Des enseignants du collège de Bourtzwiller, classé REP+, ont choisi de s’exposer dans L’Alsace du 25 juin 2021, afin de mettre un terme à l’inertie dans lesquels les maintien une administration aussi sèche que verticale.
Ils choisissent de rester anonymes tout en s’exprimant collectivement, par peur des conséquences.
Un problème de management est à l’œuvre au sein de l’établissement. Le principal est particulièrement visé. On lui reproche notamment de ne pas respecter les décisions d’instances délibératives.
Ils tentent d’échanger en vain avec lui à ce propos, puis s’en sont remis à la Direction académique des services de l’Éducation nationale, par deux fois.
La lecture de l’article publié par L’Alsace laisse percevoir de la peur et de la colère, sur fond d’incompréhension. Le mot « dialogue de sourds », « méthodes brutales », « harcèlement moral », reviennent comme autant de signaux d’alarmes, face auquel l’employeur Education Nationale répond… en déplaçant les enjeux.
Des ressources internes sont mobilisées par l’Institution (psychologue du travail, comité d’hygiène et de sécurité…), mais ils ne traitent que de charge et de sens du travail, quand le problème concerne les relations interpersonnelles avec la hiérarchie…
« Le collège traverse effectivement une situation complexe qui fait l’objet d’une attention constante de la part de l’autorité académique », allègue, euphémiquement, un paragraphe du communiqué de presse de l’Académie de Strasbourg, publié le lundi 28 juin.
Une administration qui dans le même communiqué soutien inconditionnellement le principal, comme le premier employeur sans scrupule aurait agi à l’endroit d’un manager jugé dysfonctionnel :
« Il n’est pas acceptable que quelques personnes, qui plus est sous couvert d’anonymat, instrumentalisent un média pour remettre en cause l’intégrité d’un personnel de direction, sans aucun égard pour les conséquences que ces accusations pourraient engendrer sur le plan personnel. Le principal du collège a tout le soutien de la rectrice de l’académie de Strasbourg et du DASEN du Haut-Rhin dans cette épreuve ».
Le personnel instrumentaliserait ainsi un média. Si les mots ont un sens, la machine bureaucratique reproche donc à ceux sans lesquels elle n’aurait aucune raison d’être, de placer un problème général de fonctionnement sur la place publique, alors qu’il devrait naturellement être étouffé en interne ? Peut-être une variation sur un air de « pas de vagues » ?
Quant aux égards et au souci des conséquences de l’outing des enseignants, c’est au seul chef d’établissement qu’ils se destinent pour l’administration !
Pourtant, rien ne dit que l’opposition soit irréductible entre le principal et l’équipe éducative, car il reste envisageable que des torts ou des méprises soient partagées entre les supposés « antagonistes ».
Mais la machinerie éducative ne fait quant à elle pas dans la subtilité : « Une enquête administrative sera diligentée par la rectrice, qui établira précisément les responsabilités dans la situation actuelle au collège Bourtzwiller », tonne le communiqué, dont l’objectif est clairement d’intimider les enseignants.
Travailler pour des enfants et traiter les enseignants en majeurs irresponsables, veiller à ce que la verticalité des rapports sociaux issue du management, et l’autorité veule, prédominent dans l’Institution, voilà qui augure de vastes difficultés de recrutement pour les années à venir, car qui voudrait ainsi devenir enseignant, et accessoirement, se satisfaire de cela :

Toute ressemblance avec ce fait du passé mulhousien (2016) n’est que pure coincidence :
Le communiqué de presse de l’Académie :
Visiblement, EXACTEMENT le même cas de figure qu’au lycée Montaigne de Mulhouse il y a quelque années (2016, de mémoire) ! Des mois et des mois de souffrances pour les personnels du lycée (harcèlement, brimades, etc de la part de la cheffe d’établissement de l’époque et proche de l’alors maire de Mulhouse Jean Rottner), également traités, alors, de mythomanes et/ou de paranoïaques par le Rectorat et la DASEN ! Jusqu’à ce que les évidences, les preuves, les arrêts maladie (de plus en plus nombreux et longs) et les différents mouvements fassent que la proviseure fut à son tour lâchée par le Rectorat et la DASEN et mutée d’office, à cinq semaines de la fin de l’année scolaire !
Rappel : lorsqu’un agent de l’Education Nationale est muté AVANT la fin de l’année scolaire (sauf en cas de mutation, choisie, vers les DOM-TOM où les rentrées scolaires sont décalées par rapport à la Métropole), c’est qu’il s’agit d’une sanction envers le muté ! Mais ça a mis des mois. ET donc des mois de souffrance des personnels. Et des élèves, qui en arrivaient à se monter les uns contre les autres parce qu’ils sentaient très bien, et de « mieux en mieux », le malaise dans l’établissement…