Claude Holler a été la cheville ouvrière d’une réunion publique avec la chef de file de la liste « Nos vies d’abord » dans le Haut-Rhin, la secrétaire de la Fédération du PCF 68, Aline Parmentier.
D’entrée de jeu, elle définit ainsi la future Région ACAL : « Ce véritable monstre technocratique, loin des citoyens, nous l’avons combattu. Sur ce nouveau périmètre, les logiques de concurrence entre territoires vont s’exercer avec comme mission principale « l’attractivité », c’est-à-dire le dumping fiscal et social. Les grands groupes vont ainsi tenter de façonner les bassins de vie selon leurs besoins et faire main basse sur les services publics locaux. Les régions vont hériter de compétences élargies (développement économique, transports scolaires…) mais avec des moyens insuffisants. »
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« C’est le résultat de la loi NOTRe ( Nouvelle organisation territoriale de la République), véritable big-bang libéral destiné à restreindre ou empêcher toute politique progressiste dans les territoires. A terme, les départements et les communes sont appelés à quasiment disparaitre. En parallèle, l’austérité se poursuit pour les collectivités avec des dotations d’Etat en baisse de 11 milliards jusqu’en 2017. Une somme à comparer aux 18 milliards d’euros dilapidés au titre du CICE ( crédit d’impôt compétitivivité emploi), versé aux entreprises sans contrepartie ni sélectivité . »
Pour le Front de gauche, ce n’est pas là le seul danger. Il dénonce également « la réforme de l’Etat, de son administration territorialisée, qui va concerner 10 000 agents publics. C’est donc dans ce contexte que vont se mettre en place les nouveaux conseils régionaux.
« Les réformes territoriales et de l’Etat ne sont pas à isoler des autres « réformes « législatives votées ou en cours. Elles forment au contraire un tout cohérent qui découle d’un projet de société, qui est d’adapter nos territoires, nos modes de vie et l’action publique, aux seules exigences de compétitivité des entreprises, du capital et de la finance. La politique d’austérité appliquée par l’actuel gouvernement s’inscrit dans le droit fil de celle initiée par le précédent.
Il en est ainsi du démantèlement en cours dans le domaine de la santé, du transport ferrovière, de l’énergie, des différentes réformes votées et en cours à l’Education Nationale…
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« Au Front de Gauche, nous pensons que la dépense publique n’est pas l’ennemie du développement mais elle en est une condition. Les besoins de services publics sont importants et avec l’augmentation de la démographie, ils le seront de plus en plus. C’est pourquoi, nous demandons qu’un pacte social et républicain supplante le pacte de sécurité annoncé par F. Hollande.
Qui peut dire qu’il ya trop de personnels dans les hôpitaux, dans les transports, à l’école, trop de crèches publiques, trop de logements sociaux ? La question est de savoir si oui ou non la puissance publique et la population maîtriseront les outils de réponses à ces besoins. Nous répondons oui, une autre politique est possible et nous sommes déterminés à affronter les tenants du marché et du renoncement démocratique. »
Aline Parmentier enfonce le clou : « Car la démocratie et les services publics sont les deux piliers pour une alternative aux logiques libérales et aux politiques d’austérité. La liste « nos vies d’abord » que je conduis dans le Haut-Rhin, veut non seulement défendre les services publics, mais aller à leur reconquête, à leur développement et leur démocratisation.
Nous voulons des services publics, créateurs de richesses, au service de la satisfaction des besoins et des droits fondamentaux, de la redistribution des richesses produites et s’inscrivant clairement dans la transition écologique.
Des services publics bénéficiant de financements pérennes au moyen notamment d’une véritable réforme fiscale et d’un contrôle public des banques et des organismes financiers.
Des services publics au sein desquels les salariés et les citoyens doivent disposer de nouveaux droits, par exemple sur l’expression des besoins de service public et leurs modalités d’exercice.
Des services publics assurant les principes de solidarité, d’égalité de traitement notamment entre les femmes et les hommes, de continuité et d’égal accès sur l’ensemble du territoire.
Pour y parvenir, des mobilisations seront nécessaires, et c’est aussi l’enjeu des élections régionales, pour exiger d’autres choix que les restrictions budgétaires et donc d’activité. Il s’agit de développer des mesures utiles à nos concitoyens, mais aussi, de préserver ce qui y répond déjà dans les régions Champagne-Ardennes et Lorraine. C’est-à-dire qu’il faut aller vers le mieux disant social pour une harmonisation vers le haut à l’échelle de la nouvelle région, et non l’inverse.
Les futurs élus de la liste « nos vies d’abord », se saisiront de leur mandat pour lutter efficacement contre les politiques d’austérité. La région peut être un rempart contre les politiques gouvernementales qui font que la vie est toujours plus dure pour les jeunes , les salariés, les retraités de ce pays. Il s’agira pour nos élus d’intervenir pour mieux répondre aux besoins et aux attentes des populations qui y vivent.
En conséquence, il faudra créer de nouveaux outils de proximité ( Forums citoyens) pour de nouvelles pratiques démocratiques qui associent les citoyens aux décisions qui les concernent, et faire entendre leur voix », conclut-elle devant un auditoire conquis.