Par son vote le 25 janvier 2015, le peuple grec a exprimé sa volonté de rompre avec les politiques d’austérité menées par le précédent gouvernement et imposées depuis plusieurs années par la Troïka (Banque Centrale Européenne, Fonds Monétaire International et Commission Européenne) qui protège d’abord les intérêts de la finance internationale. Ces politiques sont désastreuses et la Grèce connaît une véritable crise humanitaire.
Pourtant, le nouveau gouvernement grec est aujourd’hui confronté à des pressions des institutions européennes et des gouvernements de la plupart des pays qui veulent éviter la mise en œuvre de son programme pour lequel il a été démocratiquement élu. Dans un passé récent, des gouvernements ont refusé de tenir compte du choix de leurs concitoyens : le « non » au référendum sur le Traité constitutionnel en France en 2005, pourtant ratifié ensuite par le seul parlement en est un exemple flagrant qui ne doit pas se renouveler.
Les prochains mois seront décisifs pour que des politiques permettant de sortir enfin la Grèce de la crise économique et sociale dans laquelle cinq ans de cure d’austérité l’ont plongée, pour que le choix du peuple grec soit respecté, pour construire les bases d’une autre Europe : solidaire, écologique, juste et démocratique.
Nous ne pouvons souscrire à la logique selon laquelle « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens», comme l’a affirmé Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne qui a fait le choix de soutenir les banques en imposant le remboursement d’une dette qui, en réalité, a explosé ces dernières années d’austérité, passant de 103%du PIB en 2007 à 176,3% en 2014. Ce sont les choix du peuple souverain qui doivent être respectés et reconnus, c’est également une question de dignité! En cela, la lutte menée par le gouvernement grec pour mettre en œuvre son programme est aussi un enjeu pour le respect de la démocratie dans l’ensemble des pays européens. Son échec éventuel risque de porter Aube Dorée au pouvoir et pourrait ouvrir la porte à l’extrême-droite dans les gouvernements de nombreux pays européens.
Il y a une convergence de politiques en Europe qui conduisent à l’austérité. En France aussi, on gèle les pensions des retraites, on n’augmente pas les salariés et les fonctionnaires, on réduit les effectifs partout. Si le degré d’austérité peut différer d’un pays à l’autre, nous sommes bien sur la même voie.
Le peuple grec qui a voté le changement a besoin de l’expression de solidarités multiples: soutien politique de ses choix certes, mais également des actions concrètes pour surmonter la crise économique et sociale qu’il affronte. Nous contribuerons également à ce soutien en nous mobilisant contre la politique d’austérité chez nous.
Nous, associations, syndicats et partis politiques appelons toutes les forces progressistes, des personnes individuelles du département à contribuer activement à la mobilisation en faveur du peuple grec et de son gouvernement dans le bras de fer engagé avec les institutions européennes. Nous appelons à participer aux actions de solidarité avec la Grèce et tout particulièrement :
- informer sur la réalité de la situation économique, politique, sociale, démocratique et humanitaire en Grèce à travers tous les médias. Les médias alternatifs seront particulièrement sollicités et mis à contribution ;
- dénoncer les campagnes médiatiques présentant le peuple grec comme des profiteurs de la solidarité, des personnes ne voulant pas travailler, et dénigrant sans cesse Syriza et son gouvernement progressiste ;
- appeler les collectivités locales du département à contribuer concrètement au soutien au peuple grec en soulignant les analogies de situation, ici et là-bas, résultant des dettes publiques et des exigences des banques ;
- participer à la collecte de fonds participatifs pour les initiatives sociales locales grecques et soutenir les initiatives prises dans le secteur de l’économie sociale et solidaire ;
- créer une relation solidaire de fraternité avec les bénévoles des structures de santé pour participer à la collecte et l’envoi de dons, de matériel médical et de médicaments dans un pays où une grande partie de la population souffre de la faim et est dans l’impossibilité de se soigner ;
- mettre en œuvre toute forme de soutien que le collectif déciderait
Les organisations et personnes membres de la liste du collectif 68 de soutien au peuple grec restent évidemment libres de soutenir ou non telle ou telle initiative proposée. C’est également dans le respect des choix de chacun de ses membres, mais aussi parce qu’il est conscient de la nécessité d’un travail en réseau, que le collectif cherchera à s’inscrire dans des initiatives de niveau national ou international poursuivant les mêmes objectifs.
Le « Collectif 68 » s’assurera que ses actions de soutien répondront aux besoins les plus importants de la population grecque, entre autres en prenant directement contact avec des associations, organisations locales…
Par nos actions, nous voulons contribuer à créer un espoir parmi les peuples européens, et toutes les forces sociales et politiques qui luttent contre l’austérité et pour la démocratie pour démontrer que d’autres choix économiques, sociaux, écologiques, sont possibles.
Mulhouse, le 22 avril 2015
Premières organisations et personnes signataires :
L’Alterpresse68, A Contre-Courant, Alternatifs 68, Alternative libertaire, Attac68, CP68, EELV Mulhouse 3 Frontières, IPDC, CGT (UD et USR), Ligue des Droits de l’Homme, PCF68, Parti de Gauche 68,
Jean-François Barjonet, André Barnoin, Noëlle Casanova, Nicolas Chevalier-Roch, Bernard et Geneviève Enggasser, Alain Fremiot, Jean-Jacques Greiner, Claude Holler, Michel Muller, Sylviane Muré, Daniel Muringer, Aline Parmentier, Nadia Peter, Christophe Pouysegur, Jean-Marie Rocklin, Christian Rubechi, Bernard Schaeffer, Djamila Sonzogni, Hubert Strauel, Jean-Marie Stoerkel, Roger Winterhalter
Si vous souhaitez faire partie de cette liste contactez postmaster@lalterpresse.info, ou, par voie postale : L’Alterpresse 68 BP 12123 68060 Mulhouse cedex 2. Vous êtes cordialement invité à participer à la réunion du 11 mai 2015 mentionnée dans le texte « Collectif 68 » : infos pratiques et diverses mis en ligne sur ce site.
je suis grecque je vis en Grece et on soutient avec tous nos efforts notre gouvernement.Je suis heureuse que le peuple francais est a notre cote d aiilleurs je n en doutait pas etant donne que je connais bien l histoire francaise.Je suis d accord avec ce manifeste pour la Democratie qui manque de l Europe d aujourd hui. xenia Kokoli