La campagne pour les élections régionales s’accélèrent: les listes sont constituées et les conférences de presse et meetings se succèdent pour présenter les candidats et les programmes.
Nous publions ici des articles sur trois de ces événements: le meeting de la liste « Non à l’Acal, oui à nos Régions » (Unser Land et A&A) du 5 novembre, la conférence de presse d’Alternatives et Autogestion informant de sa décision d’aller sur une liste à revendications autonomistes (3 novembre) et le meeting du Patrick Peron pour la liste « Nos vies d’abord » (Front de gauche) le 7 novembre.
Cette publication successive (du plus récent au plus ancien) permet de faire une très intéressante comparaison des thèmes et propositions avec des convergences qui semblent démontrer que le paysage politique alsacien bouge et ne saurait se réduire aux trois autoproclamés grands partis… dont on attend encore les premiers indices d’un programme…
« NOS VIES D’ABORD »: A GAUCHE, TOUTE!
Après avoir présenté la liste haut-rhinoise pour les élections régionales, la tête de liste de « Nos vies d’abord », Patrick Peron, a tenu un meeting le samedi 7 novembre à Wittenheim. C’était l’occasion de se faire connaître par les militants du sud de l’Alsace auxquels il n’avait pas encore pu s’adresser.
Dans une ambiance tant festive que militante, Patrick Peron, maire PCF d’Algrange, en Moselle a un contact chaleureux avec son auditoire. Il rappelle son passé d’ouvrier sidérurgiste, travaillant à Arcelor Mittal, et qui a forgé son engagement politique.
Après avoir regagné la mairie de sa ville pour le PCF en 2008, il la préserve en 2014. Lors des élections cantonales de 2011, il livre ses réflexions au journal L’Humanité et ses propos illustrent bien la ligne politique qui est la sienne y compris dans ces élections régionales : « La commune d’Algrange comptait quatre mines de fer et une usine employant des milliers d’étrangers venus grossir sa population. La solidarité ouvrière était alors plus forte que le racisme de quelques-uns. Depuis, tout a fermé et le chômage remplace le travail. La pauvreté s’accroît dans la commune comme dans toute la vallée sidérurgique.
La gauche, au pouvoir, a déçu.
L’abstention grandit et le FN s’engouffre dans ce désespoir. Lors des élections cantonales de 2011, j’ai eu comme adversaire le candidat du FN, transfuge du NPA et exclu de la CGT. Durant la campagne, ce «converti» ne sortait pas sans une horde de journalistes à ses basques. Toutes les chaînes des télévisions nationales et régionales étaient là. Les autres candidats n’existaient pas. Au passage, j’ai pu constater la faiblesse des forces militantes du FN.
Dans mes rencontres avec la population, au porte-à-porte, j’ai écouté des ouvriers désabusés, en colère, dégoûtés de la politique. Avec mes camarades, nous étions bien accueillis mais il fallait prendre du temps pour discuter, pour expliquer et parfois convaincre de l’impasse du vote extrême droite. En revanche, nous en avons croisé beaucoup d’autres, toujours attachés aux valeurs de gauche. Pour cette première tentative aux cantonales, j’arrivai en 2e position, triplant les voix du PCF et talonnant le conseiller général socialiste sortant. Une autre belle satisfaction, le candidat hypermédiatisé du FN, que je n’avais pas ménagé dans la campagne, était éliminé au 1er tour contrairement à ses certitudes. »
Une liste qui veut « donner » l’espoir
Avant ce meeting, la liste « Nos vies d’abord » pour le Haut-Rhin avait été présentée à la presse le 30 octobre. Dominée par les candidats du PCF (dont la secrétaire fédérale Aline Parmentier est tête de liste pour le Haut-Rhin), figurent également des membres du Parti de Gauche, du mouvement Ensemble, du Mouvement républicain et citoyen (MRC) et des animateurs du mouvement social. Les responsables n’ont pas caché leur déception de l’absence d’accord avec Europe Ecologie Les Verts (EELV) comme cela a pourtant été le cas dans d’autres régions. « Nous avons perdu beaucoup de temps dans des négociations pour arriver à un accord… que les responsables d’EELV ont fait capoter en fin de processus… Cela nous a pris beaucoup d’énergie qui aurait été nécessaire pour travailler plus sur le programme » disait une participante à ces discussions stériles.
Nonobstant, la liste est bien un rassemblement de femmes et d’hommes au-delà du Front de Gauche et qui affiche clairement son enracinement à gauche : « Nous voulons faire de la Région un contre-pouvoir au gouvernement central, un point d’appui pour changer de cap à gauche » déclarait Aline Parmentier lors de son passage dans l’émission « Un autre son de cloche » sur Radio MNE (107,7), émission que l’on peut écouter en pod-cast sur https://www.mixcloud.com/radio-mne/un-autre-son-de-cloche-n3-avec-aline-parmentier‑t%C3%AAte-de-liste-du-pcf-pour-les-%C3%A9lections‑r%C3%A9gionales/
Se définissant comme « ceux qui ne se résignent pas à l’austérité », les têtes de listes ciblent clairement leurs adversaires : peu de différence entre la droite et le PS, tous deux responsables de la casse industrielle et sociale, le ministre Macron représente en quelque sorte la « synthèse » de cette déviance libérale qui conduit les socialistes à mener une politique proche de celle des Républicains.
Contre cette région
Dès l’entame de son discours, Patrick Peron dénonce la loi LeNotre comme l’a fait auparavant Aline Parmentier : « Nous exigeons toujours un référendum pour remettre la décision de la réforme territoriale entre les mains des citoyens. Nous sommes pour le maintien de la région Alsace ».
Le maire d’Algrange enfonce le clou en mettant cette réforme au même niveau que toutes les actions du gouvernement : « ce sont des décisions qui vont dans le sens du MEDF et des intérêts du capital ».
Six grandes priorités constituent le programme de la liste : combattre les politiques d’austérité, développer l’emploi contre la financiarisation de l’économie, promouvoir l’égalité et la solidarité entre les territoires, la planification écologique, le mieux vivre ensemble (égalité et solidarité entre les personnes), aller vers une démocratie au quotidien.
Patrick Peron insiste sur trois points particulièrement : le transport en se positionnant clairement contre la loi Macron qui privilégie les cars en affaiblissant le réseau SNCF. Pour lutter contre cela, il propose la mise en place immédiate de l’écotaxe dans la région à destination des transporteurs internationaux et exonérant les locaux. Il précise que la prolifération des particules fines va augmenter et rappelle que le Luxembourg a créé une ligne de ferroutage entre Luxembourg et l’Espagne, exemple qu’il faudrait suivre en France.
Dans le domaine de l’enseignement, il rappelle qu’en matière de gratuité des fournitures et des transports scolaires, que sa liste propose, l’Alsace est en retard contrairement à des régions où la gauche au pouvoir a pris de telles mesures.
Sur le régime local, il considère qu’il faut le consolider, en mettant surtout l’accent sur le seul volet de la sécurité sociale de ce régime qui en couvre pourtant bien d’autres et tout aussi importants.
La gauche qui monte
Mais le message destiné aux militants dans la salle est très politiques. Crédité par les sondages de7% d’intentions de vote, Patrick Peron pense que les 10% sont atteignables. Rappelons que ce résultat permettrait à la liste de se maintenir au second tour et d’avoir des élus. 5% permettrait de fusionner avec d’autres listes.
La tête de liste s’appuie sur ces chiffres pour appeler les militants à redoubler d’efforts dans la campagne et démontrer à « Hollande et Valls qu’il y a une gauche qui monte »… Et d’affirmer que « la surprise de ces régionales peut venir de nous, car la vraie alternative c’est nous ».
Parmi les questions posées au candidat, celle sur l’attitude au second tour était particulièrement attendue par la salle. Une militante n’y va pas par quatre chemins : « Je donnerai tout ce que j’ai pour faire triompher notre liste mais ne me demander pas de voter socialiste au second tour. Je m’y refuserai… ». Les applaudissements de la salle montrent qu’elle n’est de toute évidence pas seule à défendre cette position.
Patrick Péron rappelle d’abord que Jean-Pierre Masseret, tête de liste du Parti Socialiste, exclue toute fusion avec une autre liste au second tour. Le candidat de « Nos vies d’abord » est lui aussi en face des jeux politiciens que Les Républicains et le PS jouent maintenant depuis quelques scrutins : faire du FN le troisième homme et miser sur un réflexe de peur qui fera voter au second tour pour un des deux larrons. Sauf qu’il est de moins en moins évident que cette manœuvre fonctionne et qu’à ce petit jeu dangereux, c’est peut être le troisième qui risque de l’emporter.
Selon le sondage BVA, 60% des électeurs de Patrick Peron choisiraient de voter PS au second tour, ce que ne manque pas de rappeler le candidat. Des chiffres plus fiables, ceux des dernières élections, démontrent pourtant que ce report automatique des voix à gauche est de moins en moins appliqué et que c’est surtout l’abstention qui devient la réponse.
Pour éviter ce dilemme, Patrick Peron a une solution : atteindre les 10% pour pouvoir se maintenir et avoir des élus… CQFD. Mais quid si tel n’est pas le cas ? Rendez-vous au soir du 6 décembre…
Michel Muller
« NON A L’ACAL, OUI A NOS REGIONS: LE REFUS DE LA FATALITE
En cette soirée du 5 novembre, la grande salle du Lerchenberg était juste suffisante pour accueillir les 60 candidats alsaciens sur la liste « Non à l’ACAL, oui à nos Régions » et leurs nombreux supporters. Une majorité écrasante venue du parti autonomiste Unser Land mais également des candidats et des militant d’Alternatives et Autogestion, qui ont rejoint cette liste (voir l’article sur la conférence de presse d’A&A dans ces colonnes).
Thierry Kranzer : l’Alsacien de New-York
Né à Colmar, Thierry Kranzer est diplômé en sciences politiques, en anthropologie culturelle et en gestion d’entreprise, communication et marketing. Depuis 2001, il est attaché de presse francophone au Siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à New-York. Très impliqué dans la défense des langues régionales, il développe dans ses ouvrages non seulement la dimension « culturelle » de ses langues (qui serait déjà suffisante pour défendre leur enseignement) mais aussi la dynamique économique qu’elle engendre.
Récemment, à propos de la création de l’ACAL, il écrivait * : « Nous pouvons dire aujourd’hui qu’au niveau mondial nous disposons de données empiriques qui démontrent les liens entre identité et compétivité et les liens entre spécificité et croissance économique. Une entité bien visible, d’une notoriété et d’une image produit de siècles d’histoire est aujourd’hui le meilleur gage de stabilité économique et sociale.
L’Alsace dispose d’une notoriété et d’une image dans le monde qui dépasse celle de nombreux États Membres des Nations Unies. Cette image est un gage de compétivité, de visibilité et de crédibilité. Diluer l’Alsace c’est diluer cette visibilité et crédibilité gages de compétitivité. C’est un suicide économique et social à long terme. »
Dans ses propos au meeting du Lerchenberg, il insistait particulièrement sur le fait qu’il ne fallait pas tomber dans la fatalité devant la volonté des partis centralisateurs d’imposer cette ACAL. Le vote pour la liste « Non à l’ACAL » était le premier pas pour défaire cette entité que le parti autonomiste n’est non seulement pas prêt à accepter mais qu’il veut faire disparaître s’il était amené à diriger cette Région.
Donner la voix à 85% de ceux qui rejettent l’ACAL
Un sondage a révélé que 70% des Lorrains, 71% des Champenois-Ardennais et surtout 85% d’Alsaciens ne voulaient pas de ce nouveau découpage régional. Unser Land rappelle qu’elle a réussi à faire signer 110.000 habitants alsaciens pour exiger un référendum sur la constitution de la nouvelle région. Mais M. Richert qui se déclarait « contre » cette réforme avant qu’il ne vise la présidence de la nouvelle région (politicard tu es, politicard tu seras toujours…), a méprisé l’expression de ses concitoyens en se pliant à la décision.
Cette position ferme et claire d’Unser Land lui a permis de monter une liste sans trop de problème précise Andrée Munchenbach, la tête de liste bas-rhinoise. « On y retrouve des représentants de la société civile, quelques maires en activité et d’anciens conseillers généraux dont la parole est libérée ». Référence sûrement à Jean-Jacques Weber, ancien président du Conseil général 68, qui ne cesse de dénoncer la capitulation de ses anciens amis qui dirigent aujourd’hui la Région Alsace.
Ces 85% qui rejettent la fusion des régions est un quelque sorte le « capital » pour la liste qu’il faudra faire fructifier par une campagne active et offensive.
La démocratie au cœur du combat
C’est Nadia Hoog, tête de liste dans le Haut-Rhin qui donne le ton. Refusant de se laisser cantonner dans une vision de l’autonomisme lié à l’histoire de notre région, elle rappelle le sens de l’autonomie pour elle : « Notre combat, c’est la démocratie et l’autonomie. Nous voulons ramener les centres de décision dans les territoires, lutter contre le centralisme et représenter un souffle nouveau en politique ».
C’est également sur ces bases qu’Alternatives et Autogestion rejoint Unser Land, apportant en outre une dimension écologique au programme des autonomistes. Les deux formations défendent l’idée des circuits courts, de l’agriculture raisonnée, d’une écotaxe pour financer le développement des transports en commun, la fermeture de la centrale de Fessenheim et la recherche d’énergies nouvelles.
Dans un débat sur France 3, vendredi dernier, Nadia Hoog maintenait le cap devant les représentants des Républicains, du FN, du PS et de Lutte ouvrière avec pugnacité: « Nous voulons que notre Région puisse définir sa politique fiscale, lever des impôts et ne pas se contenter des 2,5 milliards d’euros que l’Etat prétend donner comme budget à la Grande Région : il s’agit d’une aumône qui ne permet en aucun cas de mener une réelle politique décentralisée ».
La culture régionale
Thierry Kranzer a publié un ouvrage « Les langues régionales au bord du gouffre ». Le Comité fédéral pour la langue et la culture régionales vient d’abonder dans son sens lors d’une conférence de presse mardi 3 novembre. L’enseignement de la langue régionale ne progresse pas en nombre d’élèves, le nombre d’heures prévues dans les écoles n’atteint pas les 13 heures qui seraient nécessaires… Cet enseignement se déroule dans le cadre d’une convention entre l’Etat, la Région et les deux départements. Or, cette convention doit être renégociée dans deux ans dans le cadre de la nouvelle région si celle-ci se met en place définitivement. Quel sera le poids des Alsaciens pour exiger des moyens pour l’enseignement de la langue régionale ?
C’est pourquoi Nadia Hoog particulièrement insiste sur le fait que l’apprentissage de la langue est fondamental mais que cela n’est pas suffisant.
Elle préconise un développement de la culture régionale allant bien au-delà de la langue et concernant tous les domaines. Jusqu’à préconiser dans le programme d’Unser Land présenté par Jean-Georges Trouillet, la mise en place d’une chaîne de télévision consacrée à l’activité économique, politique, sociale et culturelle alsacienne qui serait diffusée évidemment en alsacien.
En conclusion, si le programme de la liste « Non à l’ACAL, oui à nos Régions » est destiné à faire un bon score aux élections régionales, il est en réalité un projet à long terme avec une volonté de changements sociétaux dont plusieurs ont indéniablement une dimension progressiste.
Michel Muller
http://www.unserland.org/du-lien-entre-identite-et-competitivite-par-thierry-kranzer/
Alternatives et Autogestion : sur la liste « Non à l’ACAL, oui à nos Régions »
Alternatives & Autogestion 68, mouvement politique issu des Alternatifs, a présenté le 3 novembre lors d’une conférence de presse, ses objectifs pour l’agglomération mulhousienne et sa position en vue des élections régionales.
Roger Winterhalter et Vincent Goulet, les deux animateurs du mouvement, ont rappelé les terrains sur lesquels A&A intervient : la justice sociale, la lutte contre les inégalités et les discriminations, le féminisme, la démocratie, l’écologie et l’économie à visage humain.
Structurés sur le plan national, http://www.alternatifs.org/spip/alternatives-autogestion ce mouvement cherche à faire de la politique autrement pour inventer ensemble une société plus juste où chacun ait sa place et puisse prétendre au bonheur.
Dans le Haut-Rhin
A&A dans le Haut-Rhin est un groupe de militant-e‑s mais aussi de sympathisant-e‑s impliquées dans le mouvement associatif, culturel, l’économie sociale et solidaire, la coopération transfrontalière, l’expression et l’éducation populaire, etc.
« Les objectifs à Mulhouse et son agglomération pour les années à venir : créer une véritable alternative progressiste pour 2020 – en dépassant des clivages et en cherchant à renouveler les façons de faire et penser la politique.
Mulhouse est une ville trop isolée, pourtant placée à un endroit stratégique : Suisse, Bade et Forêt Noire, Suisse du Nord-Ouest. Ville d’immigration ouverte sur le monde, son potentiel culturel comme son patrimoine technique ne sont pas assez exploités.
Nous voulons sortir la région de Mulhouse de la léthargie ! »
Les régionales 2015
Alternatives et Autogestion se positionne clairement contre la nouvelle méga-région. « Située tout au sud de l’ACAL, enclavée dans l’ensemble technocratique et incohérent décidé unilatéralement par le gouvernement à Paris, Mulhouse risque la marginalisation ».
Dénonçant ce nouveau type de centralisme, A&A prône l’autonomie pour permettre aux Alsaciens mais aussi aux Lorrains et aux « Champardennais » de prendre leur destin en main.
Les questions économiques et sociales sont très présentes dans les objectifs : « Nous voulons retrouver le chemin de la croissance et du bien-être à travers le développement des circuits-courts, l’autopromotion immobilière, le développement des monnaies locales, la démocratisation des décisions publiques.
Nous voulons encourager le bilinguisme, promouvoir une culture rhénane forte et ouverte, renforcer nos liens économiques, scientifiques, artistiques avec Bâle et Freibourg mais aussi la région de Belfort-Montbéliard, avec qui nous partageons une grande partie de notre culture technique et industrielle. »
Pour A&A68, soutenir et participer à la liste « Non l’ACAL ! Oui à nos Régions ! » avec le parti régionaliste alsacien Unser Land, le Parti Lorrain, le Parti Mosellan et l’Alliance Ecologiste Indépendante en Champagne-Ardenne et est une façon de faire entendre la voix de Mulhouse et de son agglomération et d’exiger la prise en compte des désirs des citoyens.
A&A et l’autonomie ?
Selon Alternatives et Autogestion, « l’autonomie, c’est l’autogestion régionale, la discussion publique et la prise de décision au plus près des citoyens et de leur vie quotidienne. » Une exigence démocratique qui ne saurait conduire au repli sur soi. Il faut au contraire privilégier l’ouverture et les échanges à l’échelle internationale en ayant un point de vue sur le monde qui n’est pas celui désincarné de l’Etat ou du Marché. Et donc, aboutir à une péréquation avec les autres régions moins bien loties, sans oublier la solidarité et accueil des réfugiés à mettre en œuvre dans notre région.
Dans le domaine économique, social et environnemental, l’autonomie doit être un levier pour une écologie en acte et la Transition : préconisant les circuits courts entre production et distribution, la mise en valeur soutenable des richesses naturelles locale (bois, agriculture, géothermie) dans le but de préserver et créer de l’emploi tout en respectant les conditions environnementales, A&A considère que c’est plus vers l’économie social et solidaire (ESS) qu’il faudra se tourner pour assurer un avenir tant social que culturel à notre région.
Mais l’ESS ne pourra tout résoudre. Dans une économie mondialisée, avec des évolutions industrielles et technologiques considérables, il faudra aussi de gros investissements et développer des pôles d’innovation, en synergie avec la région Belfort-Montbéliard mais aussi la Moselle autour des véhicules du futur (automobiles, trains, transport en commun) ; avec nos amis allemands et suisses dans le domaine de la transition énergétique, (sortie du nucléaire, géothermie, technologies solaires) mais aussi, par exemple,de la chimie fine en développant les partenariats entre l’Ecole Nationale de chimie de Mulhouse, l’université de Freiburg, le pôle pharmaceutique de Bâle… »
On a pu mesurer, lors de cette conférence de presse, un vrai travail de réflexion et de prospection qui, au-delà des élections régionales, devrait conduire à un programme politique qui devrait se construire directement avec les citoyens.
Vincent Goulet, candidat d’A&A sur la liste « Non à l’ACAL, oui à nos Régions », tout comme son mouvement, voit les élections régionales comme une étape à la création d’un élan citoyen pour « changer la politique ». Pour revenir à des valeurs remettant l’humain au centre de la société en lieu et place de la « finance ». Beau programme !
Michel Muller
FR 3 Alsace comme le journal L’ALSACE ont souligné que des dirigeants et des sympathisants Front National étaient présents dans la salle le jour de la présentation des candidats par
UNSER LAND. Mais, l’ALTERPRESSE 68 n’a rien vu !