir à une table.

Rien de bien révo­lu­tion­naire comme demande, une toute petite légère revendication.

La réac­tion de M. Omeyer est stu­pé­fiante, tota­le­ment dis­pro­por­tion­née, et d’un niveau men­tal qui ne dépasse pas la maternelle.

« Vous subis­sez le conseil muni­ci­pal car vous êtes assis sans table. Être élu ne signi­fie pas sié­ger à une table dorée. (sic) Nous sommes là pour l’intérêt géné­ral, pour le bien-être de nos habi­tants », tonne Omeyer, sans qu’on ne com­prenne le rap­port entre ses affirmations.

« Ici, vous n’êtes pas syn­di­ca­liste (M.  Koe­nig vient d’être élu à la tête d’une Asso­cia­tion d’aide aux fron­ta­liers). Votre pra­tique de l’opposition va à l’encontre de la com­mune, je n’y attache aucune impor­tance », a ajou­té l’édile cour­rou­cé. Là non plus on ne com­prend pas le lien avec l’intervention de M. Koe­nig. Enfin on apprend quand même que M. Omeyer ne doit pas beau­coup appré­cier les syn­di­ca­listes, sur­tout s’ils ne sont pas d’accord avec lui.

La suite dans L’Alsace

Et la gran­deur d’esprit de M. Omeyer l’a conduit à refu­ser de pour­suivre l’échange avec son inter­lo­cu­teur après sa saillie… Comme il fal­lait s’y attendre, Jean-Marc Koe­nig n’a pas appré­cié d’être trai­té de cette manière et on le com­prend : qui peut sou­te­nir un débat démo­cra­tique de ce niveau et une atti­tude d’un maire pre­nant la mouche pour une peccadille…

C’est là que celui qui appa­raît de plus en plus comme l’attaché de com­mu­ni­ca­tion du maire, c’est ‑à-dire le cor­res­pon­dant du jour­nal unique local, inter­vient. Sol­li­ci­té par Jean-Marc Koe­nig, il publie un article dans lequel il reprend les paroles de l’opposant au maire qui déclare : « « Nous ne subis­sons pas le conseil muni­ci­pal comme l’a dit M. Omeyer, confor­ta­ble­ment assis à sa table avec sa petite bou­teille d’eau. Nous ne sou­hai­tons pas de luxe mais sim­ple­ment pou­voir poser nos dos­siers autre part qu’à nos pieds pour tra­vailler sérieu­se­ment », tout en dénon­çant l’utilisation de son acti­vi­té de syn­di­ca­lisme dans un débat qui n’avait rien à voir avec tout cela.

Sûre­ment sou­cieux de main­te­nir le plu­ra­lisme de l’expression, le cor­res­pon­dant du jour­nal unique donne, deux jours après, la parole à son maire dans un article inti­tu­lé : « Guy Omeyer ren­voie l’opposant à ses études » et dans lequel le fac­to­tum évoque une lettre envoyée aux élus dans lequel le maire n’aborde abso­lu­ment pas le débat avec M. Koenig.

Effec­ti­ve­ment, avec un cor­res­pon­dant du jour­nal aux ordres, la mai­rie n’a pas besoin d’embaucher un conseil en communication !

Le scan­dale de l’Eden

Mais le rap­por­teur du maire, n’a appa­rem­ment rien à dire sur les déci­sions prises par les godillots du maire à pro­pos des subventions.

Car là il y a matière à s’interroger : sur les 748 000 € de sub­ven­tions annuelles au pro­fit d’associations de la com­mune, l’association Le Mou­lin Doll­fus et Noack a béné­fi­cié de 407 000 €, soit près de 55%. Pour bien com­prendre, cette asso­cia­tion gère la salle Eden qui orga­nise des spectacles…

En outre, cette asso­cia­tion en plus tou­che­ra 30 000 € de « sub­ven­tions d’équipement ».

Pour une acti­vi­té qui ne concerne que mar­gi­na­le­ment la popu­la­tion de Sau­sheim qui pour­tant est régu­liè­re­ment appe­lée à don­ner « un coup de main » béné­vole lors des spec­tacles ! Pour la peine, un bar­be­cue les récom­penses en fin d’année…

C’est-à-dire que chaque foyer fis­cal impo­sé à Sau­sheim paye 230 euros pour une salle de spec­tacle qui ne leur est vrai­ment pas des­ti­née et qui a du mal à se rem­plir… d’où un défi­cit régu­lier chaque année… payé par les contri­buables sau­shei­mois, puisque le conseil muni­ci­pal adopte sans rechi­gner de com­bler les pertes de ce qui res­semble de plus en plus au ton­neau des Danaïdes.

Comme M. Koe­nig et ses colis­tiers com­mencent à sou­le­ver des ques­tions à pro­pos des sub­ven­tions qu’ils ont refu­sé de voter cette année, M. Omeyer com­mence-t-il à voir des ennuis arri­ver dans les pro­chains mois ? Est-ce cela qui conduit le maire à perdre ses nerfs et à adop­ter une atti­tude infan­tile avec des argu­ments de cour de récréation ?

Nous ver­rons bien quand il s’agira de com­bler le défi­cit de l’Eden à la fin de l’année…

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