Plus de 7000 per­sonnes défi­laient hier à Mul­house contre la réforme des retraites. Soit à peine moins que le jeu­di 23 mars. 

Dyna­misme et colère sont tou­jours intacts selon toute appa­rence au sein du cor­tège. Ils étaient près d’un mil­lier à Col­mar, et quelques 10 000 mani­fes­tants à Strasbourg. 

La vin­dicte mani­fes­tante cible tou­jours davan­tage la per­sonne d’Emmanuel Macron, ain­si que le recours au 49.3, assi­mi­lé à un déni de démocratie.

On appre­nait ce jour que l’exa­men du contrôle de consti­tu­tion­na­li­té, effec­tué par le Conseil consti­tu­tion­nel, sera ren­du public le 14 avril .

Une pan­carte, pas­tiche de la série des films éro­tiques « Emma­nuelle », où un Emma­nuel Macron, las­ci­ve­ment cou­ché sur son fau­teuil en rotin tres­sé, expri­mait quant à elle la désin­vol­ture pré­si­den­tielle, par un « Cette fois Emma­nuel va beau­coup trop loin » !

On note la pré­sence tou­jours plus four­nie de jeunes gens dans les cor­tèges, lors de cette 10e jour­née de mobi­li­sa­tion, qu’ils soient étu­diants ou lycéens. Et cela se véri­fie dans à peu près toutes les villes du pays. 

Le syn­di­cat étu­diant UNEF affir­mant en outre que 400 000 d’entre eux étaient venus mani­fes­ter.

C’est que la colère sociale dépasse désor­mais le simple cadre de la réforme des retraites. Tout comme lors du mou­ve­ment des gilets jaunes, on entre dans le mou­ve­ment social sur un mot d’ordre par­ti­cu­lier (le prix du car­bu­rant en 2018), et on en déborde rapi­de­ment, et dans les deux cas, vers des ques­tion­ne­ments démo­cra­tiques et sociaux. 

Pour la jeu­nesse, entre le rejet par la majo­ri­té rela­tive Renais­sance du repas à 1 euro pour les étu­diants, la pré­ca­ri­té maté­rielle en géné­ral, l’absence de prise en compte de la ques­tion cli­ma­tique, le recours inces­sant au 49–3, les agres­sions poli­cières en direc­tion de mili­tants éco­lo­gistes jeunes (comme récem­ment à Sainte-Soline), ali­mente comme une évi­dence le bra­sier des colères et le sen­ti­ment de mépris gouvernemental… 

Cré­dit pho­tos : Mar­tin Wilhelm