Depuis son démarrage en 2017 le chantier de l’EPR (réacteur pressurisé européen) vient de connaître une nouvelle difficulté qui pourrait condamner le projet lui-même.
La découverte d’une anomalie « très sérieuse » par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans la composition de l’acier de la cuve du réacteur plombe encore plus les chances de vendre cette technologie à l’étranger.
Le risque de fissure dans la cuve du réacteur (couvercle et fond) concerne un élément vital du futur réacteur. C’erst la cuve qui contient le combustible nucléaire et permet de confiner la radioactivité.
La capacité de l’acier, dans certaines zones, à absorber un choc est donc moindre que celle prévue par la réglementation et les risques de fuite d’eau radioactive sont accrus.
Mais cette pièce est fondamentale pour l’installation et son démontage pour remplacement éventuel paraît extrêmement complexe, si même possible, et l’opération très lourde en termes de coûts et de délais, a répété le président de l’ ASN.
LE MODELE EPR REMIS EN QUESTION
C’est désormais l’avenir industriel même de la filière EPR qui est en jeu et pour Greenpeace il s’agit déjà d’un coup de grâce donné à cette technologie qui n’a cessé d’accumuler les déboires depuis des années (retards considérables, explosion des coûts non maîtrisés- déjà 9 milliards d’euros).
Le modèle de centrale EPR est désormais ouvertement remis en question par certains experts et la vitrine de l’industrie nucléaire française devient un contre – exemple.
Du côté de l’Etat, actionnaire à 85% d’EDF et à 86,5% d’Areva, on ne s’exprime pas.
(Peut être Madame Segolène Royal qui a refusé de recevoir les associations antinucléaires lors de sa visite à Cernay la semaine dernière craignait – elle de devoir répondre à des questions précises ?)
C’est toute la filière nucléaire française qui serait impactée par l’échec définitif de la filière EPR (pour rappel plus de 125 000 personnes employées directement avec un tissu régional diversifié, dont Rhône- Alpes et Bourgogne, de fournisseurs et de sous – traitants, essentiellement des PME, dont le destin est intimement lié à celui de Flamanville.
Déjà le client chinois retarde la mise en service des deux EPR commandés et dont l’un devait entrer en exploitation fin 2015.
Et pendant ce temps des incidents continuent de se produire à Fessenheim, dont celui du 28 février qui pourrait donner lieu à constat d’infraction et procès verbal au procureur de la République. Le traitement de cet incident par la direction du site a été pointé négativement par le président de l’ASN qui a fait part de son « mécontentement » devant l’attitude d’EDF et qui a relevé « l’empressement inquiétant d’EDF à vouloir redémarrer l’installation sans vérification complète », ce qui pourrait donner lieu à procès verbal au Procureur de la République.
Et contre cette dangereuse politique du tout nucléaire et à tout prix, contre ses groupes de pression de moins en moins crédibles, contre une centrale obsolète et dangereuse, pour une véritable politique de transition énergétique, n’oublions pas…
Une manifestation se déroulera ce 26 avril à FESSENHEIM, à 11 h 30 devant la centrale et à 13 h une marche rapide Fessenheim-Schönau
Il s’agit d’une action trinationale France, Allemagne, Suisse pour que Fessenheim soit arrêtée maintenant !