Le refus d’Em­ma­nuel Macron de nom­mer Lucie Cas­tets, can­di­date du Nou­veau Front Popu­laire (NFP), au poste de Pre­mière ministre et les ater­moie­ments inces­sants du Pré­sident quant à son obli­ga­tion de nom­mer un chef de gou­ver­ne­ment, a déclen­ché une vague d’in­di­gna­tion et de pro­tes­ta­tions, sur­tout à la gauche du spectre politique.

Cette manière infi­ni­ment per­verse de ter­gi­ver­ser, lou­voyer, lan­cer des bal­lons d’es­sai sous la forme de noms de per­sonnes, pour se récrier quelques temps après, le tout près de 50 jours après les élec­tions légis­la­tives, est deve­nu insup­por­table de pro­vo­ca­tion et de mépris pour la fonc­tion élec­tive, et les prin­cipes démo­cra­tiques, et laisse à pen­ser que la nomi­na­tion d’un élu d’ex­trême droite (tel Bar­del­la) à Mati­gnon, aurait paru sans doute plus natu­relle, ou moins cor­né­lienne, au monarque répu­bli­cain, qui s’en serait fort bien accommodé. 

Son absence déli­bé­rée de déci­sion depuis bien­tôt 2 mois, qua­li­fiée de « déni de démo­cra­tie » par l’op­po­si­tion de gauche, et notam­ment par la France insou­mise, a fini par se tra­duire en un appel à mani­fes­ter, en date du same­di 7 sep­tembre, cela dans toute la France.

À Mul­house, le ras­sem­ble­ment local est pré­vu au Square de la Bourse à 14h00, tan­dis qu’à Stras­bourg, la mobi­li­sa­tion aura lieu sur la place Klé­ber, à 14h30.

Les orga­ni­sa­teurs dénoncent la dérive illi­bé­rale du pré­sident et réclament « l’ap­pli­ca­tion du pro­gramme du NFP ».

La CGT, bien que ne par­ti­ci­pant pas direc­te­ment aux cor­tèges, sou­tient l’i­ni­tia­tive, rap­pe­lant son appel à voter pour le pro­gramme du NFP lors des élec­tions légis­la­tives. La CFDT ne se ris­quant pas à se posi­tion­ner, après avoir tou­te­fois sou­te­nu le NFP lors de celles-ci.

Les com­po­santes haut-rhi­noises du NFP, col­lec­tifs, asso­cia­tions et par­tis, ain­si que des orga­ni­sa­tions de jeu­nesse, appellent à rejoindre la mani­fes­ta­tion à Mul­house. Elles sou­lignent que le NFP, avec 193 dépu­tés, repré­sente la pre­mière coa­li­tion à l’As­sem­blée natio­nale, et qu’il est de la res­pon­sa­bi­li­té poli­tique du Chef de l’État d’en prendre acte incessamment. 

Attac France a éga­le­ment appe­lé à par­ti­ci­per à ces mani­fes­ta­tions, accu­sant Emma­nuel Macron de pour­suivre une poli­tique néo­li­bé­rale mal­gré son double désa­veu élec­to­ral. L’as­so­cia­tion dénonce un « grave péril démo­cra­tique » et craint que cette atti­tude ne fasse « le lit de l’ex­trême droite ».