Selon un sondage BVA, publié le 24 octobre dernier, 65 % des habitants de l’ACAL ne sont pas satisfaits de cette nouvelle région du « Grand Est ».
Les sondages d’opinion ne sont pas à prendre comme argent comptant. Celui-ci brille cependant par la simplicité de sa question : « Êtes-vous satisfait de la fusion de votre région dans le nouvel ensemble ACAL (Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine) ? » La réponse est tout aussi nette : 65 % des répondants se disent insatisfaits.
Question : Êtes-vous très, plutôt, plutôt pas ou pas du tout satisfait de la fusion de votre région avec les régions ACAL ?
Pour entrer dans le détail des trois régions, seul un petit tiers des Lorrains et des Champardennais s’accommode de l’ACAL, tandis que 78 % des Alsaciens y sont opposés.
Comme le note l’institut BVA, de toutes les régions fusionnées en France en juillet 2014, l’ACAL est celle qui est la plus critiquée.
Les « Acaliens » ont vite compris l’absurdité de cette méga-région qui louche d’un côté vers Paris (Reims fait partie de l’Association des Villes du Grand Bassin parisien) et de l’autre vers le Rhin supérieur. Au milieu, la « diagonale du vide » (qui passe par la Haute-Marne et la Meuse) coupe ce bel ensemble conçu à l’Élysée, sans aucune prise en compte de l’histoire et de la géographie…
Mulhouse marginalisée ?
Cette réforme n’est pas favorable à la région mulhousienne, qui va se retrouver à la périphérie d’une vaste région sans cohérence. Est-ce pour le consoler d’être marginalisé que Philippe Richert a offert la tête de la section départementale du Haut-Rhin à Jean Rottner, l’actuel maire de Mulhouse ? Ce dernier avait pourtant lancé en juillet dernier une pétition contre l’ACAL où il protestait vivement contre « un redécoupage qui ne tient compte ni de la cohérence de territoires, ni des identités de nos populations ». Le voici maintenant probable Conseiller Régional, en plus de Maire de Mulhouse, Vice-Président de l’Agglomération, Secrétaire National du parti Les Républicain, Président de la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme.
Que compte faire la droite pour empêcher cette absurde ACAL et construire des régions qui aient du sens ? On ne le sait pas trop, d’autant plus que M. Rottner n’a pas jugé bon de participer au premier « débat mouvant » organisé il y a quinze jours par l’Alterpresse68 et radio MNE sur la réforme territoriale. Pour “prendre notre destin en main“, mieux vaut compter sur nous-mêmes que continuer de subir des hommes politiques prompts à changer d’avis quand il s’agit de collectionner les mandats.
Vincent Goulet
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