Pour­quoi nous n’ap­pe­lons pas à la mani­fes­ta­tion des « crayons »orga­ni­sée par le Maire de Mul­house dimanche 11 janvier.

 Com­mu­ni­qué de la sec­tion Mul­house de la Ligue des Droits de l’Homme

 Lors de la mani­fes­ta­tion de jeu­di 8 jan­vier Mon­sieur le Maire de Mul­house et Mon­sieur le pré­sident de la M2A ont jugé per­ti­nent d’empêcher la prise de parole de la LDH, par ailleurs signa­taire de l’ap­pel à mani­fes­ter à 18h place de la Réunion avec la FSU, la LICRA, EELV, le PCF, et d’autres encore.

Mais à la tri­bune ils n’a­vaient par contre pas man­qué d’in­vi­ter la repré­sen­tante locale du FN…

Cette péri­pé­tie poli­ti­cienne nous confirme le dan­ger de noyer la réac­tion consciente, digne et por­teuse d’es­poir des mil­liers de citoyens ras­sem­blés place de la Réunion ce soir-là  dans une  uni­té répu­bli­caine de cir­cons­tance qui revien­drait à par­ta­ger le mot « Répu­blique » sans en par­ta­ger  tous les principes.

Face à la tra­gé­die qu’ont vécue la rédac­tion de Char­lie Heb­do et les poli­ciers char­gés de sa pro­tec­tion, face à l’at­teinte bru­tale à la liber­té d’ex­pres­sion, l’un des piliers de notre démo­cra­tie, qu’elle consti­tue, nous pen­sons que la réponse doit être avant tout celle des citoyens et citoyennes, sans éti­quettes, sur des bases saines et exemptes d’af­fi­chage par­ti­san, loin des cal­culs  d’é­tats majors poli­tiques. En ce sens nous (aus­si) sommes Charlie!

Nous appe­lons tout autant à reje­ter l’ins­tru­men­ta­li­sa­tion par les forces d’ex­trême droite de cet acte cri­mi­nel qu’à être vigi­lants contre toute récu­pé­ra­tion pour faire pas­ser, demain, des régle­men­ta­tions liberticides.

Nous appe­lons à la résis­tance citoyenne: ne cédons pas à la peur, mais que se mul­ti­plient les ini­tia­tives, pour mon­trer que nous vou­lons et pou­vons vivre sans racisme, sans dis­cri­mi­na­tions, quelles que soient nos ori­gines, nos reli­gions, nos convic­tions, pour mon­trer aus­si notre atta­che­ment à une Répu­blique dans laquelle cha­cun peut, sans dis­tinc­tions, se retrouver!

Non, ce n’est pas notre civi­li­sa­tion qui est en dan­ger, mais bien notre Répu­blique dont il nous faut réin­ves­tir les prin­cipes fondateurs!

 Mul­house, le 9 jan­vier 2015