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Les bruits de botte rai­sonnent tou­jours davan­tage, par­tout autour de nous. La scène illus­tra­tive se passe rue Gali­lée à Mul­house. Un quar­tier, celui de Dor­nach, aux atours de vil­lage, calme à rendre un café ner­veux. Bri­gitte y est des­ti­na­taire mar­di d’un docu­ment empli de haine, dépo­sé dans sa boite aux lettres. Sans doute dif­fu­sé dans la nuit (ce que laissent à pen­ser les « consignes » expo­sées plus bas). 

Le mes­sage s’a­dresse aux « com­pa­triotes de race blanche ». En voi­ci la teneur ain­si que les visuels assortis :

Il se trouve même une variante, du même tonneau :

Bri­gitte est allée dépo­ser plainte aus­si sec au com­mis­sa­riat cen­tral. Quatre per­sonnes par­mi ses voi­sins, au moins, ont été des­ti­na­taires du même tract. Elle pense avoir été « ciblée » car por­tant un nom à conso­nance bien française…

Le dépu­té de la deuxième cir­cons­crip­tion du Bas-Rhin, Emma­nuel Fer­nandes (LFI), a signa­lé le trac­tage à la Pro­cu­reure de la Répu­blique. Décla­rant sur son fil Twit­ter et sa page Face­book : « Alors que le gou­ver­ne­ment octroie des bre­vets de « répu­bli­ca­nisme » aux par­tis par­lant de « régres­sion vers les ori­gines eth­niques », les néo-nazis se sentent à l’aise pour dif­fu­ser leurs tor­chons dans nos boîtes aux lettres à Mul­house ».

MATIN BRUN

Mani­fes­te­ment le mal est fait, et celui-ci s’ins­crit dans un contexte social et poli­tique plus géné­ral, inflam­mable et irra­tion­nel, où la haine et la pro­vo­ca­tion raciste ne semble plus connaitre de bornes. Y com­pris s’a­gis­sant des digues institutionnelles. 

Des poli­ciers se sentent déliés de leurs obli­ga­tions à la mesure et à la pro­por­tion­na­li­té. Outre Nahel, tué à bout por­tant par un poli­cier, un jeune homme a été assas­si­né dans ces cir­cons­tances trou­blantes, qui semblent mettre en cause des armes uti­li­sées par les forces de l’ordre, notam­ment l’u­sage d’un LBD, sup­po­sé­ment non létal.

Cet homme de 27 ans est décé­dé à Mar­seille dans la nuit du same­di 1er au dimanche 2 juillet à la suite d’un «choc violent au niveau du tho­rax cau­sé par le tir d’un pro­jec­tile de ‘‘type flash-ball’’». Selon les pre­mières consta­ta­tions offi­cielles, en marge des émeutes qui ont frap­pé la cité phocéenne.

Une enquête est dili­gen­tée par le par­quet de Mar­seille pour « coups mor­tels avec usage ou menace d’une arme ». L’IGPN a été sai­sie par ailleurs.

Dans un tel contexte émeu­tier et violent, les mots uti­li­sés par les syn­di­cats Alliance police, et UNSA police, évo­quant des « nui­sibles » qu’il fau­drait éra­di­quer, et une « guerre » (contre qui au juste ?), ne laisse plus beau­coup de place au doute quant aux dérives sécu­ri­taires en cours…

L’air du temps bru­nit à la vitesse d’une tor­nade our­dis­sant une nuée de guerre civile. 

En illustre la baro­mètre d’une cagnotte orga­ni­sée par un clown inver­té­bré d’ex­trême droite (énarque de sur­croit !), sévis­sant sur une chaine d’in­for­ma­tion conti­nue appar­te­nant à Vincent Bol­lo­ré, en la faveur du poli­cier pré­su­mé assas­sin de Nahel. Celle-ci dépas­se­ra 1 600 000 euros de dona­tions en quelques jours, et plus de 100 000 dona­teurs, sans que cela n’é­meuve l’exé­cu­tif, ou le pré­fet de police de Paris, notam­ment.

Dans un contexte social alar­mant pour « l’é­tat de droit », les mili­tants iden­ti­taires se sentent pous­ser des ailes. 

A Lorient, le 30 juin, un groupe d’individus mas­qués et cagou­lés auto­dé­si­gné « bri­gade anti­cas­seurs » pro­cé­dait à des inter­pel­la­tions sau­vages « en sou­tien de la police ».

A Anger le 30 juin, encore, ils s’ar­maient de battes de base-ball. Une cen­taine de ces mili­tants iden­ti­taires défi­laient au cri de « on est chez nous » dans les rues de Lyon et Cham­bé­ry, le 3 juillet.

Dans cette der­nière ville, une habi­tante filme la scène depuis son bal­con (vidéo depuis le lien Twit­ter ci-des­sous). Et tan­dis qu’elle lance une insulte au groupe, reste sai­sie par la pré­sence de poli­ciers sem­blant les accompagner…

https://twitter.com/CerfiaFR/status/1676011625084493824?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1676011625084493824%7Ctwgr%5Ef76e4bc5654b857897be88dcb230f275ccd0bd2e%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.ladepeche.fr%2F2023%2F07%2F06%2Fvideo-emeutes-ils-ont-envie-de-passer-pour-des-milices-des-membres-de-lultra-droite-ont-attaque-les-casseurs-11324729.php

JUIFS et ENVAHISSEURs AFRO-MUSULMAN 

Après les pro­pos racistes et anti­sé­mites, le tract ren­voie vers un réseau social de seconde zone, connu pour être uti­li­sé par des groupes ter­ro­ristes et néo-nazis. 

Le lieu est d’au­tant plus essen­tiel que c’est là que s’au­to-entre­tient la haine. On a accu­sé les réseaux sociaux, dont Snap­chat, de concou­rir à l’é­mu­la­tion des émeu­tiers. A tel point que Emma­nuel Macron, qui déci­dé d’ab­so­lu­ment tout, tout seul, envi­sage sérieu­se­ment de sus­pendre leur fonc­tion­ne­ment (ou fonc­tion­na­li­tés) en cas de vio­lences sociales.

On n’a pas idée de ce que ce réseau social néo­na­zi, déri­vé de Mas­to­don (une ver­sion libre de Twit­ter), peut char­rier de vio­lence rhé­to­rique. Emma­nuel Macron-le-tout-puis­sant pen­se­ra-t-il à le débran­cher également ? 

Entre une ima­ge­rie de super-héros mau­dit, des têtes de mort à foi­son, des per­son­nages d’a­ni­més japo­nais, de monstres issus de l’héroïc fan­ta­sy, et de quelques cari­ca­tures de juifs ren­voyant à l’entre-deux-guerres et à l’i­ma­ge­rie anti­sé­mite, on y patauge entre une rhé­to­rique conco­mi­tam­ment anti­sé­mite, raciste et sexiste. 

Le groupe semble vou­loir inver­ser les termes du champ lexi­cal démo­cra­tique : ils se nomment, comme par anti­phrase et pour en sub­ver­tir le sens : « démo­cra­tie par­ti­ci­pative »…

Ajou­tant, cyniques et lâches : « Rap­pel : Démo­cra­tie Par­ti­ci­pa­tive appelle publi­que­ment ses lec­teurs à ne jamais com­mettre d’actions vio­lentes. Nous agis­sons exclu­si­ve­ment dans le domaine de la pro­pa­gande pour obte­nir une solu­tion poli­tique pacifique ».

« Une solu­tion poli­tique paci­fique » : après la « démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive », le néo­na­zisme a l’art de pra­ti­quer la nov­langue poli­tique à rebours. 

En atten­dant l’a­vè­ne­ment de cette splen­deur paci­fiante où l’on se tien­dra la main dans des champs de mar­gue­rites, l’homme blanc, aryen, conti­nue­ra d’y détes­ter les « allo­gènes ». Ces choses, à peine humaines, venues d’ailleurs. Le terme y est d’ailleurs répé­té avec une gour­man­dise insa­tiable, ponc­tuant les insultes contre « l’envahisseur afro-musul­man ». Et l’euro-musul­man ? Est-il quant à lui tolé­rable, voire admissible ? 

Dans la rhé­to­rique du « grand rem­pla­ce­ment », « l’afro-musul­man » appa­rait tout autant « enva­his­seur » que « conqué­rant ». Il s’a­gi­ra donc de trai­ter les faits sous le prisme d’une guerre ouverte et per­ma­nente. Le « blanc » est ce fai­sant un sol­dat assié­gé par une horde, qui cherche à le réduire ou l’expurger.

Le titre d’un post l’é­nonce ain­si l’ac­tua­li­té récente : « Les conqué­rants afro-musul­mans ont ali­gné 250,000 insur­gés pen­dant 5 jours pour 380 indi­vi­dus incar­cé­rés ».

On s’y gar­ga­rise aus­si beau­coup du suc­cès ren­con­tré par la cagnotte réser­vée au poli­cier pré­su­mé tireur sur Nahel. A ce sujet, on appren­dra jeu­di dans la presse que si le fonc­tion­naire de police n’a pas de casier judi­ciaire, il est, tout comme sa vic­time, « connu des ser­vices de police » (et pas seule­ment en rai­son de cita­tions pro­fes­sion­nelles), pour des faits d’  »exhi­bi­tion sexuelle » en jan­vier 2023, alors qu’il se trou­vait en forêt de Chau­vry dans le Val‑d’Oise…

Sans doute un fait de gloire pour l’homme viril blanc, recher­chant ardem­ment le contact char­nel avec Pacha­ma­ma.

Le réseau social ren­voie par ailleurs vers leur site, à la fois dis­po­nible en clair, via un lien inter­net ordi­naire, et de manière cryp­tée, via le réseau TOR, afin de satis­faire les plus para­nos par­mi les adeptes du natio­nal-socia­lisme 3.0.

Le ban­deau qui le tra­verse, de part en part de la page d’ac­cueil, donne une petite idée de la tona­li­té géné­rale des propos :

On s’y féli­cite encore du « zbeul (mot impor­té dans le lan­gage Fran­çois par le conqué­rant musul­man !) que met cette cagnotte dans la tête des allo­gènes [qui est ] colos­sal. » Voyant à cette occa­sion « un immense réfé­ren­dum sur l’ex­ter­mi­na­tion de l’en­va­his­seur afro-musul­man ! ». A pro­pos de laquelle « La bataille pour le main­tien de la cagnotte pro-géno­cide bat son plein »…

« L’organisation Slee­ping Giant a ten­té de la faire tom­ber, mais elle n’y est pas par­ve­nue ». Si vous l’i­gno­riez : « Cette orga­ni­sa­tion est contrô­lée par le juif Matt Rivitz d’ailleurs ». CQFD comme dirait Adolf. 

« Les jour­na­listes sont fous de rage et les poli­ti­ciens tremblent ». Et quels jour­na­listes ? « Le juif Schnei­der­mann est très inquiet ». Il est loin d’être le seul… 

On s’y échange en pas­sant « Les adresses per­son­nelles de 1121 juges rouges dif­fu­sés sur le net ».

[En évo­quant les émeutes] « Ils pen­saient que les Blancs ram­pe­raient tou­jours et qu’ils ne vou­draient jamais ripos­ter et les tuer, mais c’était une illu­sion : de très nom­breux Blancs sou­haitent leur exter­mi­na­tion totale. Vrai­ment totale ».

Après les œillères hai­neuses de la lit­té­ra­ture néo­na­zie, on trou­ve­ra par ailleurs un pod­cast dis­til­lant la néo­na­zisme aux esgourdes des pria­piques du national-socialisme. 

La pra­ti­ci­té tech­no­lo­gique du mes­sage à dif­fu­ser aux hai­neux non-com­pre­nants n’est pas omise pour autant. Une rubrique « Nos tracts à impri­mer », toute prête à ser­vir la pul­sion pro­pa­gan­diste du neu­neu de la voci­fé­ra­tion guer­rière, y est dis­po­nible pour son plai­sir personnel. 

Alors, toi aus­si, clique et hais vio­lem­ment depuis ton petit coin d’en­fer mental !

Pour autant, le tract dif­fu­sé dans les boites à Mul­house (ou dans d’autres villes) fait l’ob­jet d’une métho­do­lo­gie par­ti­cu­liè­re­ment docu­men­tée. Il s’a­git de prendre toutes les pré­cau­tions pos­sibles et ima­gi­nables, pour ne pas se révé­ler être un par­ti­san de « démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive ».

Ain­si, les consignes sont pré­cises. Comme il se doit, elles font la part belle à la para­noïa aiguë : 

  • Agis­sez seul ou en binôme, jamais plus
  • Orga­ni­sa­tion des actions uni­que­ment de visu, aucun mes­sage par le net ou smart­phone, même « codé »
  • Ne par­lez jamais de vos actions à qui que ce soit
  • Pho­to­co­piez vos tracts (noir et blanc) dans des maga­sins de bureau­tique, super­mar­chés locaux (payez en cash), pas d’imprimante personnelle
  • Ne pho­to­co­piez pas dans le même maga­sin, chan­gez sys­té­ma­ti­que­ment et jamais dans votre commune
  • Por­tez tou­jours un masque et une capuche lorsque vous imprimez
  • Ne garez pas votre voi­ture sur le par­king du lieu où vous pho­to­co­piez (vidéo­sur­veillance)
  • Un tract en for­mat A4 plié en deux ou deux tracts en for­mat A5 (à masicoter)
  • Quelques cen­taines de tracts suf­fisent par action
  • Ne conser­vez aucun stock de tracts chez vous ou ailleurs, tout doit être dis­tri­bué ou le sur­plus détruit (pas à la pou­belle, par le feu)
  • Durée de l’action : une à deux heure(s)
  • De nuit (idéa­le­ment, de 01h00 à 03h00 du matin)
  • Jamais dans votre com­mune, idéa­le­ment pas dans votre com­mu­nau­té de communes
  • Les flics opèrent hié­rar­chi­que­ment selon le sché­ma dépar­te­men­tal, pour leur rendre plus dif­fi­cile la tâche n’hésitez pas à opé­rer en dehors de votre département
  • Pas en centre-ville (vidéo­sur­veillance)
  • Garez votre voi­ture dans une zone sans éclai­rage, idéa­le­ment à l’écart
  • Por­tez obli­ga­toi­re­ment un masque sani­taire et une capuche/casquette
  • Lais­sez impé­ra­ti­ve­ment votre télé­phone chez vous
  • Pas d’utilisation de votre carte de cré­dit de votre départ jusqu’à votre retour
  • Ne mani­pu­lez jamais les feuilles A4 et les tracts à mains nues, uni­que­ment avec des gants (type gants jetables en plastique)
  • Boî­tez, scot­chez sur des sup­ports ou lais­sez les tracts au sol dans des endroits fré­quen­tés (de jour)
  • Ne trac­tez pas inten­si­ve­ment, espa­cez vos actions dans le temps et l’espace

« Évan­gé­li­sez ! » « Allez et faites des dis­ciples ! ». Amen la haine. 

La « Démocratie ovarienne » ou l’avènement de la FEMME « BLANCHE » SALOPE

Et mes frères, après votre sacer­doce, n’o­met­tez pas votre nature d’hommes soli­de­ment bur­nés. De sorte que votre rap­port à la « femelle » doit être disciplinaire. 

Dans un long article du site, inti­tu­lé : « Pour­quoi en démo­cra­tie ova­rienne il ne faut jamais aider une femme (blanche) incon­nue dans la rue, peu importe ce qu’il se passe », à la rubrique « textes doc­tri­naux », le sexisme se révèle ain­si dans toute sa plé­ni­tude. On est d’ailleurs au delà de ce seul aspect, tant cela res­semble à de la haine contre les femmes un peu trop libres selon le goût aryen. 

Par ins­tants, on a d’ailleurs l’im­pres­sion de lire la prose d’un mili­taire, voire d’un « incel », cette sous-culture d’o­ri­gine amé­ri­caine, carac­té­ri­sée par le res­sen­ti­ment, la miso­gy­nie, la pro­mo­tion de la vio­lence contre les femmes épa­nouies sur le plan sexuel, et le sen­ti­ment que le sexe devrait être un dû, de sorte que le refu­ser à cer­tains hommes est sup­po­sé­ment injuste. 

A l’ap­pui de sa « démons­tra­tion », le texte déroule l’his­toire de Julie Ber­thol­let, vio­lo­niste d’o­ri­gine suisse, agres­sée deux fois dans la même jour­née à Paris où elle vivait.

La jeune femme raconte son agres­sion sur la chaine Cnews (par­ti­cu­liè­re­ment friande de faits divers), l’in­dif­fé­rence des pas­sants, et envi­sage de retour­ner en Suisse. 

Com­men­taire de rédac­teur : « Évi­dem­ment, en ce monde, les actions entraînent des réac­tions, ce que les femmes ont rare­ment la capa­ci­té d’appréhender, ayant le cer­veau satu­ré d’émotions chao­tiques ».

La vio­lo­niste y est direc­te­ment qua­li­fiée de « trai­née », et notre « ana­lyste » poursuit : 

« L’indifférence des gens replace la femme à sa juste posi­tion dans l’histoire : celle d’une créa­ture fra­gile dont seule la valeur sexuelle peut la pro­té­ger en lui per­met­tant de trou­ver un pro­tec­teur mas­cu­lin de qua­li­té – un mari donc. Mais trou­ver un mari, c’est dire au revoir à la libé­ra­tion totale de l’hypergamie, c’est-à-dire de ne plus pou­voir uti­li­ser sa chatte pour para­si­ter socia­le­ment, le seul ascen­seur social qui a jamais exis­té. »

La haine des femmes conflue rapi­de­ment vers la haine de l’étranger : 

« Ce que font les médias de droite actuel­le­ment en lui accor­dant une sur­mé­dia­ti­sa­tion, c’est de remettre cette garce sur le che­min de la putas­se­rie inso­lente propre aux femmes blanches contem­po­raines. En consta­tant que les mâles blancs répondent mas­si­ve­ment pré­sent, la garce se dit que fina­le­ment, il existe encore ce filet de sécu­ri­té mas­cu­lin (blanc) qui lui per­met de conti­nuer à jouer les putes contre sa race en main­te­nant l’impératif hyper­game d’ouverture totale des frontières ».

Pour résu­mer une potion rhé­to­rique qui s’at­tache à essen­tia­li­ser le fémi­nin (en consi­dé­rant le fait par­ti­cu­lier sur­ve­nu à Julie Ber­tho­let, qua­li­fié notam­ment de « pute »), il s’a­git de for­mer une cri­tique des femmes pré­ten­dant simul­ta­né­ment à l’é­man­ci­pa­tion ET à la sécu­ri­té (qu’ap­por­te­rait la pré­sence virile d’un homme à ses côtés). Elle est donc som­mée de choi­sir l’un ou l’autre. 

D’où la néces­si­té d’au­to-orga­ni­ser sa défense sous l’es­pèce par­ti­cu­lière de la tri­bu : « La com­plé­men­ta­ri­té des rôles sexuels, dans le sys­tème eth­no-tri­bal, enseigne à cha­cun sa place dans le dis­po­si­tif pour la per­pé­tua­tion de l’espèce, ses droits et devoirs. Or, pour la socié­té ter­tia­ri­sée restruc­tu­rée par le fémi­nisme, les femmes n’ont que des droits et les hommes que des devoirs. Du moins, tant que le pigeon blanc joue le jeu ».

Com­plainte du viri­liste cas­tré sym­bo­li­que­ment, face à une socié­té qui cher­che­rait à « réédu­quer les hommes blancs dès la mater­nelle pour qu’ils se com­portent comme des femmes ». On croi­rait entendre du Zem­mour, mais il se trou­ve­ra sans doute des posi­tions ana­logues dans l’en­semble du spectre politique. 

Tou­jours est-il que la messe est dite pour ces dames : il ne faut jamais aider « une femme incon­nue dans la rue, sous aucun pré­texte ». Et ce même si « votre ins­tinct mil­lé­naire vous pousse à défendre une femme blanche ». Car les « condi­tions sociales, raciales et sexuelles ont dras­ti­que­ment chan­gé depuis un siècle, ce que votre géné­tique n’a pas pu inté­grer ».

Il s’a­gi­ra donc de « répri­mer cet ins­tinct pour agir ration­nel­le­ment dans ce nou­veau contexte ». Et si par mal­heur « vous agis­sez impul­si­ve­ment en aidant une garce ran­dom dans la rue » :

  • Vous ris­quez d’être tué ou griè­ve­ment bles­sé sans rien gagner de tan­gible (sexuel­le­ment), sur­vie en milieu mul­ti­ra­cial oblige
  • Vous ris­quez de sérieuses consé­quences sociales une fois la jus­tice anti­blanche enclen­chée si vous uti­li­sez la force contre des agres­seurs allo­gènes – racisme anti­blanc d’état oblige
  • La garce « sau­vée » est confor­tée dans ses condi­tion­ne­ments de pute de base : « je peux faire ce que je veux, il y aura tou­jours un filet de sécu­ri­té » (le pigeon blanc)

En consé­quence :

« On ne défend que les femmes de son clan, c’est-à-dire : sa mère, sa femme/sa fian­cée, sa fille, ou les membres de sa famille élar­gie. C’est-à-dire celles avec les­quelles vous avez un contrat bio­lo­gique.

C’est le prin­cipe des cercles concen­triques propres à la rhé­to­rique d’ex­trême droite : plu­tôt ma femme que ma soeur, plu­tôt ma soeur que ma cou­sine, etc. 

Plus les femmes se sen­ti­ront en dan­ger, plus elles devront négo­cier la seule chose de valeur qu’elles ont (le sexe) pour béné­fi­cier d’une pro­tec­tion. C’est à ce moment-là que l’avantage com­pa­ra­tif de l’homme qu’est sa force phy­sique revient en force sur le mar­ché où la demande en hommes dotés des qua­li­tés viriles est en très forte pro­gres­sion. Les garces doivent apprendre la modes­tie, offrir quelque chose en échange et perdre leurs réflexes de princesses ».

Les rap­ports intre­sub­jec­tifs entre les deux sexes ont donc une valeur de « mar­ché ». Et la demande en « hommes dotés des qua­li­tés viriles est entrès forte progression ». 

Dans ces condi­tions, com­ment ne pas vou­loir four­nir abon­dam­ment de la burne à la cha­lande ? Autre­ment dit, appe­ler la femelle à se sou­mettre à l’in­sa­tiable volon­té de l’homme. 

Ce fai­sant, le rêve mas­cu­li­niste advient : « Le bull­shit fémi­niste ne peut para­doxa­le­ment mar­cher que dans une socié­té patriar­cale blanche mou­rante, mais encore suf­fi­sam­ment ordon­née. Dès que le fémi­nisme pro­duit ses pleins effets sociaux et pré­ci­pite l’implosion géné­rale de l’ordre social (cas­tra­tion natio­nale), les pola­ri­tés sexuelles se reforment dans l’épreuve du chaos géné­ré : la femme se cache, tremble et obéit, l’homme domine, s’affirme et com­mande ».

Et dans cet ordre nou­veau : « Il nous faut pas­ser par le chaos pour refor­ger des hommes nou­veaux. Cela implique la des­truc­tion de l’État mater­no­crate et la reprise en mains de la socié­té par une huma­ni­té blanche mas­cu­line endur­cie par la lutte. Mais cela n’adviendra pas dans une socié­té de pous­seurs de cad­dies ».

Faites la guerre, plu­tôt que vos courses !

A cet effet, « l’immigration allo­gène est au moins autant une mau­vaise nou­velle qu’une bonne nou­velle. Comme tout phé­no­mène il est à la fois des­truc­teur et construc­teur. Le fémi­nisme et la démo­cra­tie de mar­ché sans-fron­tié­riste contiennent en elles le germe de la renais­sance de l’ordre aryen »…

Déter­mi­nisme social et géné­tique, répar­ti­tion des rôles fon­dés sur la force virile, haine de l’al­lo­gène, fau­teur de troubles et com­pé­ti­teur sexuel par nature, essen­tia­li­sa­tion du fémi­nin relé­gué à des rôles subal­ternes, accu­sé d’être le pour­voyeur de l’altérité, la vio­lence et la mort n’ont jamais ces­sé de se trou­ver de nou­veaux auxi­liaires chez les grands pri­mates d’occident. 

Cela com­mence avec un simple tract. Lequel ne risque de lever des bri­gades, à Mul­house, comme ailleurs, mais peut-être de gros­sir le recru­te­ment des petites mains ano­nymes de la haine, plan­quées der­rière leurs claviers. 

Cela peut éga­le­ment se pour­suivre avec un bul­le­tin élec­to­ral. Mais ce sont sur­tout les démis­sion­naires, en charge des res­pon­sa­bi­li­tés publiques qui en sont le vec­teur principal. 

A ce titre, le gou­ver­ne­ment actuel, par sa lâche­té exten­sive, son hypo­cri­sie sans pareil, et ses cer­ti­tudes éco­no­miques et sociales, écu­lées et éco­cides, qui font le lit d’une haine inex­tin­guible, ris­quant de sub­mer­ger tout pro­jet de civi­li­sa­tion fécond et durable…