C’est dans la pénombre du palais de jus­tice de Mul­house, à côté de la place de la Liber­té que se sont ras­sem­blés femmes et hommes ce lun­di soir à 18h, pour sou­te­nir Gisèle Péli­cot dans le pro­cès dit de « Mazan » en lien avec l’endroit où se sont dérou­lés les faits.

Gisèle Péli­cot a été la vic­time d’un homme qui fut son mari pen­dant 50 ans.

À la barre, ce n’est pas un homme mais cin­quante et un autres hommes qui ont com­pa­ru ces der­nières semaines pour les chefs d’accusation sui­vants : viols com­mis en réunion, viols avec plu­sieurs cir­cons­tances aggra­vantes, agres­sion sexuelle com­mise en réunion, déten­tion de l’i­mage d’un mineur pré­sen­tant un carac­tère por­no­gra­phique, ten­ta­tives de viol avec plu­sieurs cir­cons­tances aggra­vantes, dif­fu­sion de l’en­re­gis­tre­ment d’i­mages rela­tives à la com­mis­sion d’une atteinte volon­taire à l’in­té­gri­té de la per­sonne, atteintes à l’in­ti­mi­té de la vie pri­vée par fixa­tion, enre­gis­tre­ment ou trans­mis­sion de l’i­mage d’une per­sonne pré­sen­tant un carac­tère sexuel…

Ces hommes, âgés de 26 à 74 ans, sont pour cer­tains mariés, et pères de famille. Ils sont plom­biers, retrai­tés, gar­diens de pri­son, conseillers muni­ci­paux, infir­miers… Des hommes ordi­naires mais qui ont tous en com­mun d’avoir vio­lé Gisèle Péli­cot sous la bien­veillance de son mari, Domi­nique Pélicot.

Ce der­nier, dro­guait sa femme avec des som­ni­fères puis en pro­fi­tait pour per­mettre à d’autres hommes de vio­ler Gisèle Péli­cot, inerte, inconsciente.

À Mul­house, ce ras­sem­ble­ment a été orga­ni­sé à l’initiative du col­lec­tif fémi­niste 68, en l’ac­com­pa­gnant d’une fresque de Gisèle Péli­cot fraî­che­ment peinte sur les berges de l’Ill.

Une ving­taine de per­sonnes, tout au plus, se sont réunies avec la cer­ti­tude et l’intime convic­tion que le pape Boni­face auteur de la cita­tion « qui ne dit mot consent », s’est four­voyé à bien des égards.

Lors de se ras­sem­ble­ment, un petit car­net tour­nait afin de glis­ser un mot d’encouragement, de sym­pa­thie, de résis­tance, à Gisèle Pélicot.

Devant le tri­bu­nal les mili­tant ont vou­lu sou­te­nir une femme, et à tra­vers elle, une cause : mettre à bas le patriar­cat et ce qu’il engendre de souf­france et d’inégalités.

D’autres ras­sem­ble­ments et marches auront lieu ce same­di à 14 heures place de la bourse à Mul­house, et à 14h au quai de la Sinne à Col­mar contre les vio­lences faites aux femmes, à l’initiative du col­lec­tif fémi­niste 68 et du col­lec­tif Nous toutes.