Crédit photos : Martin Wilhelm et Guillaume Raimondi
Histoires de personnels de santé rendus inutiles…
Au terme d’une procédure de redressement judiciaire, le Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace (GHRMSA) a été désigné repreneur de la clinique des Trois frontières (3F) à Saint-Louis, sur décision du tribunal judiciaire de Mulhouse rendue le 10 novembre 2022.
Le GHRMSA réalise le scénario catastrophe rejeté dans les rues de Saint-Louis le 2 novembre, par des centaines d’usagers et salariés de la clinique des 3F. Les services de cardiologie, de chirurgie et de soins intensifs n’auront plus leur place dans ce qu’il conviendra d’appeler un « hôpital de proximité ». Fin novembre, nous sommes allés à la rencontre des salariés de la clinique.
Sylviane a 42 années de travail derrière elle.
Elle est à 6 mois de la retraite mais elle sera licenciée avant.
Représentante du Personnel (RP) au Comité Social et Économique (CSE), elle l’a appris lors d’une réunion du Comité d’Entreprise, début octobre.
La direction avait divulgué à l’ensemble des RP présents la liste des salariés qui allaient être licenciés ou reclassés ou repris par le GHRMSA et maintenu sur le site de Saint-Louis.
« On avait envie de le dire mais nous ne pouvions pas. On a été tenus au secret »
Le suspense ne durera pas. Sous, 48h le Procès-Verbal (PV) de cette instance révélait aux yeux de tous la vile décision : toutes les Agents de Service Hospitalier (ASH) seront licenciées. Habituellement consacrées aux tâches de bio-nettoyage, de brancardage, de réfection de lits, de distribution de repas, de gestion du linge propre et sale entre autres, les ASH sont au plus près des malades.
Rarement diplômées, elles sont pourtant indispensables au bon fonctionnement général. Comme les soignants, elles ont la particularité de contribuer au bien-être des patients de par leurs qualités humaines.
Elles ne pourraient pas être reprises par le GHRMSA puisque celui-ci sous-traite ces tâches par la société ELIOR.
Depuis, celle-ci s’est déplacée sur le site de la clinique des Trois Frontières (3F) pour informer les ASH des conditions d’embauche potentielle à la suite de leur licenciement.
Une ASH de la Clinique des 3 frontières qui travaille un week-end sur deux, touche environ 1400€ net par mois « grâce à la prime du Ségur » et un treizième mois.
Accords signés le 13 juillet 2020 entre le premier ministre, le ministre de la santé et une majorité d’organisations syndicales représentatives, les accords du Ségur n’auront pas fait l’unanimité. Ils auront néanmoins eu le mérite de revaloriser les salaires de l’ensemble des personnels de santé, en l’occurence ceux des ASH. C’est incontestablement un signe de reconnaissance du service essentiel rendu au public par des milliers de femmes non diplômées.
À questionner sans relâche, Sylviane et ses collègues ont fait cracher le morceau aux représentants d’ELIOR : elles ne toucheraient que 1200€ net par mois auprès de la multinationale de la restauration et des services, à travailler sur divers sites (restaurants, aéroport, usine…) éloignés, et pas forcément à temps plein !
Les conditions de travail n’ont pas été négociables.
La société de nettoyage qui assure ramasser la main d’oeuvre à la pelle, se sent en position de force.
Sans qualification et avec un tarif du carburant en progression régulière, les ASH imaginent mal allonger la distance domicile-travail. Celles qui n’ont pas le permis de conduire ne peuvent même pas l’envisager.
« Au niveau des ASH, on a essayé de se battre du mieux que l’on a pu, on discute ensemble, on est assez soudées. Mais il n’y a pas eu de négociation possible », regrette Sylviane.
Des accords collectifs ont été signés le 5 novembre 2022.
Les représentants du personnel ont pu obtenir le maintien du salaire et de l’ancienneté, et le choix du site voire du service de soins pour les soignants volontaires en position de reclassement.
Sylviane travaille au sous-sol, à la lingerie. Cela ne l’empêche pas d’être proche des soignantes et de pressentir que « le GHRMSA va avoir une mauvaise surprise ».
Selon elle, la majorité des soignants vont refuser le reclassement pour se tourner vers les cliniques privées ou la Suisse.
« Même les soignants que le GHRMSA a prévu de garder sur les « 3F » risquent fort de refuser ».
Une administration hospitalière sans coeur…
Il s’agit des salariés de cardiologie, du « bloc-OP » (bloc opératoire de chirurgie) et de l’ensemble des services qui vont fermer.
Une cinquantaine seront maintenus en poste jusqu’à la fermeture de leurs services.
Ensuite ils seront mutés en interne dans un unique service de médecine polyvalente.
S’ils refusaient la « reprise » ils seraient licenciés dans des conditions peu avantageuses puisqu’ils ne toucheraient au chômage que 57% du salaire brut, tandis que les soignants refusant le reclassement seraient licenciés pour motif économique par les « 3F », avec 85% du salaire brut au bout.
Réservé aux salariés ayant subi un licenciement économique, le contrat de sécurisation professionnelle réserve de meilleures conditions, notamment une allocation de retour à l’emploi (ARE) garantissant au moins 75% du salaire brut perçu. C’est le cas des salariés licenciés par la clinique privée qui auront décliné l’offre de reclassement.
Par contre, les salariés « repris » par l’hôpital obtiennent le statut d’agent contractuel de la fonction publique. Ils relèvent alors du code général de la fonction publique qui ouvre droit à une ARE réduite lorsque l’agent refuse le contrat proposé dans le cadre de la transformation de son emploi.
Une réalité trop souvent négligée est que le métier de soignant recouvre plusieurs spécialités. Celles-ci plaisent plus ou moins, selon les affinités. Et « faire ce que l’on aime pour donner le meilleur de soi-même », c’est une priorité pour beaucoup de soignants.
Sylviane sait que des soignants préféreraient être licenciés plutôt que d’être forcés de travailler sur un poste non souhaité.
Avec les autres représentants du personnel, elle aura tenté de négocier la solution la plus avantageuse pour les tous les soignants, à savoir la possibilité d’être licenciés pour motif économique, en amont de la reprise par le GHRMSA.
Mais « la liste des soignants repris a été fixée bien à l’avance. Il n’y avait pas de négociation possible. […] En face, ils ne font pas dans le social ».
7 étages plus haut, une femme au visage durci confirme la brutalité de la démarche engagée par le GHRMSA : « On est sous le choc, on ne comprend pas ce qui nous arrive. Nous les ASH, nous sommes toutes licenciées »
Madeline, qui ne s’appelle pas comme ça, travaille depuis près de 15 ans au service de cardiologie. Ce service, c’est son « premier amour » qu’elle a connu lors de ses études et qu’elle n’aurait pas songé quitter !
Elle l’adore parce que le travail y est bien fait.
Parce que même s’il manquerait 2 à 3 infirmières pour mieux le faire sans risquer de s’épuiser et pouvoir pallier aux absences, « l’équipe est volontaire et solidaire ».
Madeline a « pris une claque dans la gueule » en apprenant la fermeture des services de cardiologie, de chirurgie, de l’unité de soins continus…
« On nous a dit qu’on n’était pas rentables alors qu’on donne tout, que le service de cardiologie est plein toute l’année. Presque 700 admissions sont comptabilisées depuis le début de l’année. »
Comme d’autres soignantes, elle s’est vue proposer un reclassement au GHRMSA moyennant 40€ de plus par mois, sans 13è mois et avec des frais de carburant bien supérieurs puisqu’elle vit à proximité de la clinique.
« Tout le monde est un peu perdu ». Elle pense décliner l’offre et opter pour le licenciement économique.
Des usagers hors d’usage
Avant toute chose, c’est le sort des usagers qui inquiète les soignantes.
« Sachant que Mulhouse est surbooké et à 30 minutes de route, que va devenir la population de Saint-Louis une fois la cardiologie et les soins intensifs fermés ? » s’inquiète Madeline.
Elle s’étonne que « personne n’est venu nous voir. Les décideurs ne se rendent pas compte des conséquences. Il y a deux semaines encore, les urgences de Mulhouse ont fait appel à nous pour l’admission d’une dame ».
Franche, elle ajoute que ce ne sont pas des préoccupations de santé mais la recherche de rentabilité financière qui justifie les décisions : « C’est que l’argent, on est que des chiffres ».
Remarquant que de nombreuses collègues ont quitté la profession, « épuisées psychologiquement par la gestion de la crise covid », elle déplore la situation des soignants suspendus. « Nous savons tous que la vaccination anti-covid n’empêche pas la transmission. Je pense que s’ils réintégraient les soignants non vaccinés, le système de santé irait déjà un peu mieux. C’est complètement absurde, les décideurs ne veulent pas admettre qu’ils ont eu tort ».
Madeline et sa collègue ne sont pas inquiètes pour leur propre sort. Elles savent que le marché des soignants leur est favorable et les conditions de travail enviables de l’autre côté de la frontière.
Elles sont seulement frappées par cette absurdité : ne pas pouvoir exercer dans leur pays, là où elles ont appris leur métier, là où elles sont montées en compétences au fil des années.
Madeline ne peut pas se résoudre à la rupture avec son service au 31 décembre.
Elle garde l’espoir : « La mobilisation de novembre a été magnifique. La population est avec nous ».
Position latérale d’insécurité budgétaire
Pharmacien à la clinique des 3F depuis 39 ans, le Docteur FRANTZ Claude est délégué syndical et secrétaire de la Commission Médicale d’Établissement (CME).
Il a représenté les salariés au tribunal et a pris part à toutes les négociations du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
Selon lui, la situation actuelle de la clinique résulte de décisions prises dès 2014.
« À l’époque, la Société par Actions Simplifiée (SAS, forme sociale de la clinique) était déjà en difficulté financière. Une reprise avait été envisagée mais c’est un montage financier avec le GHRMSA qui a été décidé. Ce montage a été à mon sens la source de problèmes. La reprise de certains contrats a pénalisé le recrutement de nouveaux médecins »
S’il reconnait qu’un poste de gynécologue était à pourvoir, le pharmacien estime cependant que la fermeture de la maternité fin 2017, « C’était une volonté de l’ARS, comme à Altkirch et à Thann. Nous avions une équipe paramédicale, un gynécologue et un pédiatre partagé avec le Kinderspital de Bâle. C’est à dire que nous avions les moyens et la volonté de continuer, mais pas suffisamment de naissances pour l’ARS ».
Le Docteur FRANTZ explique que jusqu’ici le GHRMSA détenait 50% des parts de la clinique des « 3F ». Les urgences et les Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) sont une enclave où travaillent les fonctionnaires de l’hôpital, au sein de la clinique à but lucratif. Titulaires de la fonction publique hospitalière, les agents des urgences et du SSR ont la particularité subordonnés à l’hôpital.
De ce fait, la chirurgie a toujours eu vocation à « accepter les opérations en urgences qui sont plus couteuses et rapportent moins que les opérations programmées ».
Ainsi, la clinique n’avait pas la totale maitrise de son activité de soins, à la différence d’une structure totalement privée qui fait le choix de chaque opération, c’est à dire qui contrôle ses recettes et ses dépenses.
Aujourd’hui c’est la chirurgie, la gastro-entérologie et la cardiologie qui vont être supprimées aux « 3F ». La médecine polyvalente et un hôpital de jour de cancérologie/chimiothérapie seront assurés par la cinquantaine de personnels qui auront accepté la reprise par le GHRMSA.
« Jusqu’ici, des médecins libéraux assuraient les consultations. Maintenant, je ne sais pas comment le GHRMSA pourrait assurer la continuité de cette activité avec un pool médical insuffisant. Seulement deux médecins ont eu une proposition de reprise et les anesthésistes se sont vus proposer un reclassement », ajoute le Docteur FRANTZ.
Il poursuit : « Pour l’instant l’ARS n’envisage ni le maintien de l’activité de chirurgie, ni de cardiologie, ni de gastro-entérologie, alors que Mulhouse est déjà saturé. Or, on sait que les délais de consultations sont d’un à deux mois sur le Diaconat et de plus de 6 mois sur l’hôpital pour une coloscopie. C’est à dire que l’on va encore retarder les découvertes de cancer du côlon.
[…] Des problèmes sociaux vont se poser. Jusqu’ici, il était facile de visiter les patients hospitalisés dans un petit établissement convivial. Qu’en sera-il lorsqu’il faudra faire 40 minutes de voiture pour rendre visite à un malade ? »
« C’est un gâchis. À mon avis, tout avait été décidé au niveau de l’ARS avant même que cela ne passe au tribunal qui n’aura pu que valider l’offre du GHRMSA ».
Le Docteur FRANTZ revendique à minima l’ouverture d’un plateau de cardiologie et le maintien d’une activité de chirurgie ambulatoire. Il précise que pour toute intervention chirurgicale programmée, un Ludovicien devra effectuer à minima 4 aller-retour sur Mulhouse, soit 320 Km.
Comme si l’on ne devait tirer aucun enseignement des crises sanitaires, le pharmacien évoque la dernière en date.
« Ici durant la crise covid, les anesthésistes préparaient les patients à l’intégration aux services de réanimation de Mulhouse. Ça n’était pas négligeable. En 2020 nous avions environs deux tiers des lits soit 50 lits occupés par des patients atteints du covid. Maintenant il nous restera 28 lits de médecine soit peut-être 14 lits » pour prendre en charge des patients dans une situation de crise sanitaire.
Enfin, le médecin craint que les fermetures récurrentes du service des urgences de la clinique se renouvellent. D’après lui, les urgentistes ne se sentiront plus suffisamment en sécurité sans pouvoir recourir ni à l’expertises de spécialistes ni à l’unité de soins continus. Les médecins de villes seraient aussi pénalisés par la disparition d’un plateau de consultations à proximité.
Oasis en carton pâte et désert médical
« Le risque, c’est de ne laisser qu’un désert médical » conclut le Docteur FRANTZ.
Isabelle BÖHN est infirmière de Bloc opératoire depuis 2004 à la Clinique des 3 frontières et représentante du personnel depuis 8 ans.
Elle est consciente que dans un hôpital « il y a toujours des pôles non rentables : la maternité et le bloc opératoire. Parce qu’il y a en place une quantité de personnels incompressible.
S’il n’y a pas beaucoup d’opérations, il faut payer le personnel quand même. Pour être honnête, le Bloc était en difficulté. Le changement de tarification a fait beaucoup de mal, on avait des médecins vieillissants, d’autres sont partis à la retraite. Il y a des choses qui auraient dû être faites et qui ne l’ont pas été ».
Notamment au sujet de la procédure de redressement judiciaire par exemple.
L’infirmière a su que des groupes de cliniques privées étaient intéressés par la reprise.
« Sauf que le GHRMSA a refusé de remettre dans le domaine public les autorisations pour les urgences et pour le SSR ».
Nous comprenons que l’hôpital n’a pas envisagé de renoncer à la gestion des services d’urgences et du SSR. De ce fait, aucune offre de reprise de la clinique incluant tous ses services n’a été formulée.
Ainsi le repreneur potentiel de la clinique des 3F « n’aurait pas eu la main sur la porte d’entrée ni sur la porte de sortie ».
Comment peut-on espérer reprendre une affaire dont on ne peut maitriser ni les recettes, ni les dépenses ?
C’est la première raison de la colère des personnels. « En fin de compte un autre groupe a proposé une offre qui n’avait ni queue ni tête. C’est ce qui nous a donné le sentiment que les choses étaient jouées d’avance ».
Isabelle BÖHN ajoute : « Dans le cadre du redressement judiciaire, nous les RP devions garder le silence alors qu’au GHRMSA des médecins diffusaient cet été l’information que la clinique allait être reprise par l’hôpital. Ça donne le sentiment que tout était joué d’avance, que l’on s’est moqué de nous, qu’on a pris notre établissement, qu’on le démoli et qu’on ne fait rien derrière ».
« C’est un choix douloureux parce qu’on tient à cet établissement. Douloureux et incompréhensible pour la prise en charge des patients »
Le fond de la colère est là, dans l’absurdité de la décision.
L’infirmière avait évidemment regretté la fermeture de la maternité de Saint-Louis. « Mais en contrepartie un grand centre de maternité avait ouvert ses portes à Mulhouse. Là ils nous ferment la chirurgie alors qu’ils ne parviennent pas à assurer la leur. La décision n’a AUCUN SENS ».
D’une part, le manque d’anesthésistes au GHRMSA avait conduit l’hôpital à délocaliser sur Saint-Louis les poses de chambres implantables.
C’est le bloc opératoire de la clinique qui a ainsi endossé la mise en place de ces dispositifs indispensables à l’administration de chimiothérapies, dans des délais convenables pour les patients atteints de cancer.
D’autre part Isabelle BÖHN avertit que « les délais d’intervention chirurgicale au GHRMSA sont allongés du fait du manque de personnel de Bloc. On imagine mal comment l’hôpital va pouvoir programmer les opérations qui ne seront plus réalisées à la clinique ».
L’ Infirmière de bloc opératoire (IBODE) est sceptique sur les reclassements. « Les soignants estiment les conditions de travail plus attrayantes dans le privé qu’au GHRMSA. Mais surtout, ils éprouvent de la colère à l’égard du groupement hospitalier qui a détruit leur outil de travail ».
Quant aux médecins anesthésistes, l’IBODE doute qu’ils soient candidats pour le reclassement.
Il est ainsi fort probable que le GHRMSA devra absorber l’activité de chirurgie de Saint-Louis, mais sans ses locaux ni son personnel médical et paramédical.
4 salles d’opération et 2 salles d’endoscopie vont être démantelées avec la fin des activités chirurgicales d’orthopédie, d’ORL et d’urologie, prévue pour le 21 décembre 2022.
Sur les 137 salariés de la clinique qui ont œuvré au service des malades, moins de 50 personnes y demeureront après la Saint-Sylvestre.
Les autres iront voir ailleurs s’ils peuvent encore se rendre utiles.
Isabelle BÖHN le martèle:
« Il y a beaucoup de colère. On nous supprime le bloc, on nous supprime l’ambulatoire, on nous supprime l’endoscopie, on nous supprime les soins intensifs, on nous supprime la cardiologie et la gastro-entérologie, on supprime tout ça et on ne met rien à la place. Il va rester un service, c’est tout. Ça n’a de sens pour personne, sauf peut-être pour l’ARS. »
Interrogé par nos soins, le GHRMSA ne souhaite manifestement pas s’exprimer sur le sujet.
Les tenants du capital font tout leur possible pour tuer la Sécu, la Santé pour toustes, afin de privilégier la médecine privé.
Au delà de la reprise par le GHRMSA de la clinique, le « rachat » des ASH par Elior ne présage rien de bon pour l’avenir. Il est primordial que l’accord passée entre les RP et Elior soit certain. Elior est une filiale de ACCOR, une transnationale qui décide pour les Etats.
De plus, rappelons-nous des grèves dures qu’avaient produites les femmes de ménage des hôtels sur Paris il y a quelques années. C’est aussi ACCOR, le plus gros groupe d’hôtel de l’UE.
Merci pour cet article très complet, et bienvenu au nouveau rédacteur !
Bonjour à tous,
Article très complet, comme toujours et il n’y a rien à ajouter, sauf peut-être un sous-titre : liquidation avant fermeture ! Le Grand-Est, comme les autres régions de France, notamment les Hauts de France, l’Auvergne, et d’autres, – hormis peut-être la Côte d’Azur – sont devenus les « parents pauvres » d’une politique de démantèlement systématique au profit du privé.
Ce n’est pas un scoop et c’est malheureusement le résultat de plus de 20 ans de désengagement des pouvoirs publics. Nos édiles gouvernementales et régionales sont davantage préoccupés par le « pantouflage » et leurs intérêts personnels carriéristes. Nous avons un monarque, élu « ric-rac », sans majorité gouvernementale qui ne peut – en théorie – pas se représenter aux prochain mandat et profite de cette dernière opportunité pour favoriser tous ceux qui ont tout fait – la plupart des médias inclus – pour qu’il soit aux manettes depuis les exploits de MM. Sarkozy et Hollande.
Même Chirac qui n’était pas un monument de vertu, ne nous avait pas autant mis dans la mouise. Nous avons les gouvernants que nous méritons. A part le foot-ball, la guerre en Ukraine – qui rend bien service aux spéculateurs – de quoi parle-ton aux infos en ce moment ?
Notre toubib président de région, une pointure à ce qu’il paraît – je n’en doute pas un instant – quelle est sa position sur le sujet ? Niente, nada, « peau de balles et variétés » dans la presse régionale. Ce sont les mêmes qui, main sur le coeur, dans les officines et en poste qui clament, « nous nous battons tous les jours, pour maintenir un emploi local » … on en voit tous les jours les résultats.
Au bout du chemin, quand il s’agit d’aller voter, qu’une possibilité de changement existe, le vulgus pecum s’abstient ou va « à la pêche » ou quand il vote, il sanctifie les mêmes qui l’ont spolié depuis toujours de son droit au travail, à un salaire digne, à une retraite normale … et au Palais Bourbon on recense 89 extrémistes de droite !
Beau résultat !
Bonnes fêtes à tous malgré tout et prenez soin de vous. Amicalement.